Malgré une bonne dose d'incertitudes, Stéphane Lambiel aborde
avec confiance et gourmandise la dernière ligne droite avant les
Jeux de Vancouver. Il a apprivoisé ses douleurs aux adducteurs et
estime que décrocher le titre européen la semaine prochaine à
Tallinn est "faisable".
"Je veux finir le travail. Avant d'ouvrir un nouveau chapitre,
il faut clore l'ancien", a relevé à Lausanne le double
champion du monde (2005 et 2006), motivé comme jamais à l'idée de
disputer ses troisièmes Jeux, dans le secret espoir de faire mieux
qu'en 2006 (2e). Un tel exploit passe presque immanquablement par
une bonne performance aux Européens, d'autant que tous les regards,
des juges en particulier, seront tournés vers lui en Estonie.
L'ancien retraité disputera en effet à Tallinn sa première grande
compétition internationale depuis 22 mois. Ses victoires au Trophée
Nebelhorn fin septembre à Oberstdorf (All), dans une épreuve de
deuxième niveau, et aux Championnats de Suisse à Lugano le mois
dernier n'ont été que des amuse-bouche. Le Valaisan n'y a pas
présenté de triple axel et a peiné dans l'exécution du quadruple
boucle piqué.
"La Traviata" de Verdi au menu
"A Tallinn, il faudra faire mieux techniquement",
admet-il. Dans sa botte secrète, Lambiel a un nouveau programme
pour le libre, la "Traviata" de Verdi, qu'il présentera pour la
première fois dans dix jours, à la place de son tango devenu un peu
lourd et dramatique. "La Traviata, ça valse, c'est frais, ça
exprime au mieux ce que je ressens actuellement", justifie
l'artiste, qui avait déjà surpris en changeant juste avant les JO
de Turin son programme court, avec succès.
Sans le dire, Lambiel mise donc aussi sur l'effet de surprise.
Sans le dire, Lambiel mise donc aussi sur l'effet de surprise. Il
sait que techniquement et physiquement, il risque d'être un peu
court, même si "tout marche bien actuellement à
l'entraînement". Il lui faudra, encore une fois, miser à fond
sur son potentiel artistique.
si/ggol
Stop ou encore après les JO?
Stéphane Lambiel a toujours le patinage dans le sang, à tel point qu'il ne ferme pas la porte à une éventuelle poursuite de sa carrière au-delà des JO de Vancouver. "Je ne l'exclus pas", dit-il. Mais le corps décidera. "Le patinage est ma vie", a rappelé Lambiel à Lausanne. L'envie de prolonger encore l'aventure au-delà des Jeux est perceptible dans ses mots, dans ses yeux. "Cela ne dépendra pas du résultat aux Jeux, mais du corps", précise le Valaisan, pas disposé à un infliger à son organisme déjà touché des dommages irréparables.
"Chez les Lambiel, on a toujours l'envie de progresser, d'aller au-delà", précise-t-il. Au risque parfois, souvent, de se mettre dans le rouge, comme l'a relevé l'entraîneur du champion, Peter Grütter. Un point de vue que l'intéressé ne conteste pas.