Le projet de candidature romande Genève/Vaud/Valais pour l'organisation des JO d'hiver 2022 a été évincé par Swiss Olympic. Le comité exécutif de Swiss Olympic a préféré opter pour Davos/St-Moritz, qui promettent des "Jeux blancs à la montagne". Le dernier mot sur le dépôt effectif d'une candidature suisse appartiendra au Parlement du sport de Swiss Olympic, le 27 avril prochain. Il conviendra de le convaincre de la nécessité du projet.
"La décision en faveur des Grisons n'a pas été facile à prendre, elle est tombée par 8 voix contre 4", a déclaré le président de Swiss Olympic, Jörg Schild. Plus que l'aspect purement technique, ce sont des considérations plus stratégiques et en terme d'image qui ont fait pencher la balance, ainsi que les distances réduites entre les sites.
"Proposer quelque chose de différent"
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Avec Genève, nous aurions eu une ville qui ne s'inscrit pas dans un paysage blanc"
, a précisé M. Schild. "En outre, d'autres grandes villes pourraient être candidates pour 2022, comme Munich, Barcelone/Saragosse ou Denver. Notre seule chance consiste à proposer quelque chose de tout différent."
Le projet Davos/St-Moritz se veut une alternative au gigantisme, un retour à la nature en opposition aux JO de Vancouver ou de Sotchi. "Il participe aussi à la volonté de présenter la Suisse comme une nation de sports d'hiver", a relevé au nom de la Confédération le vice-directeur de l'Office Fédéral du Sport Jörg Annaheim.
Environ 80 % des infrastructures nécessaires sont déjà construites dans les Grisons. Le budget de la candidature est estimé à 36 millions de francs.
D'importants obstacles restent à surmonter. La Confédération et le Conseil fédéral ne soutiendront le projet - condition sine qua non pour le dépôt de la candidature - que si le projet rencontre une adhésion forte au sein de la population, des parlements régionaux et municipaux et des milieux économiques. Les premiers signaux sont favorables, mais il faut concrétiser.
Déception en Valais
Genève accepte mieux que le Valais sa défaite. Déçu, le conseiller d'Etat valaisan Claude Roch estime que "c'est surtout la procédure qui provoque une certaine frustration". La candidature lémanique était un projet complet, nouveau réunissant trois cantons. Néanmoins Genève est prêt à aider les Grisons si ceux-ci le demandent, a précisé M. Roch à l'ats.
Côté genevois, le gouvernement a dit respecter "l'approche du Conseil exécutif visant à choisir un projet plus alpin et différent de ceux que ne manqueront pas de présenter de grandes villes internationales". Il souhaite "plein succès" au canton des Grisons dans le long chemin qu'il aura encore à parcourir avant la désignation finale du site.
Du côté des vainqueurs, on souligne aussi que "l'idée à la base du projet de Davos et de St-Moritz était d'offrir une alternative claire et viable à la candidature de grandes villes". Président du groupe de travail grisons, Tarzisius Caviezel se réjouit particulièrement de la clarté de la position de Swiss Olympic qui confirme que "nous avons su reconnaître l'esprit du temps".
si/alt