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Bruno Risi est notre invité du lundi

Bruno Risi disputera ses cinquièmes Jeux olympiques à Pékin.
Bruno Risi disputera ses cinquièmes Jeux olympiques à Pékin.
Bruno Risi, en équipe avec Franco Marvulli, sera l'un des principaux espoirs suisses de médaille aux Jeux olympiques de Pékin. A 40 ans, il rêve de l'or dans le Madison.

Abonnés réguliers des entrefilets dans la presse et des pages de
brèves, Bruno Risi et Franco Marvulli auront droit à leur heure de
gloire dans un mois à Pékin. Les deux compères, qui tournent
ensemble depuis près de 5 ans, veulent décrocher l'or du
Madison.



Bruno Risi, qui fêtera son 40e anniversaire le 6 septembre
prochain, disputera ses... 5es Jeux en Chine. L'Uranais a toutefois
dû attendre Athènes pour décrocher un métal qui tardait à
venir.



Père de trois enfants, Risi va gentiment quitter la piste pour
s'occuper de sa famille. Quoi de plus beau qu'un sacre pékinois
pour finir en apothéose?

"Notre but est de ramener l'or en Suisse"

- Après avoir décroché une médaille en argent tant attendue
à Athènes, avec quels objectifs abordez-vous Pékin?




BRUNO RISI: Avec Franco, notre but est de ramener
l'or en Suisse. Et nous savons que nous avons les moyens de gagner
cette course. Mais dans une épreuve tactique comme le Madison,
beaucoup de choses peuvent se passer.



- Maintenant que vous avez une médaille olympique en poche,
est-ce que vous roulez avec moins de pression?




BRUNO RISI: Quand on se met en tête l'objectif de
remporter une médaille d'or, la pression vient automatiquement. Dès
notre arrivée à Pékin, la tension va commencer à augmenter. J'ai
toutefois acquis un avantage ces dernières années. Je sais que ma
famille m'attend à la maison au retour et je prends la compétition
avec un peu plus de recul et de légèreté.

"Les Anglais sont très affutés"

- Vous êtes-vous spécialement préparé en vue de vos
cinquièmes Jeux?




BRUNO RISI: Non, j'ai fait exactement la même
chose que les autres années. J'ai pratiqué l'entraînement qui me
convient le mieux d'après mon expérience. Actuellement, je suis en
Italie pour participer aux Six-Jours de Turin. Après cela, j'irai
une semaine en Allemagne avant de m'envoler vers Pékin.



- Comment jugez-vous la concurrence cette année?



BRUNO RISI: Nos concurrents sont aussi forts
qu'il y a quatre ans. Les Australiens, des adversaires très
sérieux, ne se sont pas qualifiés. Mais les champions du monde
anglais (ndlr: Cavendish et Wiggins) sont très affûtés.

"Je crois que le Madison est promis à un bel avenir"

- Vous pratiquez une discipline assez méconnue en Suisse
romande. Quelles sont les qualités nécessaires pour devenir un bon
coureur de Madison?




BRUNO RISI: C'est une discipline qui demande de
grosses qualités techniques. L'expérience et une bonne vision
tactique de la course sont également primordiales pour réussir dans
ce sport.



- Comment voyez-vous l'évolution de votre sport dans les
années à venir?




BRUNO RISI: Je crois que le Madison est promis à
un bel avenir. Non seulement dans les grandes compétitions
internationales, mais aussi dans les courses de Six-Jours. De plus
en plus d'organisateurs se manifestent pour mettre sur pied de
telles compétitions. De treize courses de Six-Jours actuellement,
on pourrait arriver à une vingtaine dans les années à venir. Ca
serait génial!

"Franco aime particulièrement jouer avec mes enfants"

- Vous faites la paire avec Franco
Marvulli depuis près de 5 ans. Quelle relation
entretenez-vous
?



BRUNO RISI:

Nous sommes d'abord des collègues de
travail mais nous avons bâti au fil des ans une véritable amitié.
Nous nous voyons souvent en dehors du "boulot". Franco aime
particulièrement jouer avec mes enfants.



- Vous allez disputer vos 5es Jeux à Pékin. Ca en devient une
habitude..
.



BRUNO RISI:

Non, c'est chaque fois quelque chose
de spécial. Il faut d'abord se qualifier, ce qui n'est pas facile
et déjà un succès en soi. Et pouvoir dire que j'ai participé à cinq
JO, ça me remplit de fierté.

"Après Pékin, je dirai au revoir à l'équipe nationale"

- Vous fêterez vos 40 ans au mois de septembre. Est-ce que
vous serez encore de la partie à Londres en 2012?




BRUNO RISI: Non, je me contenterai de mes 5
participations (rires). Après Pékin, je dirai au revoir à l'équipe
nationale. Je ferai toutefois encore deux saisons hivernales pour
les courses de Six-Jours avant de poser mon vélo.



- N'est-ce pas difficile de concilier une vie de famille avec
celle d'un baroudeur du cyclisme?




BRUNO RISI: C'était bien sûr plus facile avant
mon mariage et la naissance de mes enfants. C'est difficile
émotionnellement quand les enfants demandent: "quand est-ce que
papa rentre?". C'est pour cela que je mets un terme aux
compétitions avec l'équipe nationale, qui demandaient beaucoup de
voyages et d'absences douloureuses.



- Le dopage a fait beaucoup de mal au cyclisme. Quelle est la
situation dans votre discipline?




BRUNO RISI: Il n'y a eu aucun cas positif lors
des 6 à 7 dernières années dans le cadre des courses de Six-Jours.
Sur la semaine de compétition, nous sommes chaque fois contrôlés à
2 reprises.



Propos recueillis par Samuel Jaberg

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Bruno Risi express

Votre meilleur souvenir: la naissance de mes enfants.

Votre pire souvenir: la mort d'un ami.

Votre devise: Vis ton rêve, rêve à ta vie.

Le Madison, pour vous, c'est: la plus belle discipline de la piste.

Le dopage: ça ne devrait pas exister.

Les JO, pour vous, c'est: le plus grand événement auquel on puisse rêver quand on est un athlète.

Que vous inspire la Chine?: J'étais déjà une fois à Hong Kong et je me réjouis de retourner dans ce grand pays.

Les droits de l'Homme et le Tibet: Ce n'est pas à nous, athlètes, de nous exprimer sur des problèmes politiques que nous ne pouvons de toute façon pas résoudre. Si les hommes politiques n'y arrivent pas, ce n'est pas aux sportifs de servir de roue de secours pour tenter de modifier une situation délicate.

Le Madison pour les nuls

Définition: plus connu en Europe sous l'appellation de "course à l'américaine", le Madison tient son nom du Madison Square Garden de New York, où il a fait son apparition à la fin du XIXe.

Principe: sur un vélodrome classique, deux coureurs se relaient durant 50km avec pour objectif de prendre un tour d'avance sur les autres concurrents. Tous les 5km, un sprint permet aux 4 premières équipes d'obtenir des points. Le nombre de tours puis le total des points déterminent le classement final.

Les relais se font en se touchant le dos ou la main. On peut aussi propulser son partenaire en poussant sa selle.

Six-Jours: apparues à la fin du XIXe siècle en Grande-Bretagne, ces courses mettaient aux prises les coureurs 24h/ 24h durant six jours. A l'heure actuelle, elles se déroulent sur 6 nuits, généralement de 18h à 2h du matin, dans les plus grandes villes du monde.

Les épreuves: le Madison est la discipline principale des Six-Jours. D'autres épreuves spectaculaires, comme la course derrière moto ou les poursuites, agrémentent le programme de ces joutes.

Les Suisses: avec 37 succès aux Six-Jours, le duo Bruno Risi-Kurt Betschart est le plus titré de l'Histoire. Risi est associé à Marvulli depuis 2003.