Une page de l'histoire récente du cyclisme, ouverte en 2012 avec le sacre de Bradley Wiggins, se tourne. le Colombien Egan Bernal, tenant du titre, a dit adieu à ses rêves de doublé en lâchant près de 7 minutes et demie sur le maillot jaune Primoz Roglic.
Le Tour de France 2014 n'avait échappé à la mainmise de l'équipe britannique qu'avec l'abandon de Chris Froome dès la 5e étape après des chutes à répétition. Dans cette édition 2020, le tableau est bien plus noir. Après la déroute de ses anciens leaders Chris Froome et Geraint Thomas dans les courses de préparation au Tour de France, c'est l'héritier andin de 23 ans qui s'est écroulé.
Dans le Grand Colombier, le fluet Colombien a subi la première défaillance de sa carrière, une de celles qui font perdre le Tour. Bernal n'a jamais mis en cause le niveau de l'équipe, pourtant loin de son âge d'or. Il n'a pas plus fait porter le poids de sa défaillance sur les douleurs dorsales qui l'ont fait quitter précocement le Dauphiné.
Ecarté de la lutte pour le classement général à une semaine de l'arrivée à Paris, Ineos entre dans l'inconnu. A commencer par Egan Bernal: "Maintenant, je veux juste monter dans le bus, a soufflé le jeune roi défait. Je veux me reposer, voir ce que veut l'équipe et repenser la course."
afp/bur
Bernal a "perdu trois ans de sa vie"
"J'ai souffert depuis la première montée, je pense que j'ai perdu environ trois ans de ma vie sur l'étape d'aujourd'hui", a déclaré Bernal aux journalistes après l'arrivée. "J'allais à plein régime en espérant un miracle, mais cela ne s'est clairement pas produit. J'ai tout donné, j'ai fait de mon mieux et il faut accepter quand les autres sont plus forts. Je ne pouvais tout simplement pas les suivre", a-t-il ajouté avec sportivité.