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Cancellara encore champion du monde!

Cancellara restera-t-il le seul médaillé suisse à Stuttgart?
Fabian Cancellara n'a pu "que" tout donner
Le Suisse a conservé son titre mondial du contre-la-montre, en s'imposant sur 44,4 km à Stuttgart. L'argent au Hongrois Laszlo Bodrogi, le bronze au Néerlandais Stef Clement.

Fabian Cancellara (26 ans) a terminé avec 52 secondes d'avance
sur le Hongrois Laszlo Bodrogi (30 ans), particulièrement à l'aise
en fin de parcours, et 58 sur le Néerlandais Stef Clement (25 ans).
Devant leur public, les Allemands Bert Grabsch et Sebastian Lang
ont terminé aux places les plus ingrates: 4e et 5e.

Cancellara de bout en bout

Le Suisse est parti sur les chapeaux de roue. Avant le premier
pointage déjà, on remarquait son allure plus soutenue que celle de
tous ses adversaires. Très vite, il doublait et déposait le Russe
Gusev parti une minute avant lui et qui finira pourtant 6e.



Confirmation au premier pointage intermédiaire - au km 8,4 - de ce
parcours de 44,4 km, où il précédait déjà nettement tous ses
adversaires. Le Hollandais Stef Clement était encore 2e à 8
secondes.



Epargné par la pluie, à l'instar de la plupart des favoris, le
Suisse fut, cependant, contraint de s'écarter de la ligne idéale,
en empruntant certains secteurs avec une chaussée encore
détrempée.

Il y a pléthore de
coureurs propres. J'en suis. Je l'affirme. Nous devons encourager
la lutte contre le dopage et tirer tous à la même corde

Fabian Cancellara

.

Cancellara contre lui-même

Le Bernois d'origine italienne (26 ans) savait qu'il serait son
seul... adversaire. A l'arrivée, il prit note, sur le podium, de
ses deux accompagnants, s'enquérant de la participation.



Les deux autres noms abondamment cités au nombre des favoris, les
Britanniques Bradley Wiggins (10e) et David Millar (18e), il les
pensait absents. "Je n'étais pas au courant du tout de qui
participait et qui ne participait pas à l'épreuve," dira
Cancellara, concentré sur sa propre performance uniquement.



"J'ai vu, en le dépassant, que le vice-champion du monde était là
(ndlr: l'Américain David Zabriskie, parti deux minutes avant le
Suisse, a fini 12e et est donc le 3e grand battu du jour).

Le rêve secret de Cancellara

L'an passé, sur
le circuit de Salzbourg, en Autriche, Cancellara avait écrasé toute
opposition, laissant son premier dauphin à 1:30. "Cette fois, il y
a eu des portions de route, où j'ai mis la pédale douce, ne voulant
pas prendre trop de risques sur une chaussée que je soupçonnais,
par endroits, glissante."



Six fois champion de Suisse, désormais deux fois champion du monde
élite, après deux autres médailles d'or mondiales chez les juniors
(ça remonte à 1998 et 99), Cancellara nourrit toujours un secret
espoir: rouler dans la trace d'un certain Miguel Indurain, le
coureur espagnol au gabarit comparable (1m88, 78 kg), et pourtant
quintuple vainqueur du Tour de France.



Cancellara reste persuadé qu'un jour il courra la "Grande boucle"
pour la gagne. Et il affirme que l'assainissement de son sport
préféré ne peut que favoriser son dessein.



TSRsport.ch/Ed.Stutz

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Championnats du monde sur route à Stuttgart (GER) - Contre-la-montre messieurs (44,2 km)

1. Fabian Cancellara (SUI) 55'41'' (moy. 48,31 km/h)

2. Laszlo Bodrogi (HUN) +0:52

3. Stef Clement (NL) +0:58

4. Bert Grabsch (GER) +1:12

5. Sebastian Lang (GER) +1:16

6. Vladimir Gusev (RUS) +1:46

7. José Ivan Gutierrez (ESP) +1:56

8. Andrej Misurow (KAZ) 2:02

9. Wasili Kirienka (BLR) 2:03

10. Bradley Wiggins (GBR) 2:10

11. Dominique Cornu (BEL) 2:10

12. David Zabriskie (USA) 2:13

13. Raivis Belohvosciks (LET) 2:19

14. Marco Pinotti (ITA) 2:20

15. Gustav Larsson (SWE) 2:30

18. David Millar (GBR) 2:40

19. Vincenzo Nibali (ITA) 2:42

21. Wladimir Karpez (RUS) 2:48

45. Michael Schär (SUI) 5:05

47. Simon Zahner (SUI) 5:09

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Cancellara: plaidoyer pour le cyclisme

"Défendre mon titre, c'était très dur. La pression était plus grande, j'étais plus nerveux que jamais. Pas seulement parce que tout le monde m'attendait au coin du bois, mais surtout à cause des péripéties hors course.

Tout a bien joué. Me voilà heureux. Ma préparation n'était pourtant pas idéale. Je suis fatigué d'une longue saison.

Mais que pouvais-faire d'autre que tout donner? Techniquement et pour ce qui est du déroulement hors épreuve, contrôles avant et après l'épreuve: je voulais une course propre, au... propre comme au figuré.

Ce qui me préoccupe, c'est l'image que véhicule désormais le cyclisme. Quand je pense à ce qu'un athlète peut donner et qu'avec un sourire narquois, on peut balayer d'un revers de la main.

C'est un coup de couteau dans le dos. Ça m'a prodigieusement énervé, mais ça m'a donné de l'énergie. Or, j'affirme qu'il y a pléthore de coureurs propres, des jeunes et de moins jeunes. J'en suis. Je l'affirme.

La suspicion me pèse. Le cyclisme possède le meilleur système antidopage du monde. Il faut le savoir, l'encourager et, surtout, nous devons tous tirer à la même corde."