Sacrée championne du monde du 5 km nage en eau libre cet été à la surprise générale, Swann Oberson doit aujourd'hui déchanter. Elle n'a pas trouvé le moindre sponsor en dépit des dizaines de contacts qui ont été pris.
"En Suisse, c'est peine perdue!", affirme la Genevoise, qui espérait trouver un minimum de soutien auprès des entreprises. "Beaucoup de gens me reconnaissent désormais dans la rue, mon titre a été bien médiatisé. Mais fondamentalement, il n'a rien changé. Je n'ai aucun sponsor", a confié Swann Oberson en marge d'une rencontre de deux jours avec les candidats aux JO de Londres - tous sports confondus - organisée par Swiss Olympic à Macolin.
La championne constate avec virulence mais sans amertume les différences en terme de considération des sportifs d'élite qui existent selon elle entre la Suisse et d'autres pays. "Dans mon groupe d'entraînement à Würzburg (en Bavière, où elle est basée), il y a notamment un Bulgare, Petar Stoychev, qui est mieux soutenu que moi. Imaginez, il a trouvé des sponsors en Bulgarie!"
Oberson a envoyé des dossiers à une soixantaine d'entreprises pour une demande de sponsoring. "Soit je n'ai pas eu de réponse, soit elle était négative", précise la 6e du 10 km en eau libre aux Jeux de Pékin. Résultat, la combinaison de l'ondine reste vierge de tout logo, hormis celui de la marque de l'habit. "Je vis grâce au soutien de Swiss Olympic (ndlr: 1000 francs par mois pour les sportifs d'élite) et une aide du Sport-Toto et de la Ville de Genève."
Obligée de payer son propre abonnement à la piscine!
Si son titre mondial à Shanghaï lui a valu une rallonge de 3000 francs de Swiss Olympic, Swann Oberson ne peut pas compter sur une aide directe de Swiss Swimming. Sa Fédération, qui ne roule pas sur l'or, doit se contenter de lui payer ses déplacements aux compétitions. La nageuse a par ailleurs dû s'acquitter elle-même d'un abonnement pour la piscine à Genève.
Malgré ces difficultés, Swann Oberson est gonflée à bloc pour Londres l'été prochain. Nantie d'une maturité fédérale qu'elle a passée avec succès cet automne, elle se prépare l'esprit libre. A Macolin, elle a profité de la journée de Swiss Olympic pour faire davantage connaissance avec les sportifs d'autres disciplines.
En se retrouvant dans un cadre décontracté agrémenté de divers jeux d'équipes, les candidats suisses aux JO doivent développer un sentiment d'appartenance commun. Le ministre des Sports Ueli Maurer en personne devait se déplacer en soirée pour les y encourager.
si/bond