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Menchov, Armstrong et Cie désormais tournés vers le Tour

Podium du Giro. Seul Di Luca ne sera pas de la partie en juillet.
Podium du Giro. Seul Di Luca ne sera pas de la partie en juillet.
Le Giro du Centenaire est à peine achevé que les regards se tournent déjà vers le Tour de France. La quasi-totalité des grands acteurs de ce Tour d'Italie sera au rendez-vous le 4 juillet à Monaco. Doublé pour Denis Menchov?

La quasi-totalité des grands acteurs du Giro, qui s'est achevé
dimanche à Rome, se retrouvera le 4 juillet à Monaco sur la ligne
de départ du Tour de France, où le Russe Denis Menchov tentera de
réussir le doublé.



Seuls feront défaut pour le classement général les Italiens Danilo
Di Luca, dont l'équipe n'est pas engagée, et Ivan Basso, qui
disputera la Vuelta en septembre.

Menchov pour le 1er doublé Giro-Tour depuis 98?

Denis Menchov (RUS/Rabobank), vainqueur: le
doublé Giro-Tour de France n'a plus été réussi depuis 1998
(Pantani). Sur la Grande Boucle, Menchov compte seulement pour
meilleur résultat une 4e place en 2008 (3e après le déclassement de
Kohl). Mais, avant l'étape décisive de l'Alpe d'Huez, le Russe
était encore en lice l'an passé pour le maillot jaune. Rouleur de
haut niveau, grimpeur efficace, son point fort est... de ne pas
avoir de point faible.



Franco Pellizotti (ITA/Liquigas), 3e: l'Italien
relève de la catégorie des "girini", ces coureurs qui excellent
surtout dans le Giro et peinent dans le Tour. La trentaine passée,
sa marge de progression semble limitée. En revanche, son apport
peut s'avérer important au sein d'une équipe qui alignera en
juillet deux espoirs, l'Italien Vincenzo Nibali et le Tchèque Roman
Kreuziger, le vainqueur du Tour de Romandie.



Carlos Sastre (ESP/Cervélo), 4e: deux succès
d'étape, à chaque fois dans des arrivées au sommet, complètent
désormais le palmarès du vainqueur sortant de la Grande Boucle. Le
grimpeur espagnol, dont la principale qualité était la régularité,
est devenu gagneur. "J'ai la confiance en plus", estime Sastre qui
prend une dimension supplémentaire à l'âge de 33 ans et affirme
ouvertement ses ambitions pour le Tour.

L'armada Astana au rendez-vous

Levi Leipheimer (USA/Astana), 6e: invaincu dans
les courses par étapes depuis le début de la saison, favori du
grand contre-la-montre des Cinqueterre, l'Américain était venu pour
gagner le Giro. Trois semaines plus tard, il repart les mains vides
et beaucoup de doutes en tête. Sur le Tour, il doit redescendre au
rang de lieutenant pour ses chefs de file, Alberto Contador et
Lance Armstrong, deux coureurs au mental de leader.



Michael Rogers (AUS/Columbia), 8e: avantagé en
théorie par le profil des difficultés de ce Giro, l'Australien n'a
jamais joué un rôle de premier plan, ni justifié son rang
d'outsider. Il s'est retrouvé une seule fois en position
d'attaquant, sur la route de Bergame, sans conclure. Il lui reste à
s'affirmer leader d'une équipe riche en talents du présent et du
futur (Cavendish, Boasson Hagen, Lövkvist).



Une victoire d'Armstrong est-elle possible?

Ce Giro a aussi marqué le grand
retour au plus haut niveau de Lance Armstrong, 12e du classement
final après avoir abordé l'épreuve à court de condition.
L'Américain continue à susciter des interrogations sur ses
possibilités dans le grand rendez-vous de la saison, qu'il a dominé
outrageusement par le passé (sept victoires finales entre 1999 et
2005).



Si les techniciens des équipes de plusieurs pays (Allemagne,
Belgique, Etats-Unis, France) présents sur le Giro saluent la
performance du Texan sur le Tour d'Italie, leurs avis divergent sur
ses chances de monter sur le podium final des Champs-Elysées, à
plus forte raison de remporter le Tour une huitième fois.



Valerio Piva (Columbia, USA):

Il finit le Giro en
très bonne condition, mieux qu'au début. Il peut aller au départ du
Tour dans une forme qui lui permettra à coup sûr d'être
protagoniste dans quelques étapes. Je ne pense pas qu'il sera
capable de faire le classement. S'il peut finir le Tour dans les
dix premiers, ce sera un grand résultat. C'est plus réaliste. A son
âge et après un arrêt de trois ans, je ne crois pas qu'il puisse
être sur le podium. Gagner? à mon avis, non. Pour gagner le Tour,
il faut être chaque jour avec les meilleurs.



Laurent Biondi (AG2R, FRA):

Il est capable de
réaliser un grand Tour de France. Il a été plutôt régulier et a
monté en condition. Au Tour, il est capable de rentrer dans les
cinq premiers s'il continue sa progression et sur son expérience.
Gagner? ça me paraît un peu difficile. Mais il est capable de
surprendre. Compte tenu de sa notoriété et de son acquis, on ne
peut pas l'exclure du podium.



Vittorio Algeri (Milram, GER):

Par rapport à tout
le temps qu'il a passé sans courir, il a montré beaucoup. Il a fait
un grand Giro. Ce travail va lui servir pour le Tour. Même si je ne
pense pas qu'il redevienne le coureur qu'il était il y a quelques
années, son niveau est dans les cinq-six premiers, le maximum où il
peut arriver à mon avis. Gagner? je ne pense pas.



Roberto Damiani (Silence, BEL):

Armstrong au Tour
sera très, très fort. Il a passé un mauvais moment avec sa fracture
de la clavicule mais je n'ai jamais pensé qu'il ne viendrait pas au
Giro. Cette année, le Giro est le meilleur entraînement pour être
bien au Tour. C'est un coureur hors catégorie. Sa douzième place
dans un Giro de haut niveau le situe au niveau du podium du Tour en
juillet. Sur un podium, il y a trois places, pas seulement la
troisième. Gagner? je dirais qu'il est l'un des candidats à la
victoire.



afp/rsch

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Astana devrait être fixée mercredi

Johan Bruyneel, manager de l'équipe Astana, s'est dit «confiant» sur la possibilité pour sa formation de s'aligner dans les prochaines courses. Un litige financier l'oppose à ses partenaires kazakhs. "J'ai bon espoir", a déclaré à l'issue du Tour d'Italie le responsable de la formation aux capitaux kazaks, tout en ajoutant que le contentieux n'était pas encore complètement réglé.

"L'UCI demande maintenant des garanties pour la suite de la saison", a précisé Johan Bruyneel. "Nous espérons en savoir plus dans les prochains jours. La meilleure solution est de continuer avec notre structure actuelle". Du côté de l'UCI, où des documents doivent être encore étudiés, on reconnaît que les dirigeants kazakhs ont fait le forcing ces derniers jours pour respecter les conditions demandées. Aucune décision n'est attendue avant mercredi, compte tenu de la complexité du dossier.

Pendant la majeure partie du Giro, huit des neuf coureurs de l'équipe, dont l'Américain Lance Armstrong, ont porté un maillot sur lequel la mention d'Astana est quasi-illisible. En revanche, les coureurs présents au Tour de Catalogne ont arboré le maillot traditionnel. Outre Armstrong, Astana compte dans son effectif l'Espagnol Alberto Contador, le vainqueur du Tour de France 2007, qui sera engagé à partir de dimanche prochain dans le Critérium du Dauphiné.

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Menchov lorgne vers le Tour

Denis Menchov, qui estime avoir obtenu dans le Giro la victoire la plus importante de sa carrière, lorgne désormais vers le prochain Tour de France.

A quoi avez-vous pensé au moment de votre chute ?
DENIS MENCHOV: Je n'ai pas eu le temps de penser, ça s'est passé tellement vite. Dans l'oreillette, j'ai entendu 'pas de risque, pas de risque'. Le premier mouvement, c'est de reprendre le vélo. Mais c'était trop risqué. Heureusement, le mécanicien, très professionnel, était déjà là avec un autre vélo. Au début du contre-la-montre, quand j'ai su que Di Luca avait 5 secondes d'avance, j'ai eu un petit moment de panique. Non, pas de panique mais pas loin. Puis, le renseignement suivant m'a rassuré.

Racontez-nous votre Giro...
DENIS MENCHOV: Au départ, je savais que le contre-la-montre des Cinqueterre serait l'étape la plus importante. Je me suis concentré sur cette étape et tout s'est bien passé. J'ai pris du temps ce jour-là puis les circonstances de course, les intérêts des uns et des autres, ont joué en ma faveur. On peut dire que ça s'est passé de façon idéale. Je ne pouvais pas supposer que tout se déroulerait ainsi. C'est au jour le jour que ça se décide. Danilo était très fort dans les montées. Je pense qu'il a bien couru. Il a exploité toutes les possibilités qui s'offraient à lui. Plusieurs fois, nos intérêts ont concordé. Il a couru derrière des adversaires qui étaient aussi les miens. C'est la course !

Qu'attendez-vous du Tour de France ?
DENIS MENCHOV: Cette victoire au Giro est la plus importante de ma carrière. Elle me donne une grande confiance. Je sais que je peux gagner le Tour. Mais ce n'est pas pour autant que je vais gagner. Je peux le faire, ça fait partie des possibilités. Il faut que tout se passe bien. Je suis toujours le même. Mais je suis dans mes meilleures années.

afp