Tiger Woods au Championnat US PGA pour rester no1

Tiger Woods au "fond du trou", Phil Mickelson victime d'arthrite: les ténors ne semblent pas en mesure de jouer la gagne dès jeudi à Kohler (Wisconsin) dans le 92e Championnat de l'US PGA, dernière levée du Grand Chelem 2010. Les outsiders doivent saisir leur chance.

Le "US PGA Championship" a d'ailleurs souvent été le théâtre de sensations au cours des dernières années. Trois Américains inattendus s'imposaient ainsi successivement entre 2001 et 2003 (David Toms, Rich Beem et Shaun Micheel), alors que le "nobody" sud-coréen Y.E. Yang offrait à l'Asie son premier titre du Grand Chelem l'an passé en devançant Tiger Woods lui-même.

Vainqueur-surprise du British Open le mois dernier, le Sud-Africain Louis Oosthuizen (27 ans) semble en mesure de doubler la mise. Les jeunes talents comme l'Allemand Martin Kaymer, le Japonais Ryo Ishikawa, le Nord-Irlandais Rory McIlroy ou l'Américain Rickie Fowler pourraient également profiter des circonstances.

Objectif "cut" pour Woods

Tiger Woods, qui est à la recherche d'un 15e trophée majeur, a préparé de la pire des manières cette épreuve. Il a vécu un cauchemar la semaine dernière sur son parcours préféré, à Akron, où il a triomphé sept fois. Le toujours numéro un mondial a terminé 78e - son pire classement en 14 ans de carrière - avec un total de 298 coups, soit 39 de plus que lors de son succès de 2000 !

"Pour être honnête, j'aurais pensé que je jouerais aussi mal beaucoup plus tôt étant donné les circonstances", explique l'Américain, qui a suspendu sa carrière pendant de longs mois en raison des révélations sur sa vie privée.

A Akron, Woods a conservé de justesse son titre de no1 mondial, alors qu'il était au coude à coude avec son compatriote Phil Mickelson. Et ce dernier, bien que diminué par une douloureuse arthrite, reste l'adversaire le plus sérieux de Woods à Whistling Straits.

Tiger Woods aurait pu renoncer au tournoi de Kohler, mais il a préféré prendre le risque de s'enfoncer un peu plus. La question n'est pas de savoir s'il remportera son cinquième championnat de l'US PGA, mais bien de voir s'il est capable de passer le "cut".

Le golfeur de 34 ans a comparé ces neuf derniers mois à une autre période noire de sa vie, lorsqu'il a perdu il y a quatre ans son coach, son meilleur ami et son père. Mais de l'aveu même du "Tigre", celui-ci n'éprouve tout simplement plus le même plaisir à jouer au golf aujourd'hui que dans le passé, alors que tabloïds et paparazzi l'ont traqué comme jamais ces derniers mois.

Il voit des signes d'amélioration dans son jeu

Faisant référence à cette pression médiatique - qui a toutefois diminué aujourd'hui - Woods confie que "chaque fois que je sortais, c'était un peu plus difficile. En dehors des greens, cela a été encore plus difficile". "Mon père avait l'habitude de dire: "il faut continuer à vivre". C'est quelque chose que j'ai pris à coeur, et que je me suis dit à plus d'une reprise".

Bien que son aura de champion en ait pris un coup cette saison, Woods avoue qu'il s'est néanmoins surpris lui-même ces derniers mois et assure voir des signes d'amélioration dans son jeu. Et que s'il pouvait décrocher un 15e majeur cette semaine, cela l'aiderait à sauver quelque peu cette année terrible. "Peu importe que cela ait été une mauvaise ou une bonne année, l'important est d'être bon ici pour que l'année s'avère bonne".

Mickelson vise un 5e trophée majeur en serrant les dents

Phil Mickelson, qui a déjà manqué à de nombreuses reprises l'occasion de détrôner Tiger Woods en tête du classement mondial, connaît des soucis bien différents. "J'étais souvent incapable de me lever seul le matin au cours des dernières semaines", précise le vainqueur du dernier US Masters. Il espère cependant que les médicaments lui permettront d'oublier la douleur et de pouvoir viser un cinquième triomphe en Grand Chelem.

"J'ai ce que l'on appelle une arthrite psoriatique", a déclaré Mickelson à la presse, expliquant que la maladie s'attaquait aux articulations et aux tendons. "C'est tout à fait soignable et les médicaments que je prends ont été très efficaces. Je me sens à 90%. A long terme, cela ne devrait pas poser de problèmes", a ajouté le golfeur américain.

agences/dbu