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Van Aert, van der Poel et l'Enfer du Nord

L'enfer du Nord [Imago - Dirk Waem]
La 120e édition de l'Enfer du Nord promet beaucoup. - [Imago - Dirk Waem]
Sur le papier, Wout Van Aert et Mathieu van der Poel partent favoris de Paris-Roubaix. Mais dimanche (à suivre dès 14h20 sur RTS 2) c'est l'Enfer du Nord, un Monument du cyclisme sans équivalent et délicieusement imprévisible, qui n'a jamais ménagé tous ceux qui s'y sont frottés.

"Les coureurs passent, la course reste", résume Thierry Gouvenou, le directeur de "la Reine des classiques", l'un de ces rares événements sportifs où la star, c'est l'épreuve, avant ses acteurs.

Paris-Roubaix, qui fête sa 120e édition, est un mythe, un hommage au sacrifice et à la souffrance.  Dompter les pavés - 54,5 km cette année sur un parcours de 256,6 km - reste un exploit incommensurable. Lever les bras au vieux vélodrome de Roubaix offre la gloire à vie. Cela veut dire que, déjà, on a réussi à finir, mais aussi à se jouer des pièges qui font de cette course la plus ouverte de l'année.

Ainsi, les 11 dernières éditions ont connu autant de vainqueurs différents. Chutes, crevaisons, fringale, casse de matériel... les aléas sont innombrables et se concentrent souvent sur les 29 secteurs pavés, dont la légendaire trouée d'Arenberg.

Un duel van der Poel - Van Aert ?

Qui pour les dompter? Sur le papier, en l'absence de Tadej Pogacar qui s'estime encore un peu juste pour venir se frotter aux routes de l'Enfer, Wout Van Aert et Mathieu van der Poel, tiennent en toute logique le haut du pavé.

Les deux rivaux attendent toujours, à 28 ans, d'inscrire la Reine des classiques à leur palmarès. Van der Poel est l'homme en forme, vainqueur de Milan - Sanremo et 2e du Tour des Flandres. Le Néerlandais, 3e à Roubaix en 2021, se dit "prêt à 100%" et avance avec davantage de sérénité que Van Aert.

Car le Belge, qui n'a remporté jusque-là qu'un seul Monument, est sous pression après son nouvel échec au Tour des Flandres (4e). Ces derniers jours, il était plutôt prudent. "Cela pourrait aller mieux. Ma chute dimanche m'a affecté plus que je le pensais: j'ai un peu mal au genou et aux côtes", a-t-il dit, repoussant l'étiquette de favori sur Van der Poel.

Küng en outsider

Parmi les outsiders, l'as du chrono italien Filippo Ganna, le Thurgovien Stefan Küng et le Danois Mads Pedersen ont l'étoffe des héros. Tous s'attendent à souffrir à nouveau, mais sont revenus, aimantés par une course à nulle autre pareille, dont le pouvoir d'attraction se résume par ce verdict de Franco Ballerini, un jour de grande détresse à Roubaix: "je ne reviendrais plus jamais", avant de revenir quand même et de gagner le mythe à deux reprises.

ats/pza

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