Une huitième édition particulière

Lugano-Monthey, Fribourg-Vacallo, puis la finale chez les messieurs, Riva-Hélios côté féminin: les affiches de la Coupe de la Ligue, qui commence samedi, sont alléchantes. Est-ce que le trophée échappera à l'ogre luganais, est-ce que les favorites d'Hélios se feront surprendre? Cela semble difficile, mais...

Au-delà de la réalité du parquet de ce week-end, se dévoilent des enjeux fondamentaux pour un sport qui s'efforce d'exister dans l'ombre des "grands".

Cette 3e édition à la salle du Pierrier de Montreux revêt une importance toute particulière pour les organisateurs avec une présence accrue de la tsr.

"Un défi de taille à relever"

Le directeur de la Ligue nationale, Gabriel Gisler ne s'en cache pas."L'engagement de la tsr dans cet événement est un atout indéniable, mais est aussi un défi de taille à relever au niveau de l'organisation. Il nous faut susciter l'attrait pour établir cette collaboration dans une continuité".

Une présence aussi marquée de la télévision s'inscrit comme une reconnaissance des efforts consentis pour mettre en place une structure professionnelle.

Depuis qu'elle a été créée en 2004, la Coupe de la Ligue n'a cessé d'évoluer: déménagement de Genève à Montreux, mise en place du "Final Four" en 2008...

Montreux, ville d'accueil idéale

En quittant le Pavillon de Champel pour la salle du Pierrier à Montreux, les organisateurs ont réussi un beau pari. Outre le charme de la Riviera vaudoise, la ville du Festival de Jazz possède une grande expérience dans l'organisation d'événements d'importance.

Elle met à disposition des infrastructures de qualité, des moyens financiers et surtout son prestige. Car qui dit Montreux, dit luxe, calme et VIP. La ville offre une vitrine parfaite.

Fait nouveau, les organisateurs peuvent désormais s'appuyer sur l'aide de l'office du tourisme de Montreux-Riviera dans le domaine de la communication.

En quête de nouveaux sponsors

L'un des objectifs de la manifestation est "d'introduire une culture VIP", explique Monsieur Gisler. Les VIP présentent une ouverture sur de nouveaux contacts et peut-être à terme sur des soutiens financiers supplémentaires.

Si le sponsoring ne représente que 25% du budget de ce "Final Four" qui avoisine les 100'000 francs, il demeure un incontournable dans le combat de survie que mènent la Ligue et les clubs.

Ce petit pourcentage, on le doit à une volonté de maximiser l'autofinancement (45% du budget) afin de ne pas rendre la compétition totalement dépendante des partenariats publicitaires.

Au-delà des enjeux sportifs

Le rendez-vous montreusien va prendre une dimension supplémentaire pour la Ligue et les équipes, dont elle est le prolongement. En marge de l'événement, les clubs de LNA, LNB et 1ère ligue et les représentants de la Ligue vont tenir une assemblée samedi après-midi.

La compétition dépasse donc le cadre sportif. Elle offre l'occasion de se réunir, de discuter et sans doute de décider. Elle témoigne de la volonté de sortir de l'ombre et de trouver des soutiens.

Montreux devient donc un centre stratégique du basket helvétique. Et tout porte à croire que la Coupe de la Ligue prolongera son bail sur la Riviera.

Un trophée incontournable

Cette troisième édition aura bien entendu son importance sur le parquet. C'est l'occasion rêvée pour Vacallo, Fribourg, quadruple tenant du titre, et Monthey d'empêcher le favori luganais de réussir un triplé cette saison.

"On va essayer de rêver le plus longtemps possible", révèle Thibaut Petit, le coach de Monthey qui affronte Lugano en demi-finale. Car cette Coupe est bel et bien un trophée convoité, qui rejoint petit à petit en terme de prestige la Coupe de Suisse "fribourgeoise".

"La Coupe de la Ligue, c'est nous (les clubs, ndlr)", rappelle le manager général de Vacallo, Luciano Grigioni.

Vers une "Semaine des As"?

Le format même de la compétition masculine, calqué sur le modèle de grands championnats européens, est attractif. "C'est un événement important, les finales sont ouvertes. Il s'ajoute bien à la Coupe de Suisse", analyse le coach de Fribourg Olympic, Damien Leyrolles.

Ce "Final Four" pourrait bientôt être appliqué aux dames. Erik Lehmann, l'entraîneur d'Hélios, est du moins convaincu de "l'effet positif" qu'amènerait une telle adaptation.

Côté masculin, il est question de mettre en place à terme une "Semaine des As", qui regrouperait quarts, demi-finales et finale en quelques jours.

Ludovic Perruchoud