Christian Prudhomme: "Le Tour est un spectacle gratuit pour les gens au bord de la route"

"Le Tour est un spectacle gratuit pour les gens au bord de la route. C'est unique. L'atmosphère du Tour, la caravane qui précède les champions, la mise en valeur grâce aux médias, grâce à la télévision des paysages", explique d'emblée Christian Prudhomme.

"J'aime le tennis, j'adore le tournoi de Wimbledon. Mais si on n'a pas l'image de Becker, d'Edberg, de Sampras ou de Federer, il n'y a rien. Il y a juste une pelouse. Avec ou sans coureurs, le décor du Tour de France, les paysages, le cadre magnifient les exploits des champions", précise-t-il.

L'homme fort de la Grande Boucle est également revenu sur les étapes qui feront escale en Suisse. "On a la chance d'avoir environ 300 candidatures pour une trentaine de places par an. Quand on nous présente un projet entre Aigle, siège de l'UCI, et Lausanne, capitale olympique, on regarde ça attentivement dès le début. Parce que pour nous, c'est aussi prestigieux de venir à Lausanne, parce qu'on ensuite on vient assez régulièrement en Suisse. On n'était pas venu depuis 2016."

Patron du Tour depuis 2007, Christian Prudhomme reste toujours fasciné par le cyclisme. "La force du champion cycliste, c'est son courage. Quand il tombe, il n'a qu'une obsession c'est de repartir, de perdre le moins de temps possible. Ces gars là, ces champions, ces championnes, avec la renaissance du tour féminin, sont des gens de pour moi, de très, très gros calibre."

"La triche est inhérente à l'activité humaine"

Interrogé sur le dopage dans le cyclisme, Christian Prudhomme ne se dérobe pas. "Le dopage est incompatible avec la régularité du sport. Maintenant, il existe partout. La triche est inhérente à l'activité humaine. Je l'ai connue dans le journalisme autrefois, dans toutes les entreprises, partout, il y a des gens qui trichent. Le cyclisme a peut-être triché avant les autres, peut-être plus que les autres. Il y a eu des systèmes organisés, mais il n'est pas consubstantiel du cyclisme. Beaucoup de travail a été fait. Je ne suis pas naïf non plus. Il y a certainement encore des gens qui trichent comme partout. Mais le vélo a fait sa révolution."

Enfin, l'ancien journaliste s'est confié sur l'avenir du cyclisme féminin. "Je crois à l'avenir du cyclisme féminin et je ne vous aurais pas dit ça il y a quelques années. Il y a eu un bond en avant phénoménal ces derniers temps. Le Tour de France féminin a existé dans les années 80, il y a eu 6 épreuves. Ensuite, d'autres ont créé une autre épreuve qui s'est appelée la Grande Boucle féminine, qui a vécu quelques années et qui s'est arrêtée parce que, comme la précédente, il n'y avait pas d'équilibre financier. Une autre encore a été créée la Route de France féminine. Les mêmes causes, mêmes effets. Aujourd'hui, je crois qu'on est entré dans un cercle vertueux qui fait que l'épreuve sera à l'équilibre d'un point de vue économique, ce qui est évidemment essentiel pour sa pérennité et pour montrer qu'on y croit."

Massimo Lorenzi, texte d'Axel David