Stéphane Lambiel tourne le dos à la compétition pour se plonger
totalement dans le monde des galas. Il va participer au spectacle
Thin Ice aux Etats-Unis, ce qui lui fermera les portes pendant deux
ans des compétitions officielles de la Fédération internationale
(ISU).
Un joli pactole à la clé
Il n'est pas
nécessaire de tirer des conclusions définitives à chaque fois.
Marc Lindegger
Quatrème
des Jeux, le Valaisan a semble-t-il disputé il y a trois semaines à
Vancouver la dernière épreuve de sa carrière. Il sera en effet en
principe interdit de toute compétition officielle estampillée ISU
ces deux prochaines saisons du fait de sa participation à Thin Ice
ce mois-ci aux Etats-Unis.
Thin Ice est une sorte de compétition spectacle particulièrement
bien dotée (220 000 dollars), mise en place par la chaîne
américaine ABC, qui réunira une dizaine d'anciens champions
associés en couples. Lambiel y dansera ces prochains jours avec la
Japonaise Shizuka Arakawa, championne olympique en 2006, avec la
possibilité de gagner les 60 000 dollars promis au meilleur
couple.
Evoquer la fin de carrière définitive du champion apparaît
cependant encore un brin hâtif, tant Lambiel a habitué son public à
des revirements, comme lors de son retour pour les Jeux, 16 mois
après avoir annoncé qu'il cessait la compétition.
Berne peut faire grise mine
"Il n'est pas nécessaire de tirer des conclusions
définitives à chaque fois", explique Marc Lindegger, chef de
presse de la revue Art on Ice qui gère également les intérêts du
Valaisan. "On peut laisser ouvert ce qu'il adviendra dans deux
ans". Lambiel sera alors âgé de 27 ans. En attendant, ses
déclarations dans la presse ne laissent guère de doute: "La
suite, ce sera des galas, il y en aura une quinzaine jusqu'à fin
avril", dit-il dans une interview au "Matin". "Mon futur,
j'envisage de l'installer dans les galas".
Dans le "Blick", Lambiel avait simplement déclaré quelques jours
plus tôt: "Je crois que c'est fini". Ainsi donc, les
Championnats d'Europe à Berne en 2011 se dérouleront sans véritable
tête d'affiche helvétique, à moins que Sarah Meier retrouve la
santé et la flamme, après une saison 2009-10 en tous points
décevante pour elle.
si/rsch
Une carrière pleine
Mise à part deux grandes déception (sa 4e place aux Jeux et sa 5e aux Mondiaux de Göteborg en 2008, où ses adducteurs le faisaient déjà souffrir), Stéphane Lambiel a toujours répondu présent aux grands rendez-vous. Il a remporté deux titres mondiaux, en 2005 à Moscou et 2006 à Calgary, une médaille d'argent aux Jeux de Turin en 2006 et une de bronze aux Mondiaux 2007 à Tokyo. Il a aussi été trois fois vice-champion d'Europe, en 2006, 2008 et 2010, mais jamais champion d'Europe. Soit sept podiums en compétition majeure, à quoi s'ajoute sa victoire en finale du Grand Prix à Turin en 2007.
L'élève de Peter Grütter a également été neuf fois champion de Suisse élite. Son sens artistique aiguisé et la qualité de ses pirouettes, considérées comme les meilleures du monde, resteront sa marque de fabrique. Une inconstance dans les sauts - le triple axel surtout - l'a en revanche handicapé ces dernières saisons.