Au NUC chaque âme y met du sien
Yannick Cattin - @yannickcattin
Sur le terrain
Alix De Micheli une jeune femme qui sait ce qu'elle se veut
À son arrivée à Neuchâtel, la joueuse de 22 ans était d'abord cantonnée à un rôle dans la seconde garniture avant de connaître les grandes émotions de la Coupe d'Europe. Rigoureuse, la centrale a su organiser son quotidien, qui oscille entre le volleyball et les bancs de l'Université de Neuchâtel.
Mon train de vie est très routinier, mais demande beaucoup d'organisation.
Après en avoir eu marre de l'athlétisme, c'est à 14 ans (seulement) que la Vaudoise s'est mise au volley en suivant les traces de ses parents. Une décision qu'elle ne peut regretter au vu de ses récentes performances. Alix De Micheli a commencé sa carrière en Ligue A dans son canton d'origine, plus précisément au VBC Cheseaux lors de la saison 2019-2020, et c'est finalement en 2020 qu'elle rejoint Neuchâtel, pour d'abord jouer au volleyball, puis par la suite pour y étudier l'anglais et la sociologie. Avec ses deux entraînements journaliers ainsi que ses études, Alix a dû s'organiser pour réussir dans son nouveau challenge. Loin de sa famille, elle vit aujourd'hui en "coloc" avec deux de ses coéquipières.
Dans ma tête, c'était le vide intersidéral
Lors de la demi-finale retour de la CEV Cup face aux Polonaises de Lodz, les Neuchâteloises devaient au minimum gagner deux sets ou sinon remporter le golden set pour rallier la finale. C'est finalement au terme d'un set décisif que les joueuses de Lauren Bertolacci se sont qualifiées. Sur la balle de match en faveur du NUC, c'est Alix De Micheli qui est sortie du banc pour servir, une situation qui a dû mettre beaucoup de pression sur ses épaules. "À ce moment, dans ma tête, c'était le vide intersidéral! Je ne pensais à rien. J'essayais juste d'accueillir toutes ces émotions et de faire mon geste comme je le fais chaque jour", se souvient la jeune femme. C'est finalement à la suite suite de ce service que le NUC s'est offert la finale. Alix De Micheli ne s'enflamme toutefois pas, car la dernière marche doit encore être gravie. Mais d'après la joueuse, le statut d'outsider de son équipe constitue un avantage.
Préparation physique et prévention des blessures
Jean-Léon Bart : «Le sourire, c'est la base de notre travail.»
Le préparateur physique (41 ans) est une personnalité joviale, toujours le sourire aux lèvres. Il travaille pour que les volleyeuses de Neuchâtel soient en excellente condition physique. L'ancien joueur de football a connu le monde du sport professionnel, en évoluant à 63 reprises en Challenge League sous les couleurs du FC La Chaux-de-Fonds de 2003 à 2007, mais aussi au centre de formation du FC Sochaux-Montbéliard. Aujourd'hui, Jean-Léon Bart garde les cages de la 2e équipe de Marin-Sports, en 3ᵉ ligue neuchâteloise, où figurent parmi ses coéquipiers les anciens de Xamax, Charles-André Doudin et Raphaël Nuzzolo. Mais son plus gros défi sportif reste de s'occuper de la préparation physique de la meilleure équipe de volleyball du pays.
Selon Jean-Léon, ses joueuses sont des machines, des tueuses. "J'ai aussi entrainé des équipes de football ou de hockey, mais ce qui m'impressionne avec ces filles du NUC, c'est qu'elles ne rechignent jamais à plus de travail. Contrairement à certains hommes, elles ne cherchent pas à tricher en salle de fitness." Grâce à cette mentalité travailleuse, le coach peut se permettre de rigoler avec ses joueuses. "Le fait d'avoir un groupe qui est d'accord avec le projet et qui y met du sien permet de se laisser aller. Mais il faut tout de même faire attention à ne pas changer ses décisions pour faire plaisir aux joueuses, car ce qu'elles veulent est parfois différent de ce dont elles ont besoin." Un autre aspect qui forge la réussite de son club, c'est Lauren Bertolacci: "Lauren est tellement exigeante et à la recherche de l'excellence que ça nous pousse tous à faire mieux. Ça fait quatre ans que je suis ici et aujourd'hui avec Lauren, on se comprend. Avec le temps, on a réussi à créer une osmose et peut-être qu'il y a un peu de ça dans la recette qui fait la réussite de l'équipe aujourd'hui."
Une finale ça se gagne
Pour Jean-Léon Bart, si le NUC est arrivé jusqu'ici, c'est parce que l'équipe a tout fait pour y arriver. Aujourd'hui, il n'est pas surpris d'être en finale de CEV Cup. À ses yeux, ce n'est pas le fruit du hasard. "Chaque sportive professionnelle veut vivre ce genre d'événement. Alors, il faut qu'on y soit préparé de toute manière. Il y a une phrase qui résume tout cela: une finale, elle se joue pour se gagner et pas pour participer." En attendant la finale de mercredi, Jean-Léon Bart s'est donné corps et âme pour préparer son équipe de la meilleure des manières.
Massage sportif et bien-être des joueuses
Frédéric Grass affûte différents diamants
Frédéric Grass est le masseur du club neuchâtelois depuis trois saisons. Bien qu'il soit engagé par la meilleure équipe du pays, il ne vit pas encore de ses massages. Il travaille dans une manufacture horlogère où il est affûteur de diamants. Des diamants à affûter, il en a aussi au sein du NUC. Son rôle est de soulager les gênes musculaires des joueuses pour qu'elles soient prêtes les jours de match au moyen du massage sportif. Une discipline dans laquelle l'efficacité du massage prend le pas sur la relaxation. "Certaines personnes viennent se faire masser chez moi et en sortant, elles me disent qu'elles ne reviendront pas. Mais finalement, elles reviennent quand même", lance-t-il en rigolant. Malgré tout, ce moment reste pour les joueuses un moment privilégié qui leur permet de se couper de leur quotidien chargé. Le masseur neuchâtelois avoue même qu'une des volleyeuses, dont il taira le nom, profiterait de ce moment pour s'assoupir, bien que le massage soit bien appuyé.
Être masculin dans une équipe féminine, ce n'est pas évident, surtout lorsqu'il s'agit de massage, mais avec la confiance, c'est possible.
C'est au fur et à mesure des saisons que le père de famille de 46 ans a gagné la confiance des joueuses du NUC, ce qui lui permet de faire son travail de la meilleure des manières. Une fois par semaine, il enchaîne six périodes de massage de 30 minutes avec en priorité les Américaines puis avec les autres joueuses qui en auraient besoin. Les moyens financiers du club de la Riveraine ne permettent pour l'instant pas à Frédéric Grass de pouvoir faire profiter toutes athlètes de ses soins. Il espère que cela changera dans les années futures, grâce notamment aux résultats probants de son équipe, qui devraient apporter de la popularité et peut-être plus de moyens aux équipes de volleyball helvétiques. Avant la finale de mercredi, "Fred", tentera d'affûter au mieux ses diamants pour les aider à se parer d'or.
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