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Le nouveau défi de Randoald Dessarzin

Randoald Dessarzin [REUTERS - Mark Blinch]
Randoald Dessarzin a tout gagné avec Boncourt avant son départ pour Dijon et la Côte d'Ivoire. - [REUTERS - Mark Blinch]
Après une saison de pause, l’entraîneur jurassien fait son retour au bord des parquets helvétiques. Il a repris les rênes de Lugano, champion de Suisse en titre.

Ses aventures à Dijon et à la tête de la Côte d'Ivoire s’étaient terminées quelque peu dans la douleur. Mais Randoald Dessarzin est philosophe. Il a choisi de faire un pas de retrait, prendre du recul avec un sport qui a rythmé les 15 dernières années de sa vie, avant de rebondir cet été au Tessin.

"J'ai choisi de quitter le poste de sélectionneur de la Côte d'Ivoire après les Mondiaux l'an passé. Il n'y avait plus le même esprit, la même volonté, que lors de la Coupe d'Afrique des Nations que nous avions terminé à la 2e place, explique le coach. J'avais besoin de faire une parenthèse dans le basket. Avec ma famille, je me suis installé dans le sud de la France. J'ai profité pour faire du jardinage. C'était un retour à la terre important. J'ai lu, beaucoup, et je suis même allé au cinéma. Des choses que je n'avais jamais le temps de faire."

Le Jurassien courtisé en Chine

Randoald Dessarzin sur le marché, ceci attise logiquement les convoitises. Alors qu'il avait plusieurs offres sur son bureau, le Jurassien a choisi de revenir en Suisse. Un retour dans un championnat pas très huppé, qui n’a rien d’une régression à ses yeux. "J'avais une touche en Belgique, ainsi qu'une très sérieuse et très lucrative en Chine. Mais il y a autre chose que le basket dans la vie. Ce n'est pas un manque d’ambition. Mais dans ma carrière, il y a des priorités, ma famille notamment. Et je ne me voyais pas partir en Chine avec des enfants en bas âge."

Champion, Coupe de Suisse, Coupe de Ligue: Lugano a tout raflé la saison dernière. "Les deux coupes ont été gagnées sur des coups de dès", temporise toutefois le coach jurassien. S'il admet que son équipe conserve l’étiquette de favorite, il précise que la donne a changé. Il n'a plus les mêmes atouts que son illustre prédécesseur Joe Welthon.

Intégrer les jeunes du cru

"Des joueurs importants comme Matt Schneidermann ou Brody Angley sont partis. Le budget a, en outre, été passablement réduit. Et en face, toutes les équipes du championnat se sont renforcées", explique Randoald Dessarzin qui se méfie particulièrement de Genève et Vacallo. La mission du coach jurassien sera double cette saison au Tessin: perpétuer la tradition victorieuse du club et intégrer des jeunes du cru.

"Les dirigeants ont fait appel à moi, car ils ont aimé mon travail de formation. L’an passé, ils étaient quelque peu déçus du manque d’engouement après le triplé. Avec beaucoup de joueurs étrangers, le club avait un peu perdu son identité."

Le défi de l'entraîneur jurassien semble complexe. Il ne sera en effet pas évident d'intégrer les jeunes, tout en gérant les egos des stars Abukar, Mladjan et Efevbhera. Mais ce n'est pas ça qui fait peur à Randoald Dessarzin, bien au contraire. L'homme aime les challenges et se réjouit que le championnat commence enfin, ce samedi. Lugano accueille Nyon, histoire d'avoir les premiers éléments sur les chances du club tessinois de conserver ses trophées.

John Nicolet

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