Lors de leur réunion ce week-end à Montréal, les instances dirigeantes de l'AMA se sont penchées sur la révision du Code mondial antidopage, dont le texte définitif doit être approuvé dans un an pour entrer en vigueur au 1er janvier 2015. Le principal changement apporté concerne la durée de suspension, qui passera de deux ans à quatre ans pour des infractions reliées aux stéroïdes anabolisants, à l'hormone de croissance, aux agents masquants, au trafic de substances ou au dopage sanguin.
"Je pense qu'il y a un vrai désir dans le monde du sport de voir des sanctions qui aient un peu plus de signification", a déclaré le président de l'AMA John Fahey à l'AFP. "Je crois que les propositions faites dans cette version sont proportionnées. Elles répondent certainement à ceux qui cherchaient à étendre les sanctions actuelles à quatre ans", a estimé l'ancien ministre australien, qui y voit "un message fort".
Le Kenya dans l'oeil du cyclone
Selon le code en vigueur actuellement, une sanction de quatre ans de suspension ne peut être infligée à un athlète convaincu de dopage qu'en cas de "circonstances aggravantes". La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a récemment imposé quatre ans de suspension à des athlètes trahis par leur passeport biologique, mais devra justifier cette sanction devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Si l'Agence antidopage américaine (Usada) est parvenue à faire chuter l'ex-roi du Tour de France Lance Armstrong au terme d'une enquête de deux ans, le patron de l'AMA a souligné que l'Agence mondiale elle-même avait besoin de renforcer ses propres compétences. La version provisoire du prochain Code lui accorde la possibilité de mener elle-même davantage de contrôles antidopage, et des nouveaux pouvoirs d'investigation.
"Ce qui veut dire que quand une organisation sportive, une agence antidopage a des informations et n'en fait rien, nous en avons eu beaucoup d'exemples par le passé, l'AMA peut s'en mêler avec des pouvoirs d'investigation", a souligné John Fahey. Il a pointé ainsi du doigt la fédération kényane d'athlétisme et le Comité olympique kényan qui, malgré les demandes de l'AMA, n'ont rien entrepris pour faire la lumière sur les récentes accusations de dopage visant l'athlétisme de leur pays.
si/alt