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Marcel Fischer met un terme à sa carrière

Marcel Fischer va ranger ses habits d'escrimeur.
Marcel Fischer va ranger ses habits d'escrimeur.
Champion olympique à l'épée en 2004 à Athènes, Marcel Fischer (30 ans) a annoncé jeudi son retrait de la compétition. Il veut se consacrer à sa carrière de médecin.

Marcel Fischer, ex-numéro 1 mondial à l'épée a annoncé qu'il
entendait se consacrer à 100 % à sa profession de médecin ainsi
qu'à sa famille. Il aura marqué sa discipline.



Fischer (30 ans) avait choisi le Cercle d'escrime de Bienne pour
faire part de sa décision, là où il avait fait ses premières armes
il y a 21 ans sous la conduite du maître polonais Ryszard
Marszalek. «Je boucle la boucle», a relevé le futur
médecin assistant de l'Hôpital cantonal de Münsterlingen (TG),
poste qu'il occupera dès le 1er janvier.

Pas homme de compromis

«J'ai décidé de franchir le pas. Mon nouveau travail est la
seule raison qui motive mon arrêt»,
a déclaré le plus capé des
escrimeurs suisses, le seul à avoir gagné cinq tournois de Coupe du
monde (le dernier en 2005), ainsi qu'un titre olympique, à Athènes
en 2004, plus un titre européen par équipes en 2004 à
Copenhague.



«J'aurais pu certes travailler à temps réduit et continuer en
parallèle le sport d'élite, mais je n'aime pas faire les choses à
moitié.»




Le Biennois aura aussi plus de temps à passer aux côtés de sa
fille Shayenne, tout juste un an, et de sa compagne
Alessandra.



Il arrête complètement l'escrime mais entend se mettre à
disposition de la Fédération suisse pour prodiguer ses conseils aux
jeunes. Il souhaite aussi oeuvrer comme médecin sportif pour une
équipe, dans un sport à déterminer.



Hormis l'escrime, sa grande passion est le tennis. Il va
s'inscrire sans tarder dans un club.



Fischer assure que sa non-qualification pour les JO de Pékin n'a
pas influencé sa décision. Celle-ci a pourtant surpris: il y a
quinze jours encore, il disait vouloir poursuivre encore au moins
un an. «Mais le temps est venu de commencer un nouveau chapitre
de ma vie.»




D'ici là, Fischer doit encore finir son doctorat en médecine, sur
le thème de «la biomécanique en escrime».

Un contreur

Le plus emblématique des escrimeurs suisses a connu toute la
panoplie des émotions, entre le sommet doré d'Athènes et de
cuisants échecs aux Mondiaux, où il n'a jamais fait mieux que 6e.
Pour se qualifier pour Athènes, il avait dû en passer par le
tournoi de zones à Gand (Be), un système de repêchage toujours très
hasardeux où il jouait à quitte ou double.



A Gand comme aux JO, Fischer a prouvé son formidable pouvoir de
concentration, sa faculté à être au top «à l'heure H», une de ses
grandes forces. Il restera aussi dans les mémoires pour son sens
tactique aiguisé, son calme et la patience qu'il mettait à
«attendre» son adversaire pour mieux le transpercer en
«contre».



La compétition et les coéquipiers vont me manquer, et aussi ma
grande spécialité: la flèche».Cette technique d'attaque, qui
consiste à faire mine de tomber en avant pour aller toucher son
adversaire, procure «des sensations incroyablement belles».

Fischer, en revanche, n'aura aucun mal à se passer des longues
heures d'entraînement fastidieuses, lui qui a toujours préféré la
compétition.



De même, ce perfectionniste se dit «soulagé» de ne plus
avoir à l'avenir à se soucier en permanence du moindre détail pour
optimiser ses performances.

Reconnaissant

Le Biennois, émigré à Bâle depuis 1999, a rendu hommage à
Ryszard Marszalek, l'homme qui lui a fait aimer l'escrime, et à
l'ex-coach national, l'Allemand Rolf Kalich, dont les exigences lui
ont fait sortir le meilleur de lui-même. Il doit aussi beaucoup à
Benjamin Steffen, son collègue d'entraînement à Bâle ces dernières
années, et à un autre Biennois, Basil Hoffmann, qui a pris sa
retraite après sa médaille d'argent aux Mondiaux de Nîmes en
2001.



Homme de symboles, Fischer s'amuse à quitter la scène sur une
dernière défaite en Coupe du monde, au printemps à Montréal, face à
l'Italien Matteo Tagliariol. Un homme de la même trempe que lui,
champion olympique à Pékin, et que Fischer voit bien gagner encore
à Londres en 2012.



si/ag

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Portrait de Marcel Fischer

Âge: 30 ans.

Discipline: épée (17e mondial actuel).

Profession: médecin.

.

Principaux succès:

Jeux:

- 1er 2004 à Athènes

- 4e 2006 à Sydney .

.

Championnats du monde:

- 6e à Leipzig 2005.

.

Championnats d'Europe:

- 1er Copenhague 2004 par équipes

- 5e Copenhague 2004 (individuel)

- 5e Zalaegerszeg 2005 (individuel)

.

Classement mondial:

- Numéro 1 d'août 2004 à juin 2005

.

Coupe du monde (individuel):

5 succès:

- GP de Berne 2005

- Stockholm 2004

- Bratislava 2003

- Innsbruck 2003

- Buenos Aires 2000. Plus de 20 podiums au total.

.

Clubs: Cercle d'escrime de Bienne (1987-1999). Cercle d'escrime de Bâle (1999-2008).

.

Entraîneurs: Ryszard Marszalek, Bienne (1987-1999), Manfred Beckmann, Bâle (1999-2008), Rolf Kalich, entraîneur national (1994-2008).