Ponti a qui plus est triomphé avec la manière: il a amélioré de 0''11 son record du monde, qu'il avait porté à 21''43 la veille en demi-finales. Il a en outre devancé de 0''35 - un gouffre sur une telle distance - son dauphin canadien Ilya Kharun.
Certes, ce ne sont que des championnats du monde en bassin de 25m, disputés qui plus est dans la foulée de Jeux olympiques. N'empêche que ce titre tombe à point nommé pour Ponti, qui ne pouvait effacer de plus belle manière sa (double) déception olympique de Paris 2024 (4e sur 100m papillon à 0''10 du médaillé de bronze... Kharun et 5e sur 200m papillon).
Il vient récompenser les efforts consentis cet automne par le Tessinois, qui s'est pourtant astreint à son service militaire tout en préparant ce rendez-vous hivernal. Il est devenu l'homme le plus rapide de l'histoire sur 50m papillon en petit bassin.
Cette médaille d'or s'ajoute à sa collection initiée en 2021 (argent sur 200m) et poursuivie en 2022 (argent sur 50 pap', bronze sur 100 pap' à nouveau) dans des Mondiaux en petit bassin. A cela s'ajoute l'argent du 100 m papillon lors des Européens 2022 en grand bassin, 4 médailles - dont 3 d'or - glanées aux Européens 2023 en petit bain et, bien sûr, le bronze olympique du 100 pap' en 2021.
Un or historique
A 23 ans, Ponti a qui plus est signé un exploit historique dans la capitale hongroise. Jamais encore la natation helvétique n'avait décroché de titre intercontinental - mondial ou olympique - dans des courses en bassin, que ce soit en petit ou en grand bain d'ailleurs.
Les Suisses avaient jusqu'ici cumulé 20 médailles dans des rendez-vous intercontinentaux (quatre aux JO, 8 dans des Mondiaux en grand bassin et 8 dans des Mondiaux en petit bassin). Mais jamais encore de titre, si l'on excepte le sacre de la Genevoise Swann Oberson sur 5 km en eau libre lors des Mondiaux 2011.
ats/tai
"Enfin une médaille d'or"
Ponti ne boudait évidemment pas son plaisir après avoir cueilli l'or sur 50 m papillon dans les Mondiaux en petit bassin de Budapest. "Enfin une médaille d'or", a-t-il lâché.
"Ca faisait longtemps que j'attendais ça", a souligné le Tessinois de 23 ans au micro de Swiss Aquatics. "L'été n'a pas été facile."
Passé par l'Ecole de recrues sport d'élite cet automne, Ponti a pu tester certaines nouvelles connaissances. "J'ai chanté l'hymne national en allemand".
Une certaine pression
"Ca n'a pas non plus été simple de revenir à la compétition après les Jeux. Mais j'y suis parvenu, s'est réjoui Ponti. Je suis heureux et fier d'avoir remporté le titre tout en battant le record du monde", qu'il a porté à 21''32 soit 0''35 de mieux que le 20 octobre lorsqu'il s'était approprié pour la première fois ce record.
Ponti ne cachait pas avoir ressenti une certaine pression juste avant cette finale, dans laquelle il était l'homme à battre. "Ce n'était pas si facile, car j'étais le favori. Et tout le monde attendait quelque chose de ma part", a-t-il répondu.
Mityukov et Droupy éliminés en séries
Les Suisses n'ont pas réussi d'exploit le matin en séries. Tant Roman Mityukov (100m libre) que Louis Droupy (100m brasse) ont été éliminés. Mityukov a pris la 4e place de sa course en 48''27, 40e temps au total. Pour obtenir une place en demi-finales, il lui aurait fallu aller beaucoup plus vite (46''89). Le Genevois sera en lice dimanche sur 200m dos, la discipline sur laquelle il a obtenu du bronze cet été lors des JO de Paris.
Droupy a aussi largement manqué sa qualification. Le Vaudois (39e) a nagé en 59''33, loin de son record de Suisse établi en novembre à Sursee (58''27). Il sera encore engagé vendredi et samedi sur 50m et 200m brasse.