A Harbin, rien n'a souri à Stéphane Lambiel (22 ans). Il est
resté bien en dessous de ses performances habituelles, notamment
lors de son "Flamenco", durant lequel le Valaisan a chuté trois
fois et a montré plusieurs hésitations. Son total de 192,22 points
- 41,77 de moins que son score aux Mondiaux de Calgary en 2006 -
dit tout de son passage en demi-teinte en Chine. Les débuts de
saison difficiles ne sont pas exceptionnels pour le double champion
du monde: "De toute manière, je ne suis pas un patineur
d'automne."
"Juste retrouver mes sensations"
La préparation de Lambiel avait été troublée par une pause
forcée de deux semaines en octobre, due à une dent de sagesse
douloureuse. Durant cette période, il a perdu confiance en ses
sauts. "Je sais que ce que j'ai présenté n'était pas bon", avoue le
septuple champion de Suisse. Il veut maintenant laisser cela
derrière et continuer sa marche en avant.
Ceux qui connaissent le patineur romand n'ont aucun doute sur sa
capacité à s'améliorer en très peu de temps, il l'a démontré à de
nombreuses reprises. Par exemple avant les championnats d'Europe de
Lausanne en 2002, où un forfait avait été envisagé avant que
Lambiel ne termine 4e. "Je ne dois rien changer, juste retrouver
mes sensations", expliquait le Valaisan après Harbin.
Le vice-champion olympique a utilisé le temps entre les deux Grand
Prix pour travailler son triple-axel. Il avait fait l'impasse sur
ce saut en Asie car il a mis au point, sur les conseils d'un
biomécanicien, une nouvelle technique.
si/dbu
"Ce serait beau de retourner à Turin"
Lambiel garde de bons souvenirs de Moscou. Lors de son dernier concours dans la capitale russe en mars 2005, il avait remporté son premier titre mondial. Les plus sérieux concurrents de ce cinquième Grand Prix (sur six), sont l'Américain Johnny Weir et le Canadien Jeffrey Buttle. Weir, cinquième des JO, distance actuellement Lambiel de 40 points grâce à sa victoire à Harbin.
Buttle, vice champion du monde en 2005, avait pris la 3e place à Québec lors de son premier Grand Prix de la saison. Comme le Français Brian Joubert n'a pas pu participer au Grand Prix de Paris la semaine dernière pour des raisons de santé, les chances de Lambiel de participer à la finale de Turin (mi-décembre) ont pris l'ascenceur. Pour s'assurer de figurer parmi les 6 meilleurs patineurs qui se retrouveront dans le Piémont, Lambiel a besoin d'une deuxième place à Moscou. "Ce serait beau de retourner patiner à Turin", a glissé le protégé de Peter Grütter.
On le croit volontiers, c'est là que Stéphane Lambiel avait conquis l'argent olympique il y a une année et demi.