La Zurichoise Sarah Meier a confirmé à Berne qu'elle disputera sa dernière compétition à l'occasion des Championnats d'Europe qui auront lieu fin janvier dans la capitale fédérale. "A 26 ans, je suis aujourd'hui la plus âgée", a-t-elle dit, en évoquant aussi son avenir.
Sportinformation: C'est donc définitif, vous tirerez un trait après les Européens à Berne?
SARAH MEIER:
"Oui, je n'irai pas aux Mondiaux à Tokyo. D'ici Berne, je prends mes compétitions les unes après les autres, sans plus me projeter en avant (il y aura le Skate Canada du 29 au 31 octobre, la Coupe de Russie du 19 au 21 novembre et les Championnats de Suisse du 9 au 11 décembre à Zoug). Je
ne peux pas dire comment ça se passera."
- La préparation s'est déroulée normalement?
SARAH MEIER: "L'entraînement d'été s'est bien passé, mais j'ai toujours des inquiétudes concernant mes articulations du pied et les hanches. Pour mieux récupérer, je ne me suis entraînée qu'une fois par jour sur la glace, contre deux autrefois. C'était la seule possibilité pour moi d'espérer pouvoir encore continuer cette saison."
- Peut-on attendre de bons résultats pour vos adieux?
SARAH MEIER: "Je ne vais pas patiner juste pour le plaisir de patiner. Je veux arrêter avec le sentiment d'avoir fait tout ce que je pouvais. Mais pour moi, le chemin est plus important que le but. Si je n'obtiens pas de médaille aux Championnats d'Europe, le monde ne s'arrêtera pas de tourner. Il n'y a pas eu de pression de la fédération pour que je continue jusqu'à Berne. Je le fais pour moi, pour ne pas rester sur la mauvaise impression de la saison dernière (ndlr: 5e des Européens, 15e des JO, 26e des Mondiaux).
"En Suisse, il faut s'attendre à un creux"
- Quels sont vos projets d'avenir?
SARAH MEIER: "J'ai beaucoup d'idées, mais rien de sûr... Je ne veux pas encore trop y penser afin de rester concentrée sur le patinage jusqu'à la fin. Je pense rester en relation avec le sport. Je compte notamment participer à des galas, mais comme je n'ai pas de titres à monnayer (ndlr: elle fut médaillée d'argent aux Européens 2007 et 2008), je ne peux pas miser là-dessus pour gagner ma vie."
- Avec votre départ imminent, qui s'ajoute à ceux de Stéphane Lambiel et Jamal Othman, l'avenir du patinage suisse n'apparaît pas très rose... Comment jugez-vous la situation?
SARAH MEIER: "C'était prévisible. J'ai 26 ans, je suis aujourd'hui la plus âgée des patineuses au plan international, après le retrait de la Hongroise Julia Sebestyen. Les autres ont toutes entre 15 et 23 ans. En Suisse, il faut s'attendre à un creux les deux ou trois prochaines saisons. Un talent comme Stéphane Lambiel n'arrive qu'une fois tous les cent ans. C'est dur pour les jeunes de trouver la motivation après ça. Mais avec Tomi Pulkkinen, Laurent Alvarez ou une Romy Bühler, la relève existe. Alvarez (ndlr: le Genevois âgé de 20 ans) et Pulkkinen (Zurichois de 18 ans) vont tenter de se qualifier pour les Championnats d'Europe."
si/ag