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Viktor Röthlin triomphe lors du marathon de Tokyo

Viktor Röthlin porte haut les couleurs helvétiques
Viktor Röthlin porte haut les couleurs helvétiques
A six mois des Jeux de Pékin, Viktor Röthlin a signé un magnifique exploit. L'Obwaldien a remporté le marathon de Tokyo en 2h07'23, nouveau record du parcours.

Viktor Röthlin a amélioré du même coup de 57 secondes son record
de Suisse établi l'an dernier à Zurich. Il a fait preuve d'une
impressionnante maîtrise tactique pour devancer toute la crème des
marathoniens japonais et une partie de l'élite africaine. Le
vice-champion d'Europe et médaillé de bronze des Mondiaux a coupé
la ligne de ce marathon disputé par 25'000 coureurs avec 57
secondes d'avance sur le Japonais Arata Fujiwara et 1'34 sur le
Kényan Julius Gitahi.

Décision au 32e kilomètre

D'abord sagement abrité derrière les leaders, Röthlin a pris les
commandes de la course au 32e km pour faire voler en éclats le
groupe de tête, fort d'une dizaine d'hommes. Ses deux derniers
adversaires ont lâché prise au 38e km, et l'athlète du STV Alpnach
a fini en trombe.



Avec cet exploit, Röthlin fait un grand pas de plus dans l'élite
mondiale et se profile comme un candidat très sérieux aux honneurs
à Pékin. Depuis 2003, l'Obwaldien répond présent à tous les grands
rendez-vous qu'il se fixe, à l'exception des JO d'Athènes où il
avait dû abandonner.

«Presque un peu peur»

«Déjà troisième à Osaka (aux Mondiaux), c'était incroyable. Et
gagner à Tokyo, dans un pays où le marathon est si populaire, c'est
extraordinaire. Mais un tel chrono, ça me fait presque un peu
peur!», s'est exclamé le lauréat. A l'exception de Gitahi, la
course a tourné à la déroute des Africains, avec la 14e place
seulement du vainqueur 2007, le Kényan Deniel Njenga.



«Il faisait peut-être trop froid pour les Africains, et puis, ils
ont parfois tendance à baisser les bras lorsque la course ne tourne
pas en leur faveur. Moi, j'étais comme en footing jusqu'au 30e km,
j'ai bien pu économiser mes forces. Mais ensuite j'ai beaucoup
souffert. Heureusement, j'avais bien entraîné les fins de course à
l'entraînement», a déclaré Röthlin.

«Comme le vin rouge»

Avec cet exploit, l'Obwaldien fait un grand pas de plus dans
l'élite mondiale et se profile comme un candidat très sérieux aux
honneurs aux JO de Pékin. L'an dernier, seuls dix hommes ont couru
plus vite (six Kényans, deux Ethiopiens, un Qatari et un Japonais),
mais il n'y a guère que le recordman du monde éthiopien Haile
Gebreselassie à évoluer clairement un cran au-dessus. Les meilleurs
Kényans se tiennent tous entre 2h06'30 et 2h08'.



Interrogé sur l'avenir et sur ses chances à Pékin, Röthlin (33
ans) a malicieusement répondu: «C'est comme avec le vin rouge... Il
s'améliore avec l'âge, mais on ne sait pas à quel moment il sera le
meilleur. Mais ici à Tokyo, ma course a frôlé la perfection.»
L'Obwaldien a touché un (modeste) chèque de 30 000 dollars pour sa
victoire, mais les primes d'engagement et à la performance ainsi
que le contrat avec son équipementier lui permetteront de
multiplier ce chiffre et d'atteindre une belle somme à six
chiffres.



si/jab

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Marathon de Tokyo (17.02)

1. Victor Röthlin (SUI) 2h07'23"

2. Arata Fujiwara (JPN) 2h08'40"

3. Julius Gitahi (KEN) 2h08'57"

4. Toshinari Suwa (JPN) 2h09'16"

5. Satoshi Irifune (JPN) 2h09'40"

6. Kurao Umeki (JPN) 2h11'00"

7. Seiji Kobayashi (JPN) 2h11'02"

8. Kazutoshi Takatsuka (JPN) 2h11'05"

9. Hiroyuki Horibata (JPN) 2h11'47"

10. Takashi Ota (JPN) 2h12'10"

Une ascension régulière

Depuis 2003, Viktor Röthlin répond présent à tous les grands rendez-vous qu'il se fixe, à l'exception des JO d'Athènes. Sa progression est régulière: 14e aux Mondiaux 2003 à Paris, puis premier chrono sous les 2h10' à Zurich (2h09'55) en 2004, 7e place au marathon de New York en 2005, médaille d'argent européenne à Göteborg en 2006, premier chrono sous les 2h09' l'an dernier à Zurich (2h08'20, record national), suivi du bronze mondial à Osaka.

Röthlin a vite su faire oublier son crève-coeur des Jeux d'Athènes, où il avait dû jeter l'éponge à cause d'une blessure aux adducteurs. Son exploit à Tokyo survient cette fois après une préparation perturbée, qui l'avait contraint à interrompre son camp d'entraînement au Kénya durant les fêtes en raison des violentes émeutes.