Lugano et Hélios sacrés

Le nombreux public de la salle Saint-Léonard à Fribourg, qui accueillait ses premières finales de Coupe de Suisse, a eu droit à un spectacle grandiose. Ainsi, Lugano a triomphé d'un Monthey héroïque dans les derniers instants.

Il restait 12 secondes, les Valaisans tenaient leur exploit (67-66). Mais Ronald Yates manquait un lancer franc et dans la foulée, Mohammed Abukar profitait d'une possession accordée par les arbitres pour offrir le trophée aux redoutables Tigers (67-68). Le sort a penché vers les favoris dans cette rencontre d'un excellent niveau. Cruel pour un Monthey dominateur.

Une magnifique performance

Donnés largement vainqueurs, les Tessinois ont rencontré une résistance farouche. Poussée par des fans déchaînés, la phalange de Thibaut Petit a livré une prestation défensive de 1er plan.

Les seuls regrets que pourront nourrir le magistral Steeve Louissaint (auteur de 14 points avec un 4/5 aux tirs primés!) et ses coéquipiers résideront vraisemblablement dans leur manque de réussite aux lancers francs (12 sur 23). Déjà battu en Coupe de la Ligue par le même adversaire, Monthey a certes perdu, mais a prouvé qu'il pouvait inquiéter n'importe quel adversaire. De bon augure pour le reste du championnat...

Villarroel encore et toujours

A l'instar de Lugano, les basketteuses d'Hélios ont soulevé leur deuxième trophée de la saison après la Coupe de la Ligue en février. Les Valaisannes ont battu Elfic Fribourg 82-70 en finale.

Erik Lehmann avait prédit un match difficile pour son équipe et jusqu'à la mi-temps, la réalité du parquet lui a donné raison. Vingt minutes durant, les Fribourgeoises ont offert une réplique digne de ce nom. Mais les efforts consentis se sont payés après la pause. Avec 35 points et 6 assists, Maria Villarroel a une nouvelle fois marqué une finale de sa classe. La Vénézuélienne a soulevé sa troisième Coupe de Suisse.

Abukar: "on est resté séreins"

MOHAMMED ABUKAR (Lugano): Je suis naturellement très heureux. On n'a pas réussi une grande finale, on n'a pas très bien joué, mais on est resté sereins et soudés. Au moment du lancer franc (ndlr: le dernier manqué par Yates), on savait qu'il fallait récupérer la balle et aller inscrire le panier décisif. On a finalement réussi à le faire.

JOE WHELTON (coach Lugano): Je tiens tout d'abord à féliciter l'entraîneur de Monthey pour cette rencontre. Cela n'a pas été facile, mais mes joueurs ont eu le mérite d'y croire jusqu'à la fin. Ils ont su garder leur sang-froid.

THIBAUT PETIT (coach Monthey): Je suis très, très fier de mon équipe. Ce match montre qu'on a bien progressé, il a d'ailleurs presque été parfait. Mes gars peuvent sortir des vestiaires la tête haute, ils ont très bien joué. Cette finale est une belle promotion pour le basketball en Suisse.

STEEVE LOUISSAINT (Monthey): Je suis triste et déçu, c'était largement possible aujourd'hui. Ce match on devait le gagner, on a bien défendu et ça se joue dans les dix dernières secondes... Je tiens à remercier les supporters qui ont vraiment été magnifiques.

"Villarroel: ça s'est joué au mental"

LARA THALMANN (Elfic): Contrairement à la finale de l'année dernière, on n'est pas passées loin. Je pense qu'on est capable de faire mieux. En tout cas, le match montre qu'on est prêtes pour la suite, cela doit nous motiver.

ROMAIN GASPOZ (coach Elfic): On a été clairement dominés dans les rebonds en première période et on manque de réussite dans la seconde. Après la pause, on a été aussi trop attentiste, on aurait dû oser être plus agressif. Je suis très déçu pour les filles, mais il faut qu'on utilise cette déception pour la suite du championnnat.

MARIA VILLARROEL (Hélios): Je crois que j'ai bien travaillé dans ce match. Nos adversaires ont réussi une bonne performance, mais à la fin ça s'est joué au mental. J'ai été notamment surprise par le bon début de match d'Elfic.

SARAH KERSHAW (Hélios): C'est vraiment une chance pour moi de gagner cette Coupe. C'est l'événement no1 dans le basket en Suisse. Je suis légèrement blessée, mais j'ai serré les dents. Et je pense avoir bien réussi à défendre sur Angelina (ndlr: Williams). Cela n'a pas été facile au début de la finale, mais je me suis petit à petit adaptée.

De Fribourg, Ludovic Perruchoud