Basso, qui avait nié jusque-là toute culpabilité, a décidé de
collaborer avec le procureur antidopage du Coni. "Le bureau du
procureur antidopage a de nouveau entendu aujourd'hui (...) Ivan
Basso. Celui-ci a largement reconnu ses responsabilités concernant
l'opération Puerto", a annoncé le Coni dans un communiqué en
précisant que le coureur s'est présenté spontanément.
Le Coni a ajouté que Basso avait fourni "la collaboration maximale
pour éclaircir les faits concernant son implication". La loi
italienne prévoit la possibilité d'une réduction de peine pour ceux
qui collaborent avec la justice.
"Ne le laissez pas seul"
"S'il a fait ce qu'il a fait, c'est parce qu'il aime son sport,
a expliqué son avocat, Massimo Martelli. Nous nous sommes regardés
dans les yeux et nous nous sommes dits que c'était le moment
d'enlever ce poids de sa conscience". "Ivan fait exactement ce que
tous avaient demandé à Pantani et que Marco n'avait pas fait.
Aujourd'hui, je vous le demande au nom du cyclisme, ne laissez pas
seul Ivan Basso", a réagi pour sa part le président de la
Fédération italienne de cyclisme, Renato Di Rocco, cité par
l'agence Ansa.
"C'est un brave garçon, pas un bandit", a renchéri le
sélectionneur italien Franco Ballerini, ajoutant: "Bravo Basso,
bravo le procureur. Ivan et les juges ont montré la voie à suivre.
Il s'est repenti, mais il ne s'est pas repenti du cyclisme. Il
s'est trompé, il a admis son erreur. Mais que ce soit clair: ce
n'est pas un délinquant". "Tendons-lui la main maintenant.
Reconnaissons la grande portée de son attitude, a insisté son
avocat. Ses intentions, c'est un futur différent et c'est pour cela
qu'il s'est rendu disponible et a tendu la main à la lutte
antidopage".
Basso (29 ans), vainqueur du Giro 2006, a été écarté du dernier
Tour de France à la veille du départ à cause de son implication
dans l'affaire Puerto. Autorisé à courir de nouveau en octobre
dernier, il n'a plus réapparu en compétition depuis le 30 mars
dernier (Tour de Castille et Leon). L'affaire dite Puerto a éclaté
en mai 2006 à Madrid avec l'arrestation de cinq personnes, parmi
lesquelles le docteur Fuentes, ancien médecin de plusieurs équipes
espagnoles. Plus de deux cents poches de sang congelé et de plasma
sanguin, des documents, du matériel de congélation et de
centrifugation, des anabolisants, des stéroïdes, de l'EPO et des
hormones de croissance ont été saisis.
De nouveaux éléments
Les noms d'une cinquantaine de coureurs cyclistes, entre autres
celui de Basso, ont depuis été cités. Mais jusqu'à présent un seul
coureur, l'Allemand Jan Ullrich, a été identifié par le biais de
l'ADN à la suite d'une plainte déposée en Allemagne à son encontre.
Basso avait déjà été entendu mercredi par le procureur antidopage
Ettore Torri. Après près de deux heures d'entretien, l'audience
avait été renvoyée à une date indéterminée. "Nous n'avons pas à
nous plaindre du comportement de l'athlète. Nous espérons qu'il se
montrera aussi coopératif lors de la suite de l'enquête", avait
alors déclaré Fabio Filocamo, le porte-parole du procureur.
Basso avait également été entendu l'été dernier sans être
finalement inquiété, après la décision du juge espagnol d'interdire
que la justice sportive utilise les éléments de l'enquête. Mais le
dossier a été rouvert dernièrement par le Coni, qui avait argué de
"nouveaux éléments". Le 30 avril dernier, Basso a résilié son
contrat avec l'équipe Discovery Channel. En expliquant qu'il ne
voulait pas que son équipe et ses coéquipiers "payent pour les
conséquences d'une question qui ne regarde que moi".
afp/tou
L'AFLD répond à Landis
L'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a transmis aux avocats de Floyd Landis les résultats de deux expertises. Elles sont censées répondre à leurs interrogations sur le déroulement des analyses ayant révélé son contrôle positif à la testostérone.