"Poupou" était surnommé l'éternel deuxième. Il est monté à huit reprises sur le podium du Tour de France sans jamais atteindre la première marche, ni même porter un jour le maillot jaune.
Coureur au palmarès remarquable - il a notamment gagné le Tour d'Espagne (1964), Milan - San Remo (1961), la Flèche wallonne (1963) et deux fois Paris - Nice (1972, 1973) - Raymond Poulidor a aussi incarné le champion accessible et laborieux, aussi méritant que malchanceux, au fil d'une carrière terminée à 40 ans passés.
Il quittera définitivement la compétition à la fin de l'année 1977. Mais avant de tirer sa révérence, il fut le plus rude adversaire d'Eddy Merckx dans le Tour de France 1974 (2e), à 38 ans, avant de monter sur le podium du Championnat du monde à Montréal (2e), toujours derrière le Belge.
Une fois à la retraite, il resta un personnage incontournable du Tour, cultivant également son incroyable popularité par des activités de consultant et, jusqu'à ces dernières années, des visites à travers la France pour s'occuper des vélos portant son nom.
Aujourd'hui c'est son petit-fils, le très prometteur Mathieu van der Poel (Corendon-Circus), qui a pris la relève au sein du peloton professionnel.
ats/fg
Battu sur le Tour de France pour 55 secondes
En 1964, dans le Tour de France, Poulidor livra un duel homérique à Jacques Anquetil sur les pentes du Puy-de-Dôme. Le Limousin parvint à distancer le Normand, mais insuffisamment pour endosser le maillot jaune. A Paris, il s'inclina finalement de 55 secondes. Poupou n'a jamais porté le maillot jaune. Son nom est vite devenu une sorte de marque déposée, une étiquette accolée en France à ceux qui ne savaient pas gagner. Un qualificatif injuste pour celui qui a collectionné 189 succès durant sa carrière.
Merckx : "C'est un grand ami qui s'en va"
Eddy Merckx, légende du cyclisme, quintuple vainqueur du Tour de France, a salué en Raymond Poulidor, "un grand ami qui s'en va", dans une déclaration à l'AFP. "C'est une grande tristesse. Pendant ma carrière on était adversaires, mais après je l'ai côtoyé souvent (...) j'ai passé des vacances avec lui", a dit Merckx. "C'est une grande perte, un grand ami qui s'en va", a-t-il ajouté. Ce décès de "Poupou", annoncé mercredi matin, "c'est une grande tristesse bien sûr", a insisté Merckx, "c'est un grand personnage, un monument en France. Il était aimé par tous les Français".
Raymond Poulidor s'est éteint à l'âge de 83 ans. "Poupou" l'éternel second? Réputation pas totalement justifiée car le Limousin compte 189 victoires à son palmarès, dont la Vuelta, Paris-Nice, le Dauphiné, la Flèche wallonne ou Milan-Sanremo. @jerome_jeannin #RTSsport pic.twitter.com/k4qh0i88F0
— RTS Sport (@RTSsport) November 13, 2019