Le coach national Andreas Schwaller a prouvé sur la glace que la pression liée au fait d'évoluer à domicile pouvait se transformer en énergie positive. Vice-champion du monde en 2001 à Lausanne, il avait décroché le titre européen en 2006 à... Bâle. "Mon objectif est d'apporter cet état d'esprit à notre équipe", relève-t-il, bien conscient qu'une médaille sera très difficile à conquérir dans la halle St-Jacques. "Pour y parvenir, il faut éviter de regarder le bilan suisse dans les derniers Mondiaux", précise-t-il.
Un grand vide
Si l'on excepte cette médaille glanée en 2001, la Suisse n'est en effet montée qu'une seule fois sur le podium dans les douze précédents championnats du monde masculins. Et c'était il y a neuf ans déjà, à Winnipeg, où le skip Ralph Stöckli et ses partenaires de St-Gall avaient également décroché l'argent. Depuis, plus rien à part deux quatrièmes rangs obtenus par le même Ralph Stöckli (2007 et 2009).
Les retraites d'Andreas Schwaller en 2009 puis de Markus Eggler et Ralph Stöckli en 2010 après la quête d'une médaille de bronze aux JO de Vancouver ont laissé un grand vide dans le curling masculin helvétique. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si une équipe nouvellement formée a gagné sa place dans les joutes bâloises en devenant championne de Suisse en février à Gstaad.
L'équipe est certes nouvelle, mais elle est composée de joueurs expérimentés. Le Glaronais Jan Hauser (no 3) tenait le même rôle de no 3 au sein de l'équipe "bronzée" à Vancouver. Le no 4 Toni Müller possède lui aussi une médaille olympique - il n'était cependant que remplaçant au Canada -, et avait mené son équipe d'Adelboden à la 4e place du championnat d'Europe 2008. Le no 2 Marco Ramstein est le plus expérimenté puisqu'il faisait partie de l'équipe d'Andreas Schwaller lors des campagnes 2001 (2e du Mondial et de l'Euro) et 2002 (3e des JO). Seul le no 1 Jürg Bamert effectuera ses débuts sur la scène internationale face à la Suède samedi à 19h.
Une concurrence très vive
La tâche de l'équipe de Suisse s'annonce particulièrement délicate dans une compétition où cinq équipes lui paraissent supérieures. Favori à chaque Mondial, le Canada est le candidat numéro un à sa propre succession. L'Ecosse ou la Suède ont également de solides arguments à faire valoir. Tout comme la Norvège ou le Danemark.
Dans ces conditions, une place en play-off (top 4) constituerait déjà un bel exploit pour l'équipe de Grasshoppers. "Nous voulons avant tout montrer notre meilleur curling. Mais il est clair que l'objectif est de participer aux play-off", lâche Jan Hauser.
si/alt
Mondial messieurs de Bâle
1ère journée (31.03)
Canada - France 14h00
Norvège - Danemark 14h00
N-Zélande - Ecosse 14h00
USA - Allemagne 14h00
2e journée (31.03)
Chine - Tchéquie 19h00
Danemark - N-Zélande 19h00
Norvège - Ecosse 19h00
Suisse - Suède 19h00
Statistiques en vrac
Les équipes de Suisse sacrées championnes du monde
1975 à Perth (Eco) Zurich Crystal (Otto Danieli)
1981 à London (Can) Lausanne Riviera (Jürg Tanner)
1992 à Garmisch (All) Bienne Touring (Markus Eggler)
Les autres podiums des Suisses depuis 1988
1989 à Milwaukee/EU 2e
1993 à Genève 3e
1994 à Oberstdorf/All 3e
1996 à Hamilton/Can 3e
1999 à Saint-John/Can 3e
2001 à Lausanne 2e
2003 à Winnipeg/Can 2e