Nino Schurter (33 ans) est rentré en Suisse mercredi passé d'Afrique du Sud, après l'annulation du Cape Epic qui devait être sa première course de l'année. "Le coronavirus a touché l'Afrique du Sud avec 2 semaines de retard par rapport à l'Europe. La réalité est que dorénavant il s'y passe la même chose que chez nous: les écoles ont été fermées, de même que des manifestations annulées".
L'incertitude plane pour les spécialistes de vtt. Les Mondiaux d'Albstadt/GER, prévus fin juin, n'ont pas encore été annulés. Il en va de même pour l'ouverture de la saison de Coupe du monde, toujours agendée fin mai à Nove Mesto/CZE. "Pour le moment, j'ai dû mal à rester concentré. C'est la première fois de ma carrière que j'ignore quand aura lieu ma prochaine course. Tu ne sais pas si tu dois t'entraîner à fond ou plutôt faire une pause. C'est aussi difficile de trouver la motivation. Le sport passe au second plan avec cette épidémie. Mais je dois me préparer à tous les scénarios".
Le Grison ne veut, par ailleurs, pas s'immiscer dans les décisions que prendront les Fédérations et les organisateurs des Jeux olympiques. "Les opinions des coureurs ne doivent pas être décisives dans la situation actuelle. Nous n'avons pas l'objectivité et les connaissances médicales nécessaires. Le plus important pour le moment est d'arriver à contenir le nombre de personnes infectées par le virus. Pour y parvenir, chaque sportif doit scrupuleusement suivre les recommandations des autorités. C'est le seul moyen de sortir de la situation actuelle".
ats/alt
"La situation continue de s'aggraver"
"Je peux m'imaginer que dans des pays avec beaucoup de pauvreté comme l'Afrique du Sud, il est encore plus difficile de faire comprendre que la situation est critique. Les possibilités de contenir la propagation de l'épidémie sont plus limitées que chez nous, explique Nino Schurter. Faire respecter la distance sociale est également plus compliqué à appliquer en Afrique, parce qu'il est habituel que 10 à 15 personnes vivent dans une seule pièce dans les régions pauvres".
"Une amie qui travaille dans un hôpital à Stellenbosch (en Afrique du Sud) m'a expliqué que des enfants meurent tous les jours de la tuberculose et du SIDA. Vous ajoutez le coronavirus et la situation déjà difficile continue de s'aggraver".