Le fameux «but de Wembley» avait permis à l’Angleterre de battre l’Allemagne en finale de la coupe du Monde 1966. Sa «réédition inversée» à la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud constituait la revanche tardive des Allemands sur les Anglais, 44 ans plus tard (4-1 en 1/8es de finale).
33 centimètres en 1 centième de seconde
Les buts litigieux font, certes, partie du foot. Il existe cependant, par les temps qui courent, des moyens techniques permettant d’éviter des discussions interminables. La Fifa avait promis d’y réfléchir. Le moment est venu.
Notre dossier tente de vous démontrer que ce qui paraît simple en apparence - par exemple le recours aux caméras- ne l'est pas forcément.
Savez-vous par exemple qu’un ballon peut parcourir -en un centième de seconde- 33 centimètres? Soit bien plus que l'épaisseur de la ligne de but. Vous mesurez donc les problèmes techniques qui peuvent se poser.
Quatre catégories de solutions se proposent:
1 – Les arbitres de buts, exclusivement chargés de scruter la ligne fatidique de but
2 - Les caméras filmant spécifiquement les buts, comme en hockey
3 - Le hawk eye, reconstitution électronique d’images, déjà en usage au tennis
4 - Le
«chip» électronique
, contenu dans le ballon
16 propositions de tous bords
La Fifa a accepté d’entrer en matière sur 16 propositions qui font toutes références à l’une des 4 catégories de solutions ci-dessus.
La Fifa planche uniquement sur cette fatidique ligne de but. N’allez donc pas croire que les autres disputes en cours – «penalty ou non», «main ou pas main», «hors jeu litigieux» ou encore le chapitre des «simulations» - soient abordés.
Réunions secrètes
Une réunion qualifiée de «secrète» vient d'avoir lieu à Zurich. Elle sera suivie par une réunion de travail à Cardiff, au Pays de Galles, les 19 et 20 octobre. La décision finale appartiendra à l’ «International Board» (définition, voir ci-contre). La décision sera prise le 4 mars 2011 lors du congrès de Cardiff.
FIFA - UEFA pas d'accord
La fédération européenne (UEFA), présidée par Michel Platini, préconise la solution des arbitres de but. La Fifa opterait plutôt pour une solution technologique, mais pas le ralenti. Elle estime que le jeu ne doit pas subir d’interruption notable et que le système doit être fiable et simple. Et, détail essentiel: la solution choisie ne devra pas miner
l’autorité de l’arbitre
.
Trop pointu pour être réalisée?
Contrairement aux apparences, la solution ne s’impose pas de façon évidente. Songez qu’un tir peut atteindre 120 km/h. Ce qui veut dire qu’en une seconde, la balle franchit 33,33 m!
En un dixième de seconde 3,33 m!
En un centième = 33 cm
Les caméras à haute vitesse arrivent, de nos jours, à produire 200 images par seconde. Ce qui fait toujours 16 cm de différence d’une image à l’autre!
Vous voyez que le problème se pose de manière très pointue. Quelques remarques concernant les 4 solutions possibles:
1- Arbitres de but
– Suffira-t-il qu’ils interviennent en levant le drapeau comme des juges de touche? Un système hongrois prévoit de les outiller de drapeaux s’allument tout rouge ou tout vert… Est-il humainement possible d'assigner deux arbitres à des taches utiles, disons, dans un match sur mille?
2- Caméras TV
– Système éminemment coûteux et pas forcément fiable. Les pannes, lors des tests, sont à l’ordre du jour. Et puis, la méthode nécessiterait forcément une interruption de jeu, introduisant flous et discussions dans la partie.
Un système, testé au stade d’Udine (ITA), sera présenté à la Fifa. Les caméras haute vitesse (200 images par seconde) ne sont pas intégrées aux poteaux et à la latte. Elles se trouvent dans les tribunes à exacte hauteur de la ligne de but et sont reliées par fibres optiques à un ordinateur, qui enverra le signal à l’oreillette de l’arbitre.
3 - le «hawk-eye»
- 6 caméras de haute vitesse, reliées à un ordinateur réalisent le graphique, l’image synthétisée en temps quasi réel. Un tel système coûte quelque… 500'000 francs. Une entreprise nommée «Orad» aurait cependant mis au point un système «plus léger» utilisant la technologie laser.
4– le «chip»
- Cairos/Adidas, TAG Heuer (Genève) et la Hjb belge ont déjà mis en chantier un ballon muni de ce fameux chip. Il signale à l’arbitre par un bip que la balle a franchi la ligne fatidique. Il faut, en outre, des poteaux contenant des cellules photoélectriques, voir magnétiques.
Un ordinateur transmet le "bip" à l’oreillette de l’arbitre. Ballon et poteaux deviendront très chers… Les tests effectués lors du Mondial M17 au Pérou en 2005 ont été désastreux. Depuis, a-t-on réalisé des progrès?
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N'oubliez pas de vous imprégner de l'"esprit foot" avant de choisir votre camp. Dans la colonne de droite, vidéos et articles vous permettront de vous faire une idée plus précise, avec la définition de l'International Football Association Board, dont le rôle ne constitue pas seulement à veiller aux règles, mais surtout à la sauvegarde de l'esprit du jeu.
TSRsport.ch/Ed.Stutz
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L'arbitrage vidéo par Ionesco.sciences-po.fr
La philosophie: l'arbitre fait partie du jeu!
La position du "Board": l’arbitre fait partie intégrante du jeu. Comme un joueur qui arme, par ex. son tir, l’arbitre doit préparer son coup de sifflet dans l’action même. Et s'il se trompe, ce n'est pas plus grave qu'un joueur - payé parfois des millions - mettant son tir de penalty au dessus de la latte. Qu'on se le dise! C’est dans l’esprit même du jeu.
Football professionnel ou pas, il faut procéder à l'éducation - ou la rééducation... - des footballeurs.
Loi 5 du football : l'arbitre
Au football, "Les lois du football" est le nom donné aux règles du jeu du football. Elles sont décidées au niveau de l'International Football Association Board (IFAB) ; la dernière version date de 2000.
Chaque match se dispute sous le contrôle d’un arbitre disposant de toute l’autorité nécessaire pour veiller à l’application des Lois du Jeu dans le cadre du match qu’il est appelé à diriger.
Les décisions de l’arbitre sur les faits en relation avec le jeu sont sans appel.
Cependant, sous réserve que le jeu n’ait pas repris, l’arbitre peut revenir sur sa décision s’il réalise que celle-ci est incorrecte ou, à sa discrétion, suite à un avis d’un arbitre assistant.
Les hommes qui décident
L' International Football Association Board (IFAB) est l'instance qui détermine et fait évoluer les règles du football. Depuis 1882.
Elle tient deux réunions par an, durant lesquelles, elle examine les proposition.
L'IFAB comprend 8 membres:
4 représentants de la FIFA et 1 représentant de chacune des quatre fédérations du Royaume-Uni (Angleterre, Ecosse, Pays de Galles, Irlande du Nord).
Pour qu'une décision, une modification aux règles passe, il faut au moins 6 voix (donc 6 à 2).
La décision concernant l'aide électronique à l'arbitrage sera prise le 4 mars 2011 lors du congrès de Cardiff (PdG),