Après une saison mitigée, les Suisses veulent se racheter aux Mondiaux

Les Jeux équestres mondiaux de Lexington (EU), qui débutent samedi, doivent permettre aux sauteurs suisses de se racheter après une saison en plein air décevante, marquée par une relégation en 2e division. Histoire de conclure plusieurs mois de douche écossaise par un peu de chaleur dans les coeurs.

La dernière année a été particulièrement agitée pour les cavaliers helvétiques. Champions d'Europe à Windsor en août 2009, les Helvètes étaient entrés dans la campagne indoor de la Coupe du monde d'une manière fracassante, avec les victoires de Daniel Etter dans les deux premières épreuves de la saison, puis celle de Steve Guerdat dans le Grand Prix de Zurich. Pius Schwizer, installé alors à la place de no 1 mondial, avait ponctué le tout d'une deuxième place en finale de Coupe du monde en avril à Genève.

Bronze et relégation

Le vent a, par la suite, rapidement tourné. Un début de Prix des Nations raté en mai, un trop léger redressement à St-Gall (5e) avant plusieurs rendez-vous manqués dans la compétition ont terni l'été jusqu'à l'annonce, en août, de la récupération définitive du bronze olympique de 2008 par équipes après la disqualification de la Norvège.

La joie n'a toutefois été que de très courte durée, la Suisse étant boutée hors de la Super League après le CSIO de Dublin. Les Mondiaux arrivent ainsi comme de parfaits rédempteurs pour les protégés de Rolf Grass, dont il s'agira du dernier concours en tant que chef d'équipe, lui qui a annoncé son retrait après huit ans de services fructueux.

Chances en voltige

Malgré des résultats en dents de scie, Schwizer (Carlina), Guerdat (Tresor), Etter (Peu à Peu) et Niklaus Schurtenberger (Cantus) et même la remplaçante Jane Richard (Zekina) possèdent tous le talent et le cheval nécessaire pour frapper un grand coup sur la piste du Kentucky, qui aura l'honneur d'accueillir les premiers JEM sur sol américain. Mais les qualités ne suffisent pas dans ce type de compétition, qui s'étale sur cinq jours, du lundi 4 au samedi 9, jour de la finale tournante avec uniquement les quatre meilleurs.

"Notre objectif prioritaire est une qualification pour les JO 2012, une place dans le top 5 par équipes est ainsi nécessaire, explique Rolf Grass. Mes cavaliers ont tous gagné des médailles internationales. Si nous avons de la réussite et que nous parvenons à bâtir à nouveau un esprit de corps, nous sommes capables de créer une surprise." Pius Schwizer, censé être la locomotive de cette équipe, est pour sa part catégorique. "Je voyage vers le Kentucky pour remporter deux médailles !"

Mais compte tenu de l'immense difficulté que représente l'accession à un podium face aux géants allemands, américains, français ou néerlandais, les chances de médailles pour la délégation helvétique semblent plus importantes dans d'autres disciplines, la voltige en particulier, avec la formation de Lütisburg (2e des Européens) et Patric Looser (3e des Européens 2007).

Une expédition à 900'000 francs

La croix blanche sera également représentée en attelage, dressage et en para-dressage, nouvellement au programme des Mondiaux, qui verra aux prises des cavaliers souffrant de handicaps, notamment la talentueuse Genevoise Céline van Till.

En revanche, en raison des coût élevés que représente le voyage aux Etats-Unis, la Fédération a renoncé à aligner des concurrents en concours complet, en endurance et en reining (discipline de monte à la "western"). Le prix de l'expédition est de 900'000 francs, 60% à la charge de la FSSE et le reste à celle des cavaliers.

si/alt