"Les Jeux auront bien lieu", affirme leur directeur exécutif

RTSsport: Est-ce qu'il y a un risque que le gouvernement chinois annule tout au dernier moment?

CHRISTOPHE DUBI: Le gouvernement chinois nous a rappelé à plusieurs reprises, et encore vendredi dernier, que nous allions de l'avant. Ils sont très confiants. Ils ont mis sur pied une bulle sanitaire extrêmement sophistiquée qui permet de garder tous les participants à l'intérieur de celle-ci. Les athlètes n'auront pratiquement aucun contact avec l'extérieur et ils effectueront un test PCR tous les jours.

RTSsport: Qu'est-ce qui va être différent entre Tokyo et Pékin?

CHRISTOPHE DUBI: La Chine a fait le choix non pas de vivre avec le Covid-19, mais de l'éradiquer. A Tokyo, après 2 semaines sur place, nous pouvions sortir de la bulle sanitaire, ce qui pouvait présenter un risque puisqu'il y avait une prévalence du virus assez forte au Japon. Dans le cadre des JO de Pékin, nous allons rester "entre-nous" dans la bulle, sans moyen d'en sortir, ce qui est bien mieux du point de vue de la santé et de la sécurité des athlètes. C'est la différence majeure.

Pour le reste, le dispositif est identique, avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de tests. Les cas contacts seront par exemple testés toutes les 12 heures pour s'assurer qu'ils peuvent continuer à s'entraîner et à concourir.

RTSsport: Après la défection de la NHL, est-ce qu'il faut s'attendre à d'autres absences?

CHRISTOPHE DUBI: En tout cas pas en hockey sur glace. Toutes les fédérations qualifiées pour les JO y seront. Les joueurs de NHL sont d'ailleurs extrêmement déçus de ne pas y aller. C'est un moment phare dans une carrière et certains n'auront pas l'occasion de le vivre. Dans les autres sports, je n'ai aucune crainte, l'objectif pour tout le monde est de se rendre aux JO.

RTSsport: A J-33 de la cérémonie d'ouverture, qu'est-ce qui vous empêche encore de dormir la nuit?

CHRISTOPHE DUBI: Ma principale préoccupation, c'est l'augmentation du nombre de cas chez les athlètes. On n'aime évidemment pas en perdre à quelques semaines des JO alors qu'ils en ont fait leur objectif depuis de longs mois. C'est avant tout pour eux qu'on organise cette incroyable manifestation.

Je ne pense pas que les athlètes décideraient eux-mêmes de ne pas se rendre à un évènement majeur

RTSsport: Est-ce que cela vous agace que les JO fassent parfois l'objet d'une récupération politique?

CHRISTOPHE DUBI: Cela ne peut pas nous agacer. Par contre, on doit être dans un rôle qui est très clair et établi par la Charte olympique. On a une mission et on doit la rappeler. Je peux concevoir qu'on utilise l'évènement olympique pour promouvoir des causes, pour s'opposer, pour avoir une caisse de résonance. Il faut l'accepter. C'est parce que les Jeux sont importants. Par contre, ce qui est essentiel dans notre mission, c'est d'expliquer constamment quel est le rôle du CIO, ce que nous pouvons faire là où nous avons réellement un impact. Et nous avons un impact dans le contrat que nous signons avec des organisateurs.

Un rapport sera prochainement publié à ce sujet sur la durabilité des JO 2022. Il démontre qu'on a agi dans tous les domaines, que ce soit sur les expropriations, les droits des travailleurs, les constructions, l'environnement, etc. On a agi fermement dans le cadre d'un contrat qui pose les conditions-cadres. Et là dessus, on ne transige pas, y compris sur des questions qui sont parfois sensibles avec la Chine.

RTSsport:

Ne craignez-vous pas que certains athlètes boycottent les JO au dernier moment?

CHRISTOPHE DUBI: Je ne pense pas que les athlètes décideraient eux-mêmes de ne pas se rendre à un évènement majeur. Je crois que s'ils veulent afficher des convictions, ils ont tout loisir de le faire aujourd'hui au travers de conférences de presse ou des réseaux sociaux. Certains sont bien plus importants que les médias traditionnels. Vous avez des athlètes aujourd'hui qui ont 100 millions de suiveurs, ce qui est quand même absolument gigantesque. Donc je crois que de ce point de vue là, le risque est limité.

RTSsport/btro