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Le dopage rattrape Rebellin, Ramzi et Schumacher

Davide Rebellin avait récemment remporté la Flèche Wallonne.
Davide Rebellin avait récemment remporté la Flèche Wallonne.
Le Comité olympique italien a confirmé que Davide Rebellin avait été contrôlé positif aux JO 2008. Troisième, Fabian Cancellara devrait récupérer l'argent. Rashid Ramzi et Stefan Schumacher aussi concernés.

Huit mois après les JO de Pékin, le médaillé d'or du 1500m
Rashid Ramzi et le médaillé d'argent du cyclisme sur route, Davide
Rebellin, ont été rattrapés par les analyses complémentaires
lancées par le Comité international olympique. Ces dernières ont
permis de convaincre six athlètes de dopage.



Au mois d'août, les contrôles antidopage avaient débouché sur neuf
cas positifs, dont quatre médaillés de second plan: deux lanceurs
de marteau bélarusses, une heptatlète ukrainienne et une tireuse
nord-coréenne. A cette liste s'ajoutent désormais six autres,
passés entre les mailles du filet à Pékin, mais coincés par la
série d'analyses complémentaires menées ces derniers mois après la
mise au point de nouveaux tests de détection l'automne dernier.

Cancellara va-t-il récupérer le bronze?

Au lendemain de l'annonce par
le CIO de six contrôles positifs à l'EPO Cera, le produit en vogue
sur le Tour de France 2008, le comité italien (CONI) a été le
premier à confirmer que l'un d'eux était l'Italien Davide Rebellin,
vainqueur de la Flèche Wallonne le 22 avril. Si la disqualification
de l'Italien est confirmée, le Bernois Fabian Cancellara hériterait
de la médaille d'argent, lui qui avait terminé 3e de la course sur
route à Pékin.



Le comité olympique du Bahreïn annonçait ensuite que Rashid Ramzi,
son premier médaillé de l'histoire des Jeux en athlétisme, était
également visé. Le double champion du monde du 800m et du 1500m en
2005 s'était imposé à Pékin devant le Kényan Azbel Kiprop et le
Néo-Zélandais Nicholas Willis.

Stefan Schumacher, le récidiviste

Troisième cas annoncé, l'Allemand Stefan Schumacher n'est guère
une surprise. Le coureur, 13e du contre-la-montre olympique, était
l'un des quatre cyclistes du dernier Tour de France à avoir été
convaincus de dopage au même Cera et à ce titre suspendu jusqu'au
début de la saison 2011.



La marcheuse grecque Athanasia Tsoumeleka, championne olympique du
20km à Athènes en 2004, et la Croate Vanja Perisic, spécialiste du
800m, sont deux autres athlètes pointées. Tsoumelaka, qui avait
déjà été contrôlée positive avant les Jeux, avait mis un terme à sa
carrière en janvier. La sixième sportive attrapée au Cera est
l'haltérophile dominicaine Yudelquis Contreras, 5e aux Jeux.



Dès sa commercialisation au printemps 2008 en Europe, cette EPO de
troisième génération, qui est à la base un médicament du groupe
pharmaceutique bâlois Roche destiné à soulager les insuffisances
rénales, a vite suscité l'intérêt des tricheurs pour ses capacités
à améliorer l'endurance. Le Cera présente en outre l'avantage de
durer près d'un mois à partir d'une seule injection, avantage qui
est aussi un inconvénient, puisque sa fenêtre de détection est du
même coup très longue.

Le Cera était pourtant réputé indécelable

Il était réputé indécelable, jusqu'à ce
que des traces soient trouvées dans les urines de l'Italien
Riccardo Ricco en juillet, en plein Tour de France. Mais si le Cera
est difficile à détecter dans les urines, il l'est beaucoup plus
facilement dans le sang. Grâce aux deux tests de détection, l'un
mis au point par le laboratoire antidopage français de
Châtenay-Malabry (Fr) et l'autre fourni au laboratoire de Lausanne
par le groupe Roche, l'Agence française de lutte contre le dopage
(AFLD) avait pu reprendre la chasse aux dopés du Tour de France
deux mois plus tard pour débusquer trois nouveaux cas.



Au vu des succès obtenus pour le Tour de France, le CIO avait
décidé de faire de même et ré-analyser une grande partie des
échantillons sanguins prélevés à Pékin. Avec ces nouveaux cas, le
Cera devrait disparaître pour de bon de la panoplie des tricheurs.
Et au moins deux podiums devraient être chamboulés.



A moins que Rebellin et Ramzi n'arrivent être blanchis par les
contre-analyses de leurs échantillons qui seront effectuées dans
les prochaines semaines à Châtenay-Malabry.



si/dbu

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Davide Rebellin a bien évidemmment nié

Davide Rebellin a évidemment rejeté les accusations de dopage concernant sa prestation en Chine, en déclarant que le résultat était "une erreur".

"Je ne sais pas ce qui a pu se produire. C'est certainement une erreur", a déclaré le cycliste italien mercredi dans une interview accordée au journal "La Stampa", ajoutant qu'il n'avait "rien à cacher". "Je ne vois pas pourquoi je devrais emprunter un chemin conduisant à ma ruine ou à celle de mon image", a dit Rebellin à la télévision publique mercredi.

"Je ne sais pas si je pourrai toujours courir en compétition, mais je continuerai toujours à rouler parce que le cyclisme est ma vie."

Fabian Cancellara: "le système marche"

Fabian Cancellara ne se réjouit pas encore de la médaille d'argent qui risque de tomber dans son escarcelle si l'échantillon B de David Rebellin confirme le contrôle positif du médaillé d'argent de la course en ligne des Jeux olympiques de Pékin. Le Bernois préfère attendre la fin de la procédure, mais remarque tout de même que "cela veut dire que le système marche".

"Les choses ne sont pas terminées, pour le moment on fait que des 'jokes' (réd: des blagues) avec ça dans l'équipe", annonce le champion olympique en titre du contre-la-montre. "Le positif, c'est que cela montre que les contrôles sont efficaces. Si tu fais un truc, tu te fais prendre", se félicite-t-il.

"Je ne veux pas encore y penser. De l'argent ou du bronze, pour le moment ça ne change pas grand chose", dit le Suisse. "Après, si vraiment elle m'était attribuée, j'en serais très fier pour moi et mon pays".

En cas de disqualification de Rebellin, c'est le Russe Alexandr Kolobnev, coéquipier de Cancellara au sein de l'équipe Saxo Bank, qui hériterait du bronze.