L'Américain Floyd Landis avait été contrôlé une première fois le
20 juillet au soir de la 17e étape du Tour qu'il avait gagnée à
Morzine au terme d'un raid solitaire de 133 kilomètres.
"L'UCI communique que l'analyse de l'échantillon B d'urine du
coureur Floyd Landis a confirmé le résultat anormal notifié par le
laboratoire antidopage de Paris le 26 juillet suite à l'analyse de
l'échantillon A", a fait savoir l'UCI dans un communiqué.
"Conformément au règlement antidopage, la Commission Antidopage de
l'UCI va demander à la Fédération américaine de cyclisme d'ouvrir
une procédure disciplinaire contre le coureur."
Pereiro se considère vainqueur
Le coureur de l'équipe Phonak risque une suspension de deux ans
et devrait perdre son titre de vainqueur de la plus grande course
cycliste du monde. L'Espagnol Oscar Pereiro Sio, deuxième du
classement général à Paris, devrait remporter le Tour sur tapis
vert. Ce serait la première fois dans l'histoire du Tour que le
gagnant serait disqualifié pour dopage.
"Il va de soit que pour nous Floyd Landis n'est plus le vainqueur
du Tour de France 2006", a déclaré Christian Prudhomme, le
directeur de l'épreuve, précisant que la décision de retirer le
titre au coureur américain dépendait cependant de l'UCI.
L'Espagnol Oscar Pereiro a réagi samedi lors d'une conférence de
presse à Vigo (nord de l'Espagne), affirmant qu'il se sentait le
gagnant de ce Tour de France 2006. "Maintenant, oui, je me
considère comme le vainqueur du Tour", a-t-il indiqué.
Un licenciement immédiat
Phonak - qui en est à son cinquième cas de dopage depuis début
2004 -, a annoncé pour sa part dans un communiqué le licenciement
du coureur de Pennsylvanie. «Landis est immédiatement licencié pour
avoir enfreint le code éthique interne à l'équipe. Landis est
toujours juridiquement autorisé à faire appel des conclusions. Mais
cette décision n'appartient qu'à lui et ne concerne plus l'équipe
Phonak.»
Selon des experts, le taux élevé de testostérone de Landis
pourrait cacher une prise de 'designer steroids' (type THG) ou
l'ingestion d'un cocktail dopant composé de quelques produits
encore inconnus, selon la nature de la testostérone: naturelle ou
synthétique.
Des recours possibles
"Landis va entamer les procédures de recours prévues par l'Union
cycliste internationale (UCI) dans le but d'inverser les
conclusions du laboratoire", a indiqué son avocat Howard
Jacobs.
Landis a désormais dix jours pour répondre aux documents qui lui
seront soumis, selon les règles de l'USADA, l'agence américaine
antidopage. Ces documents, la réponse de Landis et un éventuel
dossier de l'USADA seront ensuite remis à un comité quelques jours
après le délai accordé au coureur.
Si l'USADA décide de sanctionner - probablement deux ans de
suspension - Landis aura la possibilité de contester la décision
devant un panel de juges américains. Les avocats de Landis pourront
en dernier recours porter l'affaire devant le Tribunal arbitral du
sport (Tas), engageant de facto une procédure au long cours.
Un grand coup de balai
Landis, qui avait succédé à son compatriote Lance Armstrong,
septuple vainqueur du Tour, s'était imposé au terme d'une course
longtemps incertaine.
A la veille du départ de l'épreuve, les grands favoris avaient été
exclus pour leur implication présumée dans un scandale de dopage
sanguin qui a éclaté en mai dernier en Espagne. L'Allemand Jan
Ullrich et l'Italien Ivan Basso étaient les deux victimes de marque
du coup de balai des organisateurs du Tour et du groupe des
directeurs sportifs.
Agences/jbf
Le ratio de testostérone s'avère très élevé
Alors que l'échantillon B de Floyd Landis a commencé à être analysé jeudi par le Laboratoire national dedépistage du dopage de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), le porte-parole du vainqueur du Tour de France cycliste avait confirmé les rumeurs de forte concentration de testostérone découverte dans l'échantillon A de ses urines.
"Le ratio est de 11 pour 1", a déclaré Michael Henson, alors que la limite fixée par l'Agence mondiale antidopage concernant ce ratio testostérone/épitestostérone est de 4 pour 1. Le ratio normal chez l'être humain moyen oscille entre 1 pour 1 et 2 pour 1.
Une testostérone exogène
La testostérone découverte dans les échantillons A et B des urines de Floyd Landis n'est pas naturelle et provient bien d'une administration exogène, a déclaré samedi Pierre Bordry, le président du Conseil de prévention et de luttecontre le dopage (CPLD).
Cette annonce met à mal la défense de l'Américain qui a affirmé, après la révélation de son premier test positif, qu'il possède naturellement un taux de testostérone élevé dans son organisme "depuis tout jeune", comme l'avait déclaré Luis Sanz, l'un de ses avocats, la semaine dernière à Madrid.
La mesure spectrométrique de masse des relations isotopiques effectuée par le Laboratoire national de dépistage du dopage de Châtenay-Malabry, accrédité par le Comité international olympique, permet de déterminer avec certitude s'il s'agit de testostérone naturelle ou d'une testostérone prise de façon exogène.