Un air de Swiss Power s’apprête à souffler le long de la Tamise, où près de 250'000 personnes sont attendues le 3 avril pour suivre le match Cambridge-Oxford. Avec trois rameurs, la Suisse sera le pays étranger le plus représenté dans la catégorie des hommes. Roman Röösli et le Vaudois Barnabé Delarze porteront la tenue d’Oxford. Tandis que Simon Schürch, champion olympique 2016 en quatre sans barreur poids léger, défendra le blason de Cambridge.
Depuis 1829, la Boat Race se plaît à mettre en exergue la pratique de l’aviron qui est indissociable des deux institutions britanniques. Lorsque le printemps pointe le bout de son nez, Cambridge et Oxford s’affrontent en duel au centre de la capitale sur un parcours de 6,8km. Le huit de pointe avec barreur, dans lequel chaque athlète possède une rame, leur sert de vaisseau.
Chaque rameur aimerait avoir la chance d’y participer une fois
"Cette course est un grand rêve pour moi. Elle est unique, incomparable avec ce que l’on a l’habitude d’avoir en Coupe du monde ou pendant les grands championnats. Il y a aussi l’aspect historique qui donne du prestige à ce rendez-vous. Chaque rameur aimerait avoir la chance d’y participer une fois", souligne Roman Röösli.
L’aviron berce la vie du campus d’Oxford et les places sont chères pour être dans les huit titulaires. En plus du bateau principal, il y a un équipage de réserve et des remplaçants. "La concurrence est rude, particulièrement pour cette édition, avec plusieurs rameurs qui ont déjà participé aux Jeux olympiques. La sélection se fait via des tests physiques sur l’ergomètre, ainsi que lors de régates internes", précise l’étudiant en hydrologie.
Je consacre environ 7 heures par jour à l’avironRoman Röösli
Dimanche, Roman Röösli sera accompagné de son fidèle compère Barnabé Delarze (27 ans). Les deux hommes, 5es des JO de Tokyo en deux de couple, seront situés au centre de l’embarcation (3e siège pour Barnabé Delarze et 5e siège pour Roman Röösli). "Avec Barnabé, nous sommes dans le moteur d’Oxford. Barnabé est vraiment le plus fort de notre équipe sur le plan physique. De mon côté, je joue le rôle de pivot".
Au tableau des statistiques, l’université de Cambridge domine pour l’instant les débats avec 85 succès à 80. Elle reste même sur trois succès de rang. Röösli se montre malgré tout optimiste. "Sur le papier, Oxford fait figure de favori pour cette année. Nous avons 5 athlètes qui viennent de participer aux JO de Tokyo. Mais c’est une course qui reste particulière. Il faudra être capable de faire face aux imprévus comme les changements de courants. Cambridge a aussi des atouts avec un très bon coach et un barreur de haut niveau".
Après la folle journée de dimanche, Roman Röösli se focalisera sur la réussite de son Master. "Le programme est assez intense et stressant (sourire)", lâche le natif de Neuenkirch. "Je consacre environ 7 heures par jour à l’aviron. Cela comprend les différents entraînements et les déplacements pour me rendre au club. Durant le reste de la journée, il y a le travail en lien avec les cours qui doit être fait". Une fois que l'objectif académique sera atteint, il mettra probablement le cap en direction des JO de Paris 2024 avec l'envie de décrocher une médaille.
Sébastien Schorderet
Qui succédera à Moritz Hafner?
Les Suisses qui ont pris part à la Boat Race se comptent sur les doigts d’une main. En 2011, Moritz Hafner est devenu le 1er Helvète à participer à l’épreuve. Il s'est imposé cette année-là avec Oxford. Toujours dans les rangs d’Oxford, Jean-Philippe Dufour a été, l'an dernier, le second Suisse à embarquer dans l'un des deux bateaux. Malheureusement, il n'a pas connu les joies du succès.
Les femmes en lumière dès 2015
Depuis 2015, la course féminine de la Boat Race se dispute le même jour et sur le même parcours que les hommes. Deux Suissesses avaient d'ailleurs participé à cette "révolution". Nadine Graedel Iberg avec Oxford et la Genevoise Fanny Belais au sein de l'équipage de Cambridge. La victoire était revenue à Oxford.