Sa maturité en poche, la future étudiante en médecine prend cette compétition évidemment très au sérieux. La preuve, elle se trouve déjà sur place depuis le 16 juillet. Et ce afin de se familiariser encore davantage avec le parcours qui accueillera le slalom. Si le podium semble inaccessible, l'expérience engrangée en Angleterre se révélera précieuse pour cette athlète issue d'une famille de mordus du kayak.
"Je viserai une médaille à Rio"
RTSsport.ch: Vous avez gagné votre ticket pour Londres à la dernière minute. Peut-on dire que vous êtes une miraculée?
ELISE CHABBEY: Oui, car j'ai dû passer par les repêchages. Mais depuis l'été 2011, je me suis entraînée durement pour réussir les quotas. Ma qualification n'est donc pas due au hasard. Lors des repêchages, j'étais la première au départ. J'ai réalisé un temps acceptable, mais j'avais tout de même fait une touche. Je ne savais pas que ça allait suffire. L'attente dans l'aire d'arrivée a été difficile à vivre.
RTSsport.ch: Que pouvez-vous espérer aux JO?
ELISE CHABBEY: Vu que je ne prépare pas cette course depuis 4 ans, je vais faire de mon mieux. A la base, mon but était de me qualifier pour les JO de Rio en 2016. Mais c'est cool, cela me fera une expérience en plus. A Londres, j'aimerais entrer dans le top-10. A Rio, je viserai une médaille.
RTSsport.ch: Le plan d'eau de Lee Valley White Water Centre vous convient-il?
ELISE CHABBEY: La première fois que je l'ai essayé, c'était difficile. C'est un parcours très volumineux, avec des vagues, des remous, des chutes et des dénivelés en grand nombre. Mais le gros volume ne me fait pas peur. Plus je m'entraîne sur ce plan d'eau, et plus je m'y sens à l'aise.
RTSsport.ch: Entretenez-vous une bonne relation avec Mike Kurt, l'autre qualifié suisse en canoë-kayak aux JO de Londres?
ELISE CHABBEY: Oui, on se trouve toujours sur les mêmes parcours. Le kayak est un petit monde, on passe donc souvent du temps ensemble après les compétitions. Mike a ses manières, il a sa routine, il faut respecter cela. Mais lui, et d'autres, me donnent parfois des conseils. C'est aussi ce qui me plaît dans ce sport, la convivialité qui règne entre les athlètes.
RTSsport.ch: Pourquoi avoir choisi le kayak?
ELISE CHABBEY: C'est un sport d'extérieur, grâce auquel on est en contact avec la nature. Aucun plan d'eau ne ressemble à un autre, cela me plaît. Je n'aimerais pas m'entraîner dans une salle et toujours voir le même paysage. Bien sûr, je dois quand même faire de la musculation, je n'ai pas le choix...
RTSsport.ch: Le kayak, c'est aussi une affaire de famille chez les Chabbey. Votre soeur Isaline (15 ans) pourrait-elle concourir à vos côtés en 2016 à Rio?
ELISE CHABBEY: Un seul athlète par nation et par catégorie a la chance d'être sélectionné. A moins que le règlement change, et il y a peu de chances, c'est donc impossible.
Passionnée de ski alpin
RTSsport.ch: On a pu lire dans un magazine que vous comparez votre parcours à celui de la skieuse Lara Gut. Pourquoi?
ELISE CHABBEY: Non, mes propos ont été déformés! Je ne peux pas me comparer à elle ni à son palmarès. On m'avait demandé quel athlète j'admire. J'ai répondu Lara Gut, car je suis une passionnée de ski alpin.
RTSsport.ch: Pour conclure, irez-vous suivre d'autres compétitions à Londres?
ELISE CHABBEY: Si j'ai le temps, j'aimerais voir un match de Roger Federer. Si je serai à la cérémonie? Oui, car j'entre en lice le 30 juillet. J'aurai donc le temps de récupérer.
Propos recueillis par Michaël Taillard