Trois personnes ont tenté d'approcher la tribune officielle lors
du discours du responsable chinois du Comité d'organisation des
jeux (Bocog), Liu Qi. L'une d'elles a eu le temps de déployer une
banderole sur laquelle était inscrit "Boycottez les pays qui
piétinent les droits de l'Homme".
Une autre a crié de derrière la tribune officielle "liberté,
liberté". Elles ont été aussitôt interpellées par des responsables
de la sécurité. Les trois activistes appartenaient à l'association
Reporters sans frontières (RSF), selon un membre de cette
organisation.
Retransmission interrompue
La télévision chinoise a suspendu brièvement la retransmission
de la cérémonie d'allumage de la flamme à Olympie, au moment où les
trois hommes ont tenté de perturber le discours de Liu Qi. Le
programme a été interrompu quelques instants, sans explication. A
la place, des images d'archives du site d'Olympie et d'une torche
olympique ont été diffusées.
Grâce à un temps clément, la torche a pu être allumée à l'aide
d'un miroir parabolique poli recueillant directement les rayons du
soleil, comme le veut la tradition. Quelques milliers de personnes
étaient rassemblées pour cette cérémonie sur le site du sanctuaire
antique autrefois dédié à Zeus, un public uniquement composé
d'officiels, de journalistes et de personnes dûment munies de
tickets, l'accès au site ayant été strictement encadré.
Un relais de 137'000 km
La flamme a été allumée par une actrice grecque jouant le rôle
de "grande prêtresse", entourée de danseuses, dans une chorégraphie
et des costumes inspirés d'un cérémonial antique. "La flamme
olympique va faire rayonner la lumière et la joie, la paix et la
fraternité, l'espoir et les rêves du peuple de Chine et du monde
entier", a déclaré Liu Qi en préambule de la cérémonie
d'allumage.
La flamme devait être ensuite transmise au premier relayeur, le
Grec médaillé d'argent de taekwondo au JO de 2004 à Athènes,
Alexandros Nikolaidis. Il la confiera à son tour à la nageuse
chinoise Luo Xuejuan, médaillée d'or la même année, lançant un
relais de 137'000 km à travers les cinq continents jusqu'à son
arrivée à Pékin le 8 août, pour l'ouverture des Jeux.
afp/kot
La police sur les dents
La police grecque était omniprésente dans et autour du site antique d'Olympie.
Postés dans le centre de la bourgade mais aussi sur les routes, et les collines environnantes, les policiers ont fouillé systématiquement toutes les personnes venues sur le sanctuaire antique.
Les forces de l'ordre étaient à la recherche notamment de "drapeaux et bannières", a déclaré un responsable de la sécurité.
Toutes les voitures ont été inspectées, les accréditations vérifiées et les sacs passés au détecteur de métaux.
"En terme de sécurité, nous sommes au-dessus du niveau des Jeux de 2004", a assuré Tassos Papachristou, porte-parole du comité olympique grec.
Pas de boycott en vue, malgré la répression
Alors que les appels au boycott des Jeux se multiplient en raison de l'intensification de la répression chinoise après les émeutes survenues il y a dix jours au Tibet, Jacques Rogge a estimé lundi qu'il n'y avait pas d'"élan" pour un tel boycott.
Environ 130 personnes ont été tuées lors de la répression par la Chine de manifestations au Tibet, a affirmé lundi à Dharamsala (Inde) le gouvernement tibétain en exil. Ce bilan est supérieur aux 99 morts annoncés la semaine dernière.
La Chine a quant à elle fourni d'autres chiffres. Selon le dernier bilan officiel de Pékin, les émeutes ont fait 19 morts, dont 18 civils "innocents" et un policier. Ces informations sont difficilement vérifiables, en raison des restrictions imposées par Pékin aux journalistes.
Les manifestations ont commencé le 10 mars à l'occasion de l'anniversaire du soulèvement de 1959 contre le pouvoir chinois. Le 14 mars, des émeutes ont éclaté à Lhassa avant de se propager dans des provinces voisines.