Thomas Björn passe entre les gouttes et finit en trombe

Thomas Björn s'est offert l'European Masters de Crans-Montana. En pleine confiance, le Danois a survolé le dernier tour pour s'adjuger son 13e succès sur le Tour européen, son 2e consécutif.

Moins attendu que Rory McIlroy (IdN), Lee Westwood (Ang) ou Martin Kaymer (All), Thomas Björn n'en restait pas moins un très sérieux outsider. A 40 ans, le Scandinave vit une seconde jeunesse. Avant de débarquer en Valais, il avait déjà triomphé deux fois cette année sur le Tour, dont dimanche dernier à Gleneagles en Ecosse.

A Crans-Montana, Björn n'est pas redescendu de son nuage. En embuscade pendant trois jours, il a écrasé la concurrence lors de l'ultime tour. Il a pris la tête au 14e trou avec un de ses neuf birdies (!) de la journée, avant de se détacher au 15e avec un eagle et de boucler son tournoi avec une carte totale de 264 (-20).

Tous trois membres du top 10 mondial, Kaymer (2e, -16), McIlroy (3e, -15) et Westwood (6e, -14) n'ont rien pu faire. Tenant du titre, l'Espagnol Miguel Angel Jimenez a réussi un beau baroud d'honneur, mais il est

également resté loin du compte (9e, -13).

Björn et les Alpes

"J'avais l'impression que rien de mal ne pouvait m'arriver", a reconnu Björn. "Je viens de vivre deux semaines incroyables. Le golf peut parfois sembler si facile... Il faut s'en rappeler quand cela fonctionne moins bien", a-t-il ajouté.

Premier Danois sacré sur le Haut-Plateau, Thomas Björn s'est aussi rappelé dimanche à ses bons souvenirs suisses. En effet, c'est en 1995 qu'il avait véritablement lancé sa carrière en s'imposant à l'Interlaken Open (Challenge Tour). Entre ses deux succès helvétiques, le golfeur de Sikeborg s'est construit un joli palmarès, marqué notamment par 3e deuxièmes places en Grand Chelem et deux titres en Ryder Cup.

"Je suis fier d'avoir gagné à Crans-Montana. A l'époque, cette étape ressemblait un peu à des vacances. Mais la concurrence est devenue très relevée au fil des années. C'est un bon tournoi et tout le monde vient ici pour s'imposer", a relevé Björn, qui va réintégrer le top 30 mondial grâce à ce succès.

Un trou no 4 cauchemardesque pour Clément

Côté suisse, Damian Ulrich n'a pas tenu le choc jusqu'au bout. Encore en lice pour la victoire samedi soir (6e), le Zougois a chuté au 18e rang final (-9), concédant dix coups à Björn en un seul tour. "Cela reste un  magnifique résultat. Il y a une année, je n'aurais pas eu de plaisir à jouer ici. Cela n'a pas été le cas cette semaine. J'ai évolué à un très bon niveau, surtout vendredi et samedi", a commenté Ulrich, q

ui avait pensé arrêter sa carrière fin 2010.

Quant à Julien Clément, il a vécu un cauchemar sur le trou no 4. Sur ce par 4, le Genevois a été crédité d'un rare et rédhibitoire +5. "Cela a été un trou catastrophe. J'ai terminé sur un bogey après avoir joué deux fois hors des limites (4 points de pénalité)", a-t-il raconté après avoir achevé son pensum au 65e rang. Troisième Suisse à avoir franchi le cut, le Grison Martin Rominger s'est classé 61e.

A noter finalement que le tournoi a battu son record d'affluence, malgré le mauvais temps de dimanche. Quelque 54'100 spectateurs se sont déplacés en quatre jours, soit 1400 de plus que le précédent record de 2010.

si/rou