Les New York Giants ont réalisé l'une des plus grandes surprises
de l'histoire du Superbowl, la finale du Championnat de football
américain, en battant les New England Patriots, invaincus cette
saison, 17-14 (3-7), dimanche à Phoenix (Arizona). Au cours d'un
match très défensif mais palpitant, la décision s'est faite par un
touchdown du New Yorkais Plaxico Burress à 35 secondes de la fin du
match. Burress, seul dans l'en-but des "Pats", a été parfaitement
servi par Eli Manning, son quarterback.
Elu MVP de ce 42e Superbowl, Manning succède au palmarès au
quarterback d'Indianapolis, vainqueur l'an dernier et qui n'est
autre que... son frère aîné Peyton Manning. Depuis la loge
familiale, Peyton, en vacances cette année depuis les quarts de
finale, a bondi de joie lorsque le ballon a fini sa longue
trajectoire dans les bras de Burress.
Les politiciens devant leur TV
Afin de prévenir la pluie attendue sur l'Arizona, le toit du
stade avait été préalablement fermé, rendant les conditions
totalement équitables pour cet événement, qui est l'un des
rendez-vous sportifs les plus suivis de la planète. Cette année,
les prétendants à la Maison Blanche, en pleine campagne
d'investiture, se sont même arrangés pour être devant leur écran de
télévision.
Les Giants, donnés perdants par 14 points d'écart, ont ouvert le
bal avec une longue séquence offensive, conclue par un coup de pied
de Tynes (3-0, 6e). Mais rapidement, les défenses ont pris le
dessus. C'est notamment celle des New-Yorkais qui s'est illustrée,
en ne laissant aucun répit à Tom Brady, le quarterback vedette des
Patriots, en quête de son quatrième titre, après ceux de 2002, 2004
et 2005.
Quart-temps de folie
Brady, MVP de la saison, a été réduit à la portion congrue en
première mi-temps. Sur une action débutée en fin de premier
quart-temps et fini au début du deuxième, le "gendre idéal" de
l'Amérique a simplement pu servir Laurence Maroney à moins d'un
mètre de la ligne d'en-but. Le running back a profité du bon
travail de ses coéquipiers de première ligne pour transpercer la
défense (7-3, 16e). Et puis plus rien!
En tout cas plus d'actions offensives spectaculaires. Mais la
rencontre n'en a pas moins gardé tout son intérêt, après une pause,
occupée par le concert de "Tom Petty and the Heartbreakers". Les
premières failles sont finalement apparues lors d'un dernier
quart-temps de folie avec quatre changements de leaders, un record
dans l'histoire du Superbowl.
Après avoir cédé une première fois, avec un touchdown de David
Tyree (49e), les Patriotes ont réagi avec une réception pour un
touchdown de Randy Moss à trois minutes de la fin (57e). Mais,
Burress, assez discret jusque-là en raison d'une blessure, a scellé
cette partie, qui donne le troisième titre aux Giants, après 1987
et 1991. Une victoire des Patriots, équipe basée à Boston, leur
aurait permis de terminer la saison invaincue, ce qu'aucune équipe
n'a réussi depuis Miami en 1972.
afp/alt
Les Giants neutralisent le "play-boy" Brady
Brady, mélange de "play-boy" et de "gendre idéal", a été toute la saison le grand homme de cette équipe, comme il l'avait été lors des trois succès précédents (2002, 2004 et 2005). Fin décembre, lors de la dernière journée de la saison régulière, Brady avait sorti le grand jeu pour préserver l'invincibilité des siens, face aux... Giants, finalement battus (38-35). Capable de lancer des passes millimétrées pour des cibles à plusieurs dizaines de mètres, Brady a passé un dimanche comme il en a rarement vécu.
Dès ses premières séquences offensives, le quarterback s'est retrouvé sous la pression des défenseurs adverses, et souvent les fesses dans le gazon. Il fut notamment renversé à 4 reprises par un Osi Umenyiora des grands jours. C'est d'ailleurs la première fois de la saison que son équipe a marqué aussi peu de points.
"Nous savions qu'il fallait être sur lui. Si nous n'avions pas réussi cela, nous n'aurions pas pu gagner", a commenté Michaël Stahan, le leader de la défense new-yorkaise.
"Nous avons eu du succès dans le passé, et nous nous attendions à la même chose ce soir (dimanche). Mais quand vous vous inclinez, il faut féliciter l'adversaire et le respecter. Ils sont champions du monde!" regrettait son homologue de New England, Tedy Bruschi.
Les dix derniers vainqueurs
2008: New York Giants
2007: Indianapolis
2006: Pittsburgh
2005: New England
2004: New England
2003: Tampa Bay
2002: New England
2001: Baltimore
2000: St-Louis
1999: Denver