Le NUC ne cessera pas d'y croire avant la fin

Les triples championnes de Suisse en titre s'opposaient à une équipe qui semblait meilleure sur le papier. En plus d'évoluer dans l'un des meilleurs championnats de la planète, les Italiennes de Chieri ont l'habitude de ce genre de rencontres puisqu'elles ont remporté la Challenge Cup l'an dernier.

Malgré le mastodonte qui se dressait face à elles, les Neuchâteloises ne se sont pas laissées impressionner en début de rencontre. Les joueuses de Lauren Bertolacci ont mené au score jusqu'à 20-19 avant de se faire dépasser en fin de premier set. Courant après ce point de retard durant le reste de cette manche, les Suissesses ont finalement cédé le premier set 23-25. Le NUC aurait pu prétendre à mieux, mais chaque erreur commise par l'une d'entre elles s'est payée très cher.

Dans le 2ᵉ set l'écart de niveau s'est davantage fait ressentir. Les Italiennes ont débuté sur les chapeaux de roues et n'ont plus rien cédé à la formation hôte. "Neuch" n'a réussi à tenir que jusqu'à 6-7 pour ensuite se faire distancer. Les Neuchâteloises n'ont pas eu les ressources pour revenir, la faute aux nombreuses erreurs techniques qui ne leur ont pas permis de pouvoir attaquer dans des conditions plus propices à remporter des points. À ce moment de la partie, autant le public que l'équipe du NUC semblaient éteints. Finalement, les Italiennes ont survolé les débats, score : 13-25.

Une équipe déterminée

Dans la troisième et dernière manche, l'équipe de la Riveraine a fait preuve de caractère. À l'image de la MVP de la soirée côté NUC, Tia Scambray, qui a sonné la révolte. Le public lui aussi s'est remis à y croire. Les Neuchâteloises ont plus que tenu tête aux Turinoises dans le 3ᵉ set grâce notamment à quelques sauvetages miraculeux et une volonté sans faille. Malgré cela, les volleyeuses helvétiques ont fini par plier 24-26 face aux joueuses de Chieri qui ont finalement tenu leur rang.

Y croire encore

À l'heure de refaire le match, tout le staff neuchâtelois semble d'accord : il faut y croire. "C'est une finale de Coupe d'Europe, tout le monde doit y croire. Lauren Bertolacci l'a encore dit dans son discours d'après match, il faut garder un bon état d'esprit et moi, personnellement, j'y crois. J'ai confiance en cette équipe", déclare le préparateur physique du NUC Jean-Léon Bart. Chez les joueuses, la mentalité est la même pour la libéra Caroline Delley tout reste possible : "On a peut-être manqué d'un peu de courage ce soir pour pouvoir marquer ces quelques points décisifs, mais quand on regarde le score, on se dit que c'est possible". Jasmine Gross est du même avis : "Deux des trois sets étaient serrés, il y a quelques petites choses que l'on peut changer dans notre jeu pour le match retour. Les prochains jours, nous allons travailler là-dessus. Il nous reste encore une chance, alors on va bien se préparer pour aller à Turin". La centrale américaine ne veut rien lâcher et encourage même son public à les soutenir jusqu'au bout, "continuez de nous supporter, on donnera tout pour Neuchâtel". Le NUC n'est donc pas encore prêt à s'enterrer lui-même et ne semble pas vouloir rendre les armes avant le dernier point de la rencontre en terres italiennes.

Les matches avec autant de public, ça demande beaucoup au niveau de l'énergie.

Un public en ébulition

Les fans de volleyball étaient bien au rendez-vous à la Riveraine mercredi soir, entre les 150 supporters de Chieri déchaînés et les quelque 1800 fans du NUC bien décidés à soutenir leur équipe, pas facile pour Caroline Delley de tout gérer, "Demain, on ne s'entraîne pas, je pense qu'on va toutes profiter de se reposer parce que des matches avec autant de public ça demande beaucoup au niveau de l'énergie". Malgré la fatigue que de telles rencontres procurent, la libéro de 18 ans qui a grandi dans le canton s'estime chanceuse de vivre ce genre de moments, "c'est incroyable! Quand je suis au milieu du terrain et que je vois tout Neuchâtel qui est là, ça me met les larmes aux yeux. Mais je ne vais quand même pas pleurer sur le terrain… les sensations sont incroyables". La jeune joueuse souligne également la motivation des supporters italiens qui ont réussi à faire écho aux "ici, c'est Neuch!" des spectateurs de la Riveraine, l'enjeu de la rencontre s'est fait ressentir jusque dans les tribunes.

De Neuchâtel - Yannick Cattin