Le nageur américain aux 14 médailles d'or olympiques, Michael
Phelps, a affirmé jeudi qu'il était plus attentif à son
environnement depuis la publication de photos. On l'avait vu se
servir d'une pipe généralement utilisée pour fumer du
cannabis.
"Où que j'aille désormais, je fais très attention à tout ce
qui m'entoure", a dit Phelps à Charlotte lors de sa première
conférence de presse depuis la publication des photos dans un
tabloïd britannique début février. "Je vérifie mon
environnement constamment et si je ne m'y sens pas bien, je ne
reste pas."
"Il faut toujours savoir qui sont ses vrais amis, ceux qui
t'entourent pour ce que tu es vraiment, pas pour ce que tu as fait
ou ce que tu représentes. Il ne faut jamais baisser sa garde, j'en
ai fait l'expérience", a-t-il ajouté.
Retour en compétition après 9 mois de "pause"
A Charlotte, Phelps fait son retour en
compétition après une longue pause de neuf mois dans la foulée de
son triomphe à Pékin (8 médailles d'or), dont trois mois de
suspension infligés par sa Fédération pour l'épisode des
photos.
"Je suis excité à l'idée de retourner à l'eau", a-t-il
encore dit. "Je n'ai aucune idée de ce que ça va donner. Je
vais juste me mettre à l'eau et on verra ce qu'il arrive. Lors de
cette réunion, on va voir où j'en suis et ce que je dois faire pour
préparer les Championnats du monde à Rome (en juillet)".
Le jeune homme de 23 ans va s'aligner sur 200m libre et 100m
papillon vendredi, sur 50m libre et 100m dos samedi et 100m libre
dimanche. Samedi, il ne devrait toutefois courir qu'une seule
finale, plus probablement celle du 100m dos. Si les deux hommes ne
sont pas dans la même série du 50 libre samedi matin, Phelps ne
nagera peut-être pas contre le détenteur du record du monde, le
Français Frédérick Bousquet.
Revenant sur l'affaire des photos, Michael Phelps a gardé la même
ligne d'excuse, répétant qu'il avait commis une "erreur
stupide".
"C'est quelque-chose dont je continue à tirer les
leçons", a-t-il souligné. "J'espère que je vais contribuer
à empêcher d'autres personnes de faire la même bêtise."
si/dbu
Les JO 2012 commencent à Charlotte
Après son exploit de Pékin, Michael Phelps avait besoin d'un break. Il a juste été un peu plus long que prévu - 9 mois - en raison de sa suspension pour 3 mois après la publication en février de photos le montrant en train de se servir d'une pipe à cannabis lors d'une fête étudiante.
Le malaise créé par l'affaire des photos, qui avaient fait le tour du monde, l'a fait réfléchir sur la direction à donner à sa carrière: Londres ou pas Londres? Longtemps hésitant, ce n'est finalement que le 1er mars que le Kid de Baltimore a trouvé la réponse. "C'est en me levant ce dimanche matin-là que j'ai su que j'en voulais encore. Moi seul pouvais prendre cette décision", rappelle-t-il.
Son entraîneur de toujours, Bob Bowman, ne voulait surtout pas que son protégé se décide pour de mauvaises raisons: "Je lui ai dit que s'il voulait revenir, ce devait être parce qu'il avait encore l'envie et la force en lui et non pour essayer de faire amende honorable après ce qui s'était passé."
"Les trois prochaines années vont être beaucoup plus sympas pour Bob et moi", assure maintenant Phelps. "Cela devrait être plus relax que les huit précédentes. C'est quand même plus marrant de changer les choses, ce sera moins répétitif que ça a pu l'être dans le passé."
Car avec l'objectif des JO-2012 - qui passe d'abord par les Mondiaux 2009 en juillet à Rome - vient également celui de nager des distances plus courtes, notamment le 100m libre, réclamant moins d'entraînement en endurance et plus de vitesse. Et cette petite révolution s'accompagne par des modifications dans sa technique de nage pour les épreuves de sprint, qu'il va inaugurer ce week-end à Charlotte. Phelps compte ainsi mettre en place une nage plus à plat, censée être plus efficace sur 50 et 100m libres.
Phelps, dont le nouveau "look" inclut le port du bouc, joue la métaphore golfique pour souligner le changement: "C'est comme quand Tiger (Woods) travaille son putting et son petit jeu, c'est une façon de devenir plus complet. Je n'ai jamais pu me concentrer sur le 100m libre (même s'il détient le record des Etats-Unis en 47"51) ou le 100m dos, alors on va voir ce que donne la nouvelle technique, si ça marche ou pas", ajoute-t-il.
Ces modifications se traduisent jusque dans la salle de gym, avec les poids et les haltères. "Je fais plus d'exercices d'explosivité, des exercices que je ne n'avais jamais faits", raconte Phelps. "Cela faisait très longtemps que je n'avais pas été aussi courbaturé en sortant de la salle de gym. Maintenant, il faut transposer tout ce travail dans l'eau."