Bien emmené par son équipe Phonak, Aurélien Clerc a manqué d'expérience dans
une meute assez désordonnée. "Je suis déçu, mais une 3e place ce n'est tout
de même pas si mal", relève le Vaudois. A noter l'étonnante 9e place de Loosli. Ullrich reste en jaune.
La plus longue étape du Tour de Suisse n'a pas échappé aux
finisseurs. Pour la deuxième journée de suite, un ressortissant des
terres australes empoche le bouquet. Après Bradley McGee à
Sankt-Anton, c'est au tour de McEwen d'inscrire son nom au palmarès
de l'édition 2005. Le coureur de l'équipe belge Davitamon fait
partie de la caste fermée des plus grands sprinters du monde.
Vainqueur de trois étapes sur le dernier Giro, il a également
remporté deux fois le maillot vert au Tour de France ainsi que cinq
étapes. A bientôt 33 ans, il compte déjà plus de cent victoires
chez les professionnels.
Même s'il ne bénéficie pas du concours d'une équipe des plus
redoutables sur ce Tour de Suisse, il a su parfaitement se placer
pour jaillir dans les 150 derniers mètres et rafler son quatrième
succès sur la boucle helvétique après Nyon en 2003 ainsi que
Rheinfelden et Bätterkinden l'an dernier. «La présence de mon
coéquipier Dockx dans l'échappée du jour a bien arrangé mes
affaires. Nous n'avions pas de travail à effectuer», relevait
l'Australien qui n'a disputé qu'une course en Belgique depuis son
abandon dans le Tour d'Italie.
Clerc déçu
Aurélien Clerc (25 ans) voudrait bien lui aussi appartenir à la
caste des grands sprinters. Le Vaudois s'en approche gentiment.
Après sa troisième place à Ravenne au Giro derrière le maître
Alessandro Petacchi et Paolo Bettini, il monte une nouvelle fois
sur le podium.
Clerc avait été placé dans une bonne situation par un gros travail
de l'équipe Phonak qui avait résolument pris l'initiative d'assumer
la poursuite de l'échappée du jour à 12 km de l'arrivée. A ce
moment-là, un grand désordre régnait dans le peloton comme on
l'avait déjà constaté lors de la première étape à Weinfelden. «Je
suis déçu au regard du travail effectué par mon équipe. Mais d'un
autre côté, une troisième place au Tour de Suisse c'est pas mal»,
relevait le citoyen de Montreux. Il n'a rien pu faire quand McEwen
a placé son coup de reins ravageur. «Je tenterai une nouvelle fois
ma chance mercredi à Altdorf», laisse-t-il entendre, pressé de
remettre le couvert.
Une échappée de 130 km
Cette longue étape de transition a été
marquée par la très longue échappée 130 km de trois coureurs. Le
Danois Allan Johansen (Team CSC), l'Italien Lorenzo Bernucci (Fassa
Bortolo) et l'espoir belge Bart Dockx sont sortis au 72e km pour
prendre une avance maximale de 7'30''. Bernucci, le mieux placé au
classement général, accusait un retard de 7'53''. Quand l'écart est
devenu important, l'équipe T-Mobile de Jan Ullrich a roulé ce qu'il
fallait pour éviter tout «accident».
Ensuite sur le circuit final, qui comportait le passage d'une
bosse peu sélective, les équipes ont longtemps bluffé avant de
prendre la course en mains. Mais dès que les Phonak ont vraiment
embrayé, l'avantage du trio de tête a fondu en quelques kilomètres.
Il a finalement été repris à 4 km de l'arrivée. La cinquième étape
conduira les coureurs entre Bad Zurzach et Altdorf sur 172,4 km.
Deux côtes de 3e catégories figurent au programme d'une étape
destinée une nouvelle fois aux sprinters.
(TXT avec les agences)