Le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) John Fahey a
applaudi le retour de Lance Armstrong. «Il crée un phénomène
sportif, il a attiré plus de public que jamais», a déclaré
M. Fahey lors d'une conférence à Lausanne.
"C'est une très bonne chose"
Armstrong, le controversé
septuple vainqueur du Tour de France est revenu au cyclisme le mois
dernier au Tour Down Under en Australie, après trois ans et demi de
retraite. «La course était placée sous le signe de la lutte
contre le cancer, alors que ce soit Armstrong ou un autre, une
personne qui arrive à tellement sensibiliser le public et à lever
autant de fonds, c'est une très bonne chose», a souligné le
président de l'AMA, qui a lui-même souffert d'un cancer. Et
d'ajouter: «Si c'était pour une bonne cause, j'applaudis à son
retour».
Quant aux soupçons de dopage qui planent sur la carrière de
l'Américain, M. Fahey a fait valoir que les échantillons
attribués à Lance Armstrong datant de 1999 - sur lesquels se basait
une enquête du journal L'Equipe en août 2005 pour accuser le
coureur de dopage à l'EPO lors de sa première victoire dans le Tour
de France - avaient dépassé le délai de prescription de huit
années.
Une nouvelle analyse?
«Cela n'empêche pas Lance Armstrong, s'il veut établir les
faits, de consentir volontairement à l'offre qui avait été faite
par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) de
réanalyser ces échantillons», a estimé M. Fahey. «On
ne peut rien faire d'autre compte-tenu des délais de
prescription».
Armstrong, qui a survécu à un cancer des testicules avant sa série
de victoires sur le Tour de France, n'a cessé de répéter qu'il
avait fait son retour dans le peloton dans le but de promouvoir sa
fondation Livestrong et sensibiliser à cette maladie.
si/mor
Le directeur médical de l'AMA Alain Garnier estime que «l'effet dissuasif du passeport biologique fonctionne». Il se base sur les résultats observés depuis la mise en place de cet outil dans le cyclisme et le ski de fond.
«Les comportements des sportifs impliqués dans ces programmes ont changé», a souligné Alain Garnier, lors d'un symposium de l'AMA à Lausanne. Le cyclisme est le premier sport à s'être lancé, fin 2007, dans l'aventure du passeport biologique, qui consiste à établir un profil de chaque coureur à partir de plusieurs de ses échantillons sanguins et urinaires.
Alors que depuis quarante ans la lutte antidopage se résumait principalement à trouver des traces d'un produit interdit dans les urines ou le sang d'un athlète, le passeport biologique marque un changement de philosophie: ce ne sont plus des preuves directes qui permettent de convaincre un athlète de dopage mais des variations anormales par rapport à ses propres paramètres qui servent de références.
Pour l'heure, aucune sanction n'a encore été prononcée à partir du passeport biologique. Le président de l'UCI Pat McQuaid avait laissé entendre mercredi dernier qu'il s'agissait d'«une question de jours ou de semaines» dans le cyclisme.