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Swann Oberson, 10 km dans le viseur

Swann Oberson a ramené la seule médaille d'or helvétique de Shanghai. [Keystone - BARBARA WALTON]
Swann Oberson peut rêver de s'offrir une nouvelle médaille aux JO de Londres. - [Keystone - BARBARA WALTON]
Pour Swann Oberson, les Jeux olympiques sont un peu l'aboutissement pour tous les sportifs. En dehors, des compétitions, la nageuse en eau vive genevoise se réjouit de vivre l'ambiance du village olympique et de côtoyer des sportifs de tous les pays et de différents sports. Mais la championne du monde n'y va pas que pour le fun. Elle s'entraîne avec acharnement pour réussir le meilleur.

Swann Oberson (26 ans) est devenue l'an dernier la première championne du monde helvétique en natation en enlevant le 5km en eau vive. Le 9 août aux JO de Londres, elle sera attendue sur 10km. La Genevoise, qui s'entraîne en Allemagne,n'a pas changé depuis son sacre, même si elle est devenue plus forte mentalement."Lorsqu'on gagne un tel titre, on se dit je suis championne du monde! Et pas tout le monde peut le faire".

A Londres, elle sait qu'il y aura des passages difficiles. "Mais on ne peut pas les prévoir. Même si on se prépare, ça ne se passe jamais comme prévu!", explique Swann Oberson. Interview.

Rtssport.ch: Vous avez commencé votre carrière en bassin sur 400, 800 ou 1'500m. Pourquoi avez-vous décidé de passer aux épreuves en eau libre?

SWANN OBERSON: En bassin, je disputais déjà les longues distances. Mais aux Jeux olympiques, le 1'500m n'est pas au programme. Et 8'30", sur 800m, était un effort un peu court pour moi. J'arrive nettement mieux à m'exprimer sur de plus longues distances. A Pékin, le 10km en eau libre a été introduit et j'ai décidé de me lancer. J'ai tout de suite trouvé cela très chouette!

"Je nage entre 16 et 20km par jour"

Rtssport.ch: En eau libre, il y a le 5 et le 10km. Nage-t-on toujours de telles distances à l'entraînement?

SWANN OBERSON: Oui. Et bien plus... Je nage entre 16 et 20 km par jour, toujours en piscine pour avoir des repères chronométriques. Cela serait impossible en eau vive, avec les vagues ou le vent. Si je nage 10x400m, je dois connaître mon temps exact. Je ne nage en eau vive que lors des compétitions. Lors de compétitions, je suis quelques jours avant sur place, comme aux derniers Mondiaux en Chine, et alors je prends mes repères.

Rtssport.ch: A quoi pense-t-on lorsqu'on nage de telles distances à l'entraînement?

SWANN OBERSON: Ca dépend en fait du genre d'entraînement. Lorsque ce sont des entraînements vraiment difficiles, il faut se concentrer sur la technique, sur la vitesse. Il faut bien regarder les temps qu'on fait et ne pas se tromper sur les distances effectuées. Lorsqu'on fait des entraînements un peu plus cool, l'esprit peu s'évader. On peut penser à autre chose. Il m'arrive de me dire "qu'est-ce que je vais manger ce soir? Qu'est-ce que j'ai à faire? Comment je veux organiser ça?".

Rtssport.ch: On sait que les nageurs apprécient certaines conditions plutôt que d'autres. Comment trouvez-vous le bassin de Londres?

SWANN OBERSON: La première moitié sera hyper bien parce que ce sera plat, il n'y aura aucun courant, aucune vague. Et pour moi qui suis grande c'est parfait. Sur l'autre 50%, ce qui sera un peu moins bien c'est la température de l'eau. Moi qui suis fit, je préfère l'eau chaude. Si on a de la chance ça pourra être 21, 22 degrés. Ca dépendra un peu du temps les jours avant. C'est quelque chose qu'on ne peut pas préparer. Il faut être prêt à tout!

"Je ne serais pas déçue par un diplôme"

Rtssport.ch: Vous avez été championne du monde sur 5km. Aux JO on nage le 10km. Est-ce un handicap pour vous?

SWANN OBERSON: Non. Aux Mondiaux l'an dernier j'aurais aussi bien pu gagner le 10 que le 5km. J'étais en forme. Toutefois, sur 10km, j'étais sous pression parce que je devais réaliser un top-10 pour aller aux Jeux (9e).

Rtssport.ch : Et quel est votre objectif  à Londres ?

SWANN OBERSON: J'étais 6e à Pékin. Et quand on retourne aux JO, on a envie de faire mieux. Pourquoi pas une médaille. Mais comme je l'ai déjà dit, si je repars de Pékin avec un diplôme (top-8), je ne serai pas déçue non plus. C’est déjà un bel exploit de pouvoir dire que j’ai fini deux fois dans le top-8 aux Jeux olympiques.

Propos recueillis par Aline Gagnebin

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