Un renouveau symbolisé par Ariella Kaeslin

Jamais la gymnastique féminine suisse n'avait été à pareille
fête que lors des Européens de Milan, qui se sont achevés dimanche.
Dire qu'il y a dix ans la Fédération helvétique (FSG) songeait à
dissoudre le cadre national pour raisons économiques. Aujourd'hui,
elle vise les Jeux olympiques de Londres en 2012 et une
qualification par équipe.



Telles ambitions ne sont désormais plus utopiques. Il faudrait à
la Suisse une 12e place lors des Championnats du monde 2011 au
Japon alors que, jusque-là, le meilleur classement a été un 16e
rang, aux Mondiaux de Lausanne en 1997. "Nous voulons une
qualification", assure Felix Stingelin, responsable du sport
de compétition à la FSG. "Mais nous savons que cela va être
très difficile. C'est pourquoi il est important que les athlètes
déjà confirmées aident les générations futures à faire le
pas."

Ariella Kaeslin, "une coéquipière modèle"

Une nouvelle génération symbolisée par Yasmin Zimmermann (16
ans), qui s'est fait à Milan une carte de visite impressionnante.
Mais tous les regards se tournent encore vers Ariella Kaeslin,
championne d'Europe au saut de cheval et troisième du concours
général. "C'est une coéquipière modèle, un exemple, un facteur
de motivation", dit d'elle Zimmermann.



Oubliées les querelles nées de l'éviction de l'entraîneur en chef
Eric Demay et oublié le fossé générationnel. Une tendance confirmée
par Kaeslin. "Il règne dans cette équipe une très bonne
ambiance." Et la Lucernoise de confirmer qu'aujourd'hui, tout
le monde tire à la même corde.

Nouveau règlement en vue des JO

Une cohésion qui pourrait toutefois être mise à mal avec le
nouveau règlement de participation aux JO. "Si nous ne nous
qualifions pas en tant qu'équipe, une seule gymnaste pourra faire
le voyage à Londres", explique Felix Stingelin. "Et cette
place ne sera plus le fruit, comme avant Pékin, d'un quota
fixe."



Dans les faits, tous les médaillés aux Mondiaux 2011 seront
automatiquement retenus. Dans le cas d'un échec dans les
qualifications par équipe, seule l'athlète ayant obtenu la
meilleure note de son pays durant les Championnats du monde
japonais sera de la partie à Londres. Kaeslin sera alors en
concurrence avec notamment Zimmermann, ainsi que les talentueuses
juniors Jessica Diacci et Sara Catanzaro.



La championne d'Europe sait de ce fait qu'elle ne doit pas se
ralâcher et vise de meilleurs barèmes techniques lors de ses sauts.
Elle donne un exemple. "Sur le Yurtchenko, je veux ajouter une
rotation supplémentaire. Figure que j'ai déjà réussie une fois lors
d'un concours".



si/dbu