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Création d'un passeport biologique pour lutter contre le dopage

Les contrôles actuels sont-ils suffisants ?
En plus des contrôles, le passeport biologique fera son apparition
La décision de créer un passeport biologique du coureur est la décision phare de la rencontre internationale sur le dopage dans le cyclisme qui s'est achevée mardi à Paris.

"C'est une nouvelle ère qui commence. Nous voulons remettre le
cyclisme en selle", a déclaré Dick Pound, le président de l'Agence
mondiale antidopage (AMA), au sortir de cette réunion
internationale sur le dopage, organisée à Paris.



Ce passeport est précurseur de nouvelles méthodes de lutte contre
le dopage, fondées sur la détection indirecte de l'usage de
substance et procédés dopants. "Le profil hématologique" de chaque
coureur, établi après une succession de six analyses sanguines,
deviendra ce passeport biologique. Ce profil sera ensuite comparé
aux résultats des contrôles antidopage pour déceler toute
éventuelle anomalie.

Définir les conditions logistiques et juridiques

Roselyne Bachelot, la ministre française de la Santé et des
Sports à l'origine de la conférence, Dick Pound, le président de
l'AMA, et Pat McQuaid, le président de l'Union cycliste
internationale (UCI) ont entériné la création de ce passeport
biologique qui sera mis en place au 1er janvier 2008. A la fin de
ce mois, un groupe de travail va être chargé de définir les
conditions logistiques et juridiques du projet.



Il s'agira notamment de définir les conséquences réglementaires et
disciplinaires de ce suivi. En cas d'anomalie dans le profil
hématologique, un "no start" pourrait dans un premier temps être
appliqué (interdiction de prendre le départ d'une épreuve).



Dick Pound souhaite que ce passeport devienne une véritable arme
de lutte contre le dopage, avec sanctions à la clé. "Ce passeport
est accepté par l'AMA avec l'une des conditions qui est la
possibilité de sanction. Il ne s'agit pas de simplement surveiller
des paramètres sanitaires, mais de prendre des sanctions si le
dopage est confirmé", dit-il.

Sésame obligatoire pour le Tour de France 2008

Il a été convenu que l'ensemble des coureurs du peloton au
départ du Tour de France 2008 devront présenter ce passeport
biologique pour pouvoir participer à l'épreuve. "Avec ce passeport,
les coureurs vont bénéficier du droit de pouvoir courir sans
suspicion", a souligné Patrice Clerc, le directeur d'ASO,
organisateur du Tour de France. "Bien sûr, il y aura toujours des
tricheurs, mais il est important que les coureurs soient sur la
même ligne au départ. Nous ne pouvons envisager que des coureurs
n'aient pas le passeport au départ du Tour 2008".



L'Union cycliste internationale va devoir définir rapidement quels
coureurs seront les premiers à bénéficier de ce passeport
biologique, qui devrait à terme toucher l'ensemble du peloton.
"Avec l'augmentation des contrôles inopinés et le passeport que
nous allons lancer, le message qui va parvenir au monde du cyclisme
est que le risque est désormais trop grand" pour les tricheurs, a
déclaré Pat McQuaid. "Si le programme marche nous espérons
l'étendre à toutes les disciplines du cyclisme autre que la route
avant les Jeux olympiques 2008".



AP/jbf

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Elargir le passeport aux autres sports

En marge de la mise en place de ce passeport bilogique, l'Union Cycliste Internationale va pratiquement doubler ses contrôles en 2008, qui passeront de 9.000 à 15.000 dont 7.000 inopinés. "La création de ce passeport est une bonne chose, mais les contrôles traditionnels ne devront pas être délaissés", s'inquiète cependant Pierre Bordry, le président de l'Agence française de lutte contre le dopage.

Le système Adams de l'AMA de localisation des coureurs devrait lui aussi contribuer à rendre plus difficile le dopage. "L'AMA veut apporter tout son soutien à un programme fort", a répété Dick Pound, favorable à ce que les preuves collectées par la police ou les forces de sécurité puissent être utilisées pour démontrer un cas de dopage. "Il faut pouvoir tirer toute preuve en dehors d'un contrôle positif pour sanctionner le dopage".

L'AMA n'exclut d'ailleurs pas d'étendre ce passeport biologique aux autres sports dans un futur proche. "Nous espérons que ce passeport sera un succès pour le cyclisme, souligne Pound. Il s'agit d'une année expérimentale pour le cyclisme, on va étudier les résultats de 2008. Si le programme est un succès, on pourra exporter les mêmes principes aux autres sports, sans doute en 2009".