Vinokourov met un terme à sa carrière

Alexandre Vinokourov, suspendu pour dopage par la Fédération
kazakhe, a annoncé vendredi qu'il arrêtait sa carrière et qu'il
voulait "laver" son "honneur". "J'arrête la compétition (...) C'est
une décision définitive", a-t-il déclaré lors d'une conférence de
presse."Je n'ai plus envie de ce sport (..) Je claque la porte et
je pars", a-t-il ajouté. "C'est triste que ma carrière se termine
comme cela mais je veux laver mon honneur (...) Je vais prouver que
je ne suis pas coupable et briser les résultats de ce test", a-t-il
poursuivi.

Suspendu pour une année

La fédération kazakhe avait annoncé jeudi que le coureur était
suspendu jusqu'en juillet 2008 pour s'être dopé par transfusion
sanguine homologue lors du Tour de France 2007. Vinokourov a accusé
l'Union cycliste internationale d'avoir exercé des 2pressions" dans
cette affaire et indiqué qu'il envisageait de faire appel de la
décision devant des instances internationales.



"Je pense que la Fédération voulait croire en mes preuves mais il
y a eu des pressions d'en haut, de l'UCI", a-t-il affirmé. "Je vais
parler à mes avocats la semaine prochaine pour voir si je fais
appel. S'il y a une chance, je l'utiliserai, sinon je ne vais pas
dépenser de l'argent pour rien", a-t-il dit.

Mauvais chef d'orchestre

Alors qu'on lui demandait s'il s'estimait victime d'un complot,
il a répondu: "Pourquoi pas ? Quand on a construit l'équipe Astana,
des gens se sont mis à travailler dans notre dos, demandaient d'où
venaient ces Kazakhs et on nous disait qu'on ne voulait pas de nous
en Europe". "J'ai l'impression que le cyclisme est un orchestre
avec de très bons musiciens mais a un mauvais chef d'orchestre.
C'est pour cela que c'est le bordel dans ce sport", a-t-il
ajouté.



"Je ne pense pas que le cyclisme soit plus sale qu'un autre
sport", a-t-il poursuivi, en estimant que le tennis ou le foot
étaient moins visés par les contrôles. "Nous, on est 150 personnes,
où sont les autres ? Où est le tennis, où est le football ? On leur
a dit de ne pas toucher à ce sport", a-t-il affirmé.

Une peine légère

Vinokourov, qui a toujours clamé son innocence, avait bénéficié
de la relative clémence de sa fédération avec un an de suspension
pour une infraction qui en vaut réglementairement deux, ce qui lui
laissait la porte ouverte pour une participation aux Jeux
olympiques de Pékin (8-24 août 2008). Le "tarif" pour tout sportif
convaincu de dopage par transfusion est en effet loin d'avoir été
appliqué à "Vino", contrôlé positif, à deux reprises, à la
transfusion sanguine homologue (ndlr: avec le sang d'un donneur de
même groupe et même rhésus), lors du dernier Tour de France.



A titre d'exemple, l'Américain Tyler Hamilton et l'Espagnol Santi
Perez, "tombés" en 2004 pour transfusion homologue, avaient été
suspendus deux ans, assortis de deux années supplémentaires
d'interdiction de recrutement par une équipe du ProTour.



agences/jab