L'équipe cycliste suisse Phonak sera dissoute à la fin de
l'année, a annoncé mardi son patron, l'homme d'affaires suisse Andy
Rihs, au cours d'une conférence de presse. La firme américaine
iShares, qui s'était avancée comme repreneur et sponsor principal
pour la saison prochaine, s'est désengagée.
Le directeur sportif de l'équipe Phonak John Lelangue a été chargé
de replacer les coureurs de Phonak dans d'autres équipes d'ici la
fin de l'année. La plupart de ces compétiteurs devrait trouver un
nouvel employeur. Mais qu'en sera-t-il des autres employés de
l'entreprise ARCycling, qui, outre les 25 coureurs sous contrat,
compte un team-manager, quatre directeurs sportifs, trois médecins,
huit mécaniciens, sept masseurs et sept personnes employées dans
l'administration et les relations publiques?
Andy Rihs: "J'abandonne!"
Pour justifier son choix, Andy Rihs s'est positionné dans un
communiqué par rapport aux récents évènements qui ont marqué son
équipe.
"En tant que cycliste passionné, je suis extrêmement déçu de
constater que ce sport est dorénavant synonyme de dopage. Je
regrette profondément cette situation et j'ai donc décidé de
dissoudre l'équipe Phonak Cycling à la fin 2006", déclara-t-il. "Je
me vois donc aujourd'hui contraint de faire une chose que je n'ai
encore jamais expérimentée dans toute ma carrière d'entrepreneur:
j'abandonne!"
Jeunes talents suisses remerciés
L'homme d'affaires a eu ensuite quelques mots à l'égard des
jeunes talents de sa formation: "Je suis surtout peiné pour nos
jeunes coureurs suisses à l'avenir prometteur, car cette situation
n'est pas de leur fait, et je pense également à l'équipe
d'encadrement qui était très soudée".
Une équipe qui n'évoluera plus ensemble au haut niveau et ce, dès
la fin de l'année. "Je regrette profondément de ne plus pouvoir
leur offrir cela à l'avenir", a affirmé Andy Rihs.
Des affaires de dopage retentissantes
La formation Phonak était confrontée à
l'incertitude entourant le renouvellement de sa licence ProTour,
qui arrive à terme à la fin de l'année, en raison de la
multiplication des cas de dopage suspectés ou avérés dans ses
rangs. L'affaire la plus retentissante concerne le vainqueur du
Tour de France 2006, l'Américain Floyd Landis.
Après la confirmation du résultat anormal d'un contrôle antidopage
de Landis, Phonak avait licencié son coureur vedette. Andy Rihs
avait alors annoncé qu'il étudiait les conséquences de cette
affaire pour sa société ARcycling qui gère l'équipe Phonak.
Floyd Landis avait subi un contrôle positif à la testostérone, le
20 juillet, après son succès dans la 17e étape du Tour à Morzine
(Haute-Savoie). On en connaît maintenant les répercussions.
agences/jbf
L'équipe Phonak
Santiago Botero (COL)
Aurélien Clerc (SUI)
Martin Elmiger (SUI)
Bert Grabsch (ALL)
Fabrizio Guidi (ITA)
José Enriqué Gutierrez (ESP)
Ignacio Gutierrez (ESP)
Ryder Hesjedal (CAN)
Robert Hunter (SAF)
Nicolas Jalabert (FRA)
Miguel Angel Perdiguero (ESP)
Patrick McCarty (USA)
Axel Merckx (BEL)
Koos Moerenhout (PB)
Alexandre Moos (SUI)
Steve Morabito (SUI)
Uros Murn (SLO)
Luis Oliveira (ESP)
Victor Hugo Pena (COL)
Gregory Rast (SUI)
Michael Schär (SUI)
Florian Stalder (SUI)
Johann Tschopp (SUI)
David Vitoria (SUI)
Steve Zampieri (SUI)
.
Floyd Landis (USA) avait été licencié suite à la contre-expertise de son contrôle antidopage positif
Une série de cas de dopage
Phonak a éte plusieurs fois au centre d'une affaire de dopage. Hormis le cas retentissant de Floyd Landis, on peut évoquer d'autres cas.
Au coeur de la saison 2004, trois cyclistes de renom avaient été convaincus de dopage et licenciés par la suite. Le premier avait été le Suisse Oscar Camenzind, champion du monde en 1998, pour prise d'EPO. Le 2e était un autre Américain, Tyler Hamilton, champion olympique du clm à Athènes, et le 3e l'Espagnol Santi Perez, 2e de la Vuelta 2004, tous deux pour dopage sanguin.
Malgré une lutte déclarée au dopage, Phonak a continué d'alimenter la chronique. L'Espagnol Santos Gonzalez avait été interdit de départ lors de la 18e étape de la Vuelta 2005. Enfin, le Colombien Santiago Botero, vainqueur de plusieurs étapes par le passé sur le Tour de France, et l'Espagnol Jose Enrique Gutierrez, 2e du dernier Giro, ont été soupçonnés. Leurs noms sont cités dans l'enquête en cours sur un réseau présumé de dopage sanguin en Espagne.