Européens contre Sud-Africains, Mickelson en embuscade

L'Europe, forte de trois récents vainqueurs d'un tournoi majeur, et l'Afrique du Sud, qui détient le trophée grâce à Louis Oosthuizen, sont les grandes favorites du 140e British Open qui débute jeudi sur le parcours côtier du Royal St George's dans le Kent. L'Amérique est sevrée de titre depuis cinq épreuves du Grand Chelem.

Les Etats-Unis compteront sur les vieux briscards Phil Mickelson (41 ans), Steve Stricker (44 ans) et Matt Kuchar (33 ans) pour tenter de mettre fin à cette disette inhabituelle, démarrée bien avant les problèmes conjugaux suivis de blessures et de méforme de sa figure de proue Tiger Woods. L'ancien no1 mondial, aujourd'hui seulement 19e, va d'ailleurs manquer pour la première fois de sa carrière un deuxième majeur d'affilée après l'US Open.

Pas un déclin

L'éclipse de l'homme aux 14 victoires en Grand Chelem a coïncidé avec l'émergence de joueurs plus ou moins jeunes, qui se sont imposés un peu à la Tiger Woods! Ainsi, Oosthuizen, alors seulement 54e joueur mondial, avait remporté le 139e British Open avec 7 coups d'avance sur Lee Westwood. Le jeune prodige irlandais Rory McIlroy s'est quant à lui imposé au dernier US Open avec 8 coups sur son dauphin Jason Day pour devenir le plus jeune vainqueur de l'épreuve depuis 1923!

Pour Lee Westwood, l'absence de victoires US depuis le Masters 2010 (Mickelson) n'est pas le signe d'un déclin de l'empire américain. "C'est cyclique. Il y a quelque temps, on ne voyait pas beaucoup d'Européens ou de joueurs du reste du monde gagner des majeurs. C'était alors l'apanage des Américains. Et quand un ou deux joueurs issus d'une région donnée se mettent à gagner, ça inspire les autres", souligne l'Anglais.

Et Westwood de citer l'Irlandais Graeme McDowell (US Open 2010), Oosthuizen, l'Allemand Martin Kaymer (Championnat PGA 2010), le Sud-Africain Charl Schwartzel (Masters 2011) et bien sûr McIlroy, sans doute le plus talentueux de tous. Le classement mondial est d'ailleurs occupé aux quatre premières places par des Européens (Luke Donald, Westwood, McIlroy et Kaymer).

McIlroy ne se voit pas favori

Avant de survoler l'US Open, Rory McIlroy était déjà entré dans l'histoire du Grand Chelem en réussissant une carte record de 63 d'entrée au British 2010 avant d'exploser "en vol" 24 heures plus tard (80) en raison du vent et d'une météo changeante. "Je préfère les parcours bordés d'arbres comme à Augusta, Quail Hollow ou Akron qui conviennent mieux à mon style de jeu aérien", avait expliqué le jeune Nord-Irlandais.

S'il ne se compte pas parmi les favoris, McIlroy est persuadé que son succès à l'US Open peut amener d'autres jeunes à briller en Grand Chelem. "Ryo (le Japonais Ishikawa, 19 ans) est le meilleur jeune au monde. Il a déjà remporté tant de tournois au Japon. Jason Day a terminé deuxième à ses deux premiers majeurs de l'année (Masters et US Open). Et il n'a que 23 ans!", explique-t-il.

Après cinq vainqueurs inattendus aux cinq derniers tournois du Grand Chelem, la 140e British va-t-il sourire, enfin, à un favori comme l'Anglais Luke Donald, un no  mondial toujours à la recherche d'un majeur, ou son compatriote Lee Westwood? Ou couronnera-t-il un homme d'expérience comme Mickelson ou le Sud-Africain Ernie Els, vainqueur en 2002. Réponse dimanche.

agences/tai