Davos et St-Moritz sont déterminés à organiser les JO d'hiver 2022. Les initiateurs grisons du projet vont soumettre jeudi leur candidature à Swiss Olympic, qui se veut une alternative au gigantisme des manifestations en milieu urbain.
"Nous voulons des Jeux plus simples que ceux organisés jusqu'à présent", a déclaré devant la presse le conseiller national Tarcisius Caviezel, président du groupe de travail pour la candidature grisonne. Les sites prévus se trouvent tous, à quelques exceptions près, dans les environs immédiats de Davos et St-Moritz.
Les régions suisses "candidates à la candidature" ont jusqu'à jeudi pour présenter leur projet à Swiss Olympic. Outre les Grisons, initialement Genève, le Valais, Berne et Lucerne avaient aussi signalé leur intérêt. Bernois et Lucernois ont entre-temps renoncé. Les Romands se tâtent. "Nous en sommes encore à la phase exploratoire", a indiqué mercredi le président du gouvernement genevois Mark Muller.
"Nous leur avons indiqué (à Swiss Olympic) que Genève, Vaud et le Valais disposent à eux trois d'infrastructures qui pourraient permettre d'organiser des Jeux Olympiques d'hiver", a fait remarquer M. Muller. Le Conseil d'Etat genevois n'a cependant pris aucune décision.
Soutien politique
Les Grisons apparaissent très déterminés. L'infrastructure, avec les lieux de villégiature traditionnels de la région, est suffisante, a observé Gaudenz Domenig, directeur du projet et membre du conseil d'administration du HC Davos. Le nombre de nouvelles constructions nécessaires serait limité, réduit essentiellement aux deux villages olympiques (Davos et St-Moritz) et à une patinoire provisoire à Davos.
Les promoteurs estiment les coûts entre 1 et 1,5 milliard de francs. Les dépenses seraient couvertes par les recettes, évaluées entre 1,2 et 1,5 milliard de francs (droits télévisés, sponsoring et billets d'entrée). Le canton ainsi que les milieux politiques et touristiques soutiennent le projet.
Swiss Olympic va étudier les dossiers jusqu'au mois de novembre et décider ensuite si la Suisse déposera une candidature officielle auprès du CIO, et avec quelle région le cas échéant.
Votation nécessaire
Si le dossier grison est retenu, une votation cantonale sera nécessaire. Le Parlement fédéral devra aussi donner son aval, la Confédération étant appelée à prendre en charge les frais de candidature à hauteur de 30 à 40 millions de francs. Elle serait responsable de la sécurité pendant les Jeux.
Le succès d'une éventuelle candidature helvétique dépendra aussi beaucoup de l'attribution des JO de 2018. Si une des villes européennes candidates (Munich ou Annecy) devait l'emporter face aux Sud-Coréens de Pyeongchang, la Suisse aurait très peu de chances pour 2022.
Les Grisons avaient été le théâtre des JO d'hiver en 1928 et en 1948, à St-Moritz. Davos et St-Moritz s'étaient aussi mises sur les rangs pour les Jeux de 1988, mais les citoyens grisons avaient mis leur veto. Et pour 2010, le projet de Berne-Montreux avait été préféré par Swiss Olympic à celui des Grisons.
si/rou