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Le ProTour, créé en 2005, disparaîtra en 2009

Le circuit ProTour, créé en 2004, a déjà vécu.
Le circuit ProTour, créé en 2004, a déjà vécu.
Il n'y aura plus de ProTour en 2009! Les équipes engagées sur ce circuit mis en place en 2004 par l'Union cycliste internationale ont signé mardi son arrêt de mort.

Les 17 formations concernées par le ProTour qui participent au
Tour de France ont décidé à l'unanimité de ne pas renouveler leur
licence pour la saison 2009.



Les équipes, qui se sont réunies à Pau à l'occasion de la journée
de repos du Tour, ont précisé qu'elles avaient signé un accord avec
les trois grands organisateurs (ASO pour la France, RCS pour
l'Italie, Unipublic pour l'Espagne). Elles travaillent au
développement d'un nouveau système de l'organisation du cyclisme
professionnel.Dans un communiqué commun, les formations ont
souligné qu'elles attendent «que l'UCI rejoigne ce projet».



Le circuit ProTour faisait depuis deux ans l'objet d'une âpre
polémique entre les organisateurs des grands Tours et l'UCI. «Ce
n'est pas un mouvement d'humeur, c'est une décision concertée,
mûrement réfléchie», a expliqué Vincent Lavenu, manager de l'équipe
française AG2R.

La fin des clans

Patrick Lefevere, manager de l'équipe belge Quick Step, a
enchéri: «Je suis très heureux. Il y a longtemps qu'il n'y avait
pas eu une aussi bonne nouvelle pour le cyclisme. «Il y a enfin
unanimité et c'est la fin des clans. La balle est maintenant dans
le camp de l'UCI. J'espère qu'elle va se rapprocher des équipes et
des organisateurs. Si elle ne le fait pas, elle commettra sa plus
grande erreur», a-t-il ajouté.



Le ProTour, lancé en 2004 par l'ancien président de l'UCI Hein
Verbruggen, garantissait la présence des 20 meilleures équipes du
monde aux principales épreuves du calendrier. Mais cette formule,
censée assurer la stabilité du calendrier cycliste professionnel,
s'est rapidement heurtée à l'opposition des grands organisateurs,
notamment d'Amaury Sport Organisation, l'organisateur du Tour de
France.

Une dissidence

Le Tour 2008 est ainsi organisé en dehors du cadre de l'UCI,
sous l'égide de la Fédération française (FFC). «Les équipes ont de
toute évidence décidé de rejoindre la fédération dissidente que va
mettre en place ASO», a réagi Pat McQuaid, président de l'UCI.
«Nous allons agir en conformité avec les règlements», a-t-il
menacé, laissant entendre que les équipes concernées seraient
exclues de l'UCI.



ASO a démenti à de nombreuses reprises toute volonté de créer un
circuit dissident mais la disparition du ProTour va pousser à la
mise en place d'un nouveau calendrier cohérent.



si/ag

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Richard Chassot inquiet

Si ASO s'est refusé à tout commentaire à chaud, les organisateurs des courses plus modestes sont inquiets.

Richard Chassot, directeur du Tour de Romandie, est tout aussi dubitatif: «C'est une mauvaise nouvelle pour le cyclisme, et notamment pour les équipes, qui vont devoir réduire leurs effectifs dans un calendrier qui n'est pas défini. Pour nous, organisateurs, l'obligation c'est d'avoir des garanties sur la participation des meilleures équipes.»

«Si les trois grands organisateurs, ASO, RCS et Unipublic se partagent le gâteau, ils ont assez de courses pour organiser un calendrier sans nous. Nous pouvons très bien mourir», a-t-il ajouté.

RCS organise le Giro et Milan - San Remo tandis qu'Unipublic est propriétaire de la Vuelta, du Tour de Murcie et de la Semaine catalane. ASO organise, outre le Tour, Paris - Roubaix, Paris Nice, Paris - Tours et Liège - Bastogne - Liège.

Pour certains managers d'équipe, la priorité est évidente: «Pour mes partenaires, la seule priorité, c'est que nous participions aux trois Grands Tours, ce que nous n'avons pu faire cette saison», a déclaré Jean-René Bernaudeau, manager de l'équipe Bouygues Télécom.