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Ariella Kaeslin vise un podium aux Mondiaux

Ils seront 7 dont Ariella Kaeslin (à g.) à défendre les couleurs suisses.
Ils seront 7 dont Ariella Kaeslin (à g.) à défendre les couleurs suisses.
Ariella Kaeslin est très ambitieuse. La Lucernoise de 22 ans disputera mi-octobre à Londres ses cinquièmes Championnats du monde. Son objectif avoué est une médaille dans l'épreuve du saut.

Pour la gymnastique suisse, c'est une révolution. Fini les
objectifs obscurs et modestes, place à l'ambition et aux envies de
podium pour les Mondiaux de Londres (13-18 octobre). Cette
révolution tient en un nom: Ariella Kaeslin.



La Lucernoise elle-même ne cherche pas de faux-fuyants: «A
Londres, je veux une médaille au saut»,
a-t-elle lâché devant
la presse à Bienne. Une affirmation qui est tout sauf du baratin ou
du bluff. N'avait-elle pas écrasé la concurrence au saut lors des
Européens à Milan en avril dernier, larguant sa dauphine à plus de
trois dixièmes?



Quant à la perspective de devenir la première Suissesse de
l'histoire à monter sur un podium aux Mondiaux, cela ne la crispe
pas plus que ça: «Ce sont mes cinquièmes championnats du monde.
Je les ai toujours abordés d'une manière détendue. Je ne vois pas
pourquoi cela serait différent à Londres»
, a commenté celle
qui avait aussi accroché une cinquième place aux JO de Pékin en
2008, toujours au saut.



La confiance est aussi de mise chez Fabien Martin, l'entraîneur
adjoint de l'équipe dames: «Nous avons fait des tests la
semaine passée et elle a été impressionnante. Si elle fait la même
chose à Londres, on peut s'attendre à un excellent résultat»
,
a-t-il prévenu.

Les mêmes sauts qu'à Milan

Depuis son titre à Milan, la fille de Meggen n'a pourtant pas
connu une préparation parfaite. «J'ai dû beaucoup travailler
pour l'école, ne dormant parfois que trois heures par nuit. Hormis
les championnats de Suisse à Fribourg en septembre
(réd: 4
titres sur 5 en jeu), je n'ai pas pris part à des
compétitions»
, a-t-elle relevé. «Mais cela ne pose pas de
problèmes. A Milan déjà, j'étais arrivée sans une préparation
parfaite»
, a-t-elle relativisé.



Même son de cloche chez son entraîneur: «Ariella a passé un
cap depuis quelques mois. Elle sait exactement comment planifier sa
préparation, sans se référer toujours aux coaches. Elle est très
intelligente dans sa manière d'aborder les grandes
compétitions»
, a noté Fabien Martin. Il est vrai qu'à bientôt
22 ans (elle les fêtera le 11 octobre), Käslin dispose d'une
maturité mentale et physique qui tranche avec la plupart des autres
gymnastes, des filles à peine entrées dans l'adolescence.



Seul hic à cette préparation tronquée, celle qui a été élue
sportive suisse de l'année 2008 n'a pas pu modifier un de ses sauts
(elle voulait ajouter une demi-rotation à son «Yurchenko»).
«Nous n'avons pas eu le temps. Nous avons donc décidé avec les
entraîneurs de présenter les mêmes sauts qu'à Milan. Cela permet de
réduire le risque de blessure. De plus, les juges notent mieux un
saut propre qu'un saut plus compliqué contenant des
imperfections»
, a-t-elle expliqué.



si/alt

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Préparer Londres 2012

Si le saut demeure sa priorité, Ariella Kaeslin nourrit également des ambitions pour la compétition phare des joutes londoniennes, le concours multiple. «Un top 10 serait excellent. Si tout se déroule bien, elle est capable de le faire», a dit son entraîneur. A Milan, et à la surprise générale, la Lucernoise avait glané la médaille de bronze dans ce concours multiple (saut, sol, poutre, barres asymétriques).

Consciente que l'écart entre succès et échec est parfois minime, Kaeslin ne veut pas se prendre la tête: «Bien sûr, je rêve d'une médaille. Reste que ces Mondiaux ne sont qu'une étape intermédiaire avant le grand rendez-vous des JO de Londres en 2012. Au-delà du résultat, je veux profiter de cette compétition pour voir où je me situe par rapport aux meilleures du monde et essayer de proposer des exercices propres et stables.»

S'entraînant actuellement entre 5 à 6 heures par jour, Kaeslin sera en lice ce week-end en Coupe du monde à Szombathely (Hon) pour la répétition générale des Mondiaux. Elle reviendra ensuite un jour chez elle, avant de s'envoler pour Londres avec les six autres Suisses (dont deux filles) sélectionnés.

Championnats du monde, la sélection suisse

Messieurs:

Niki Böschenstein concours complet
Roman Gisi concours complet
Claude-Alain Porchet sol, saut
Claudio Capelli barres parallèles, cheval d'arçons, barre fixe, anneaux

Dames:

Ariella Kaeslin concours complet
Jennifer Senn concours complet
Lucia Taccelli barres asymétriques