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150 experts demandent le report ou le déplacement des Jeux

Les Jeux olympiques prévus à Rio du 5 au 21 août doivent être déplacés ou reportés en raison des risques représentés par le virus Zika pour la santé, ont affirmé 150 experts scientifiques.

"On fait courir un risque inutile, quand 500'000 touristes étrangers de tous les pays viennent assister aux Jeux et peuvent potentiellement être infectés par le virus et revenir chez eux où l'infection peut alors devenir endémique", écrivent professeurs de médecine, bio-éthiciens et autres scientifiques d'une dizaine de pays dans une lettre ouverte à la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan.

"Notre principale préoccupation concerne la santé publique mondiale car la souche brésilienne du virus Zika affecte la santé d'une manière qui n'a jamais été observée auparavant", expliquent-ils.

Selon ces scientifiques, "ce n'est pas éthique de faire courir un tel risque seulement pour les Jeux qui peuvent de toute manière avoir lieu en les reportant ou en les déplaçant".

"Si un tel scénario devait se produire dans des pays pauvres en Asie du Sud ou en Afrique encore épargnés, les conséquences pourraient être dramatiques", ajoutent ces experts représentent plus d'une dizaine de pays dont les Etats-Unis, le Brésil, le Japon, la Russie et la Suède. Les Américains sont très largement représentés parmi les signataires mais il n'y a pas de Français ou de Chinois.

Dans leur courrier, ils insistent pour que l'OMS forme un groupe indépendant d'experts pour conseiller l'organisation onusienne ainsi que le comité olympique international.

ats/bao

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Explosion des cas

Ces experts rappellent la déclaration de l'OMS considérant l'épidémie de Zika comme une urgence de santé publique internationale ainsi que les récentes découvertes scientifiques mettant en lumière la gravité médicale de ce virus surtout pour les femmes enceintes.

Le virus est lié à microcéphalie du foetus, une malformation grave et irréversible du crâne, et à un développement incomplet du cerveau. Le nombre de cas de ce défaut congénital, normalement rare, a explosé au Brésil depuis le début de l'épidémie dans ce pays en 2015.

Les responsables du comité olympique n'ont apparemment aucune intention de reporter les Jeux olympiques de Rio, comme l'avait affirmé récemment le Dr Richard Budgett, responsable médical des JO.

Le directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC),Tom Frieden, a indiqué jeudi qu'il n'y avait "aucune raison de santé publique justifiant une annulation ou un report des Jeux olympiques" tout en rappelant que les femmes enceintes devraient éviter de voyager dans les zones où l'infection par le Zika est active.

Il a également dit que le nombre de personnes dans le monde qui doivent se rendre à Rio cet été représenterait "moins de 0,25%" de tous les voyages dans les pays d'Amérique du Sud affectés par le Zika.

Zika: une annulation n'aurait que peu d'effet, selon l'OMS

Une annulation ou un changement du lieu des Jeux olympiques 2016 prévus à Rio de Janeiro ne changerait pas radicalement la propagation du virus Zika, a estimé l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le Brésil est le pays le plus touché au monde par le virus Zika, avec environ un million et demi de personnes contaminées depuis 2015. Une soixantaine de pays sont touchés dans le monde par le virus.

"Les gens continuent à voyager entre ces pays pour toute une série de raisons, le meilleur moyen de réduire le risque est de suivre les conseils de voyage de santé publique", ajoute l'OMS.

Le virus est lié à une microcéphalie du foetus, une malformation grave et irréversible du crâne, et à un développement incomplet du cerveau.

L'OMS répète encore les conseils déjà prodigués le 12 mai dernier. Elle recommande ainsi aux femmes enceintes de ne pas voyager dans les pays ou régions qui ont enregistré des cas de transmission sexuelle du virus Zika, ce qui inclut Rio de Janeiro. Ceux qui veulent voyager au Brésil pour les JO devraient suivre les conseils de santé publique de leur pays avant de voyager et de consulter avant un médecin, ajoute l'OMS.