Astana indésirable à la Vuelta. Le coup fatal?

Astana ne participera finalement pas au Tour d'Espagne, qui
débute le 1er septembre. Les organisateurs leur ont finalement
retiré leur invitation. Cette décision fait suite aux nombreux cas
de dopage au sein de la formation kazakhe.



"Après avoir analysé l'information dont nous disposons par rapport
à la situation dans laquelle se trouve l'équipe Astana, nous avons
décidé de retirer l'invitation à l'équipe pour La Vuelta en raison
des cas de dopage produits en son sein au cours de la saison 2007",
a indiqué la société Unipublic, qui organise la "Vuelta".



Elle a précisé faire "allusion à deux de ses principaux coureurs,
qui sont montés sur le podium de La Vuelta 2006". Le Kazakh
Alexandre Vinokourov avait en effet remporté la Vuelta 2006, alors
que son co-équipier et compatriote Andreï Kashechkin, avait terminé
troisième.

Quatre "dopés" en une saison

Jusqu'à la semaine passée, trois coureurs d'Astana avaient déjà
été suspendus cette année. Tout d'abord Eddy Mazzoleni, puis
Andreas Kessler s'étaient faits attraper. Ensuite le très
médiatique Alexandre Vinokourov, qui avait subi deux contrôles
antidopage positifs (transfusion sanguine homologue) sur le dernier
Tour de France. Suite à cette annonce, Astana s'était retiré de
l'épreuve le 24 juillet.



La formation avait même annoncé son retrait de toutes les
compétitions jusqu'à la fin du mois d'août. Si les responsables du
Tour d'Espagne avaient écarté le 3 août toute participation de
Vinokourov, licencié le 30 juillet par Astana, ils avaient indiqué
qu'ils maintenaient leur invitation à l'équipe, estimant qu'elle
"méritait un geste d'appui" pour ses efforts de
restructuration.



Mais la semaine dernière, nouveau coup de théâtre! Un autre leader
d'Astana, Andreï Kashechkin, était déclaré positif (aussi par
transfusion sanguine homologue) lors d'un camp d'entraînement en
Turquie. C'est ce nouveau scandale qui a incité les organisateurs
espagnols à faire le choix d'écarter définitivement la formation
kazakhe:



"Nous regrettons de ne pouvoir compter sur les coureurs de cette
équipe qui exercent leur travail honnêtement, mais l'urgence du
calendrier ne nous permet pas de retarder cette décision", a
expliqué l'organisation de la Vuelta dans son communiqué.

Le coup dur de trop pour Astana?

Désormais, il semble difficile d'imaginer que l'équipe basée à
Neuchâtel court un jour à nouveau dans le peloton d'un grand tour.
En effet, le cyclisme, qui tente tant bien que mal de sortir de
l'engrenage du dopage et de trouver une crédibilité auprès du
public ne prendra certainement pas le risque de continuer de
travailler avec une équipe qui semble pratiquer machinalement des
méthodes illicites.



Et bien qu'Astana soit une des grosses formations du peloton en
terme de budget (le gouvernement kazakhe y était pour beaucoup),
les dirigeants de l'UCI et des divers grands tours nationaux savent
que leur salut passe par des décisions intransigeantes.



Il semble donc fort probable de ne pas retrouver la formation
dirigée par Marc Biver dans le ProTour l'année prochaine. Andreas
Klöden, le dernier leader d'Astana à ne pas s'être fait pincé, l'a
bien compris et à dors et déjà pris les devants et quitté de son
plein gré l'équipe.



afp/rou